Chapitre 35 : Valentina

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Allongée dans le lit, le corps chaud contre le sien. La pièce est silencieuse, seuls nos souffles rythment l'atmosphère, apaisée, mais fragile. Il y a quelque chose dans l'air, quelque chose de non-dit, et ça me ronge de l'intérieur.

Je tourne légèrement la tête pour le regarder, ses yeux bruns pétillant d'une douceur à laquelle je ne m'habitue toujours pas. Nous avons passé des heures à rire ensemble avant-hier, hier, mais aussi aujourd'hui, à oublier un instant la violence qui nous entoure. Mais maintenant, alors que le calme retombe, un sentiment de peur s'empare de moi.

Plus je passe du temps avec lui, plus je ressens ce besoin de lui dire la vérité. Ce secret que je garde, il est là, pesant entre nous, et je ne sais plus comment le supporter. Chaque jour qui passe rend la situation plus insupportable. Plus difficile. Je suis coincée. Coincée entre l'amour que je ressens pour lui et la loyauté indéfectible envers ma meilleure amie.

Je détourne légèrement le regard, sentant mes yeux s'humidifier. Je ne veux pas qu'il voie cette faiblesse, mais c'est plus fort que moi. Un nœud se forme dans ma gorge, et je sens qu'il me regarde, inquiet.

— Valeria, murmure-t-il, sa voix douce, presque inquiète. Qu'est-ce qu'il y a ?

Je le fixe, incapable de dire un mot. Trop de mois sont passés, trop de mensonges. Je dois lui parler, mais comment le faire sans tout détruire ? Comment lui dire la vérité sans risquer de tout perdre ?

Je prends une profonde inspiration, mon cœur battant à un rythme affolé.

— C'est ma meilleure amie... soufflé-je doucement, tentant de me raccrocher à cette vérité partielle. Elle... elle est tout pour moi. Mais parfois, elle me terrifie.

Je sens Alexander se tendre légèrement à mes côtés, son regard se posant sur moi avec une attention plus aiguë.

— Pourquoi ? demande-t-il doucement.

Je ferme les yeux, une larme coulant doucement sur ma joue. Je suis coincée, piégée dans ce dilemme impossible. Si je trahis Flavia, je perds tout. Si je continue à mentir à Alexander, je me perds moi-même. Dans les deux cas, la mort m'attend au tournant, et je ne sais plus comment m'en sortir.

Je sens sa main caresser doucement mon visage, essuyant la larme qui roule sur ma joue.

— Tu peux me dire ce que tu veux, murmure-t-il.

Mais c'est justement ça. Je ne peux pas tout lui dire.

⸺ Je suis désolé, Alexander... tellement désole, dis-je en nichant mon nez contre sa poitrine, ses doigts frottant mon t-shirt en silence.

Nos respirations comblant, le calme est brutalement brisé par un fracas assourdissant. La porte de ma chambre s'ouvre violemment, et je sursaute, le cœur battant à tout rompre. Alexander se lève d'un bond, confus, tandis que deux hommes entrent dans la pièce, Hector et Enzo, leur regard froid et implacable. Mon corps se fige instantanément, chaque fibre de mon être comprenant ce qui est sur le point de se passer.

Derrière eux, Marcus apparaît, son visage déformé par une colère glaciale. Il fixe son frère avec une rage contenue, puis, sans la moindre douceur, commence à le sermonner.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Alexander, sa voix troublée, mais autoritaire.

Il ne comprend pas encore l'ampleur de la situation.

Marcus ne répond pas immédiatement. Il se contente de faire un simple signe à ses hommes. En une fraction de seconde, je me sens prise en grippe. Hector m'attrape par le bras avec une force qui me fait grimacer de douleur, tandis que Enzo me plaque contre le mur sans la moindre hésitation.

La tueuse & le Guérisseur, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant