Chapitre 36 : Alexander

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Je suis mon frère, le cœur lourd, le souffle court. Chaque pas résonne dans le silence oppressant du manoir, et je sens ma gorge se nouer davantage à chaque instant. Valeria... Elle ne peut pas m'avoir trahi. Je refuse d'y croire. Il y avait quelque chose entre nous, une connexion profonde, indéniable. Je l'ai ressenti. Alors pourquoi tout s'effondre-t-il ?

Nous descendons dans les sous-sols, un lieu que je déteste plus que tout. C'est ici que les affaires les plus sinistres de mon Satan de frère se déroulent. Les murs en béton brut suintent l'humidité et la mort, des chaînes rouillées pendent du plafond. Chaque pas me rappelle ce que cet endroit dénonce.

Je serre les poings alors que nous franchissons la dernière porte. Là, dans cette pièce sombre, je la vois. Valeria. Attachée à une poutre, ses bras noués à une chaîne rouillée. Mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine, et pendant un instant, je suis pétrifié. Elle est vulnérable, dans une situation que je ne peux comprendre. Marcus doit faire une erreur. Il doit.

Autour d'elle, Lola, Alessia, Santiago, Hector, et Enzo se tiennent en silence, comme des juges prêts à exécuter une sentence. Tous les regards se tournent vers mon frère, attendant ses ordres.

Marcus frappe dans ses mains, un sourire cruel étirant ses lèvres.

— Maintenant que tout le monde est présent, dit-il d'un ton glacial, nous allons chacun notre tour expliquer ce qui te conduit ici, ojo de gato.

Je retiens un souffle. Ce surnom... ce ton. Il est prêt à tout pour la briser. Mais moi, je ne peux pas rester sans rien faire.

Je regarde Valeria, son visage marqué par la peur et la douleur. Elle ne dit rien, mais je peux lire dans ses yeux toute la terreur de la situation. Mon cœur se déchire en mille morceaux. Non, elle ne peut pas m'avoir trahi. Pas elle.

La tension dans la pièce est palpable. Le silence est lourd, oppressant, comme si chacun retenait son souffle, attendant que la première sentence tombe. Je ne peux détacher mes yeux de Valeria, ses poignets enchaînés, ses larmes séchant sur ses joues. Mon esprit se bat pour comprendre. Elle ne peut pas être une traîtresse.

Marcus avance de quelques pas, ses bottes résonnant contre le sol en béton. Il s'arrête juste devant elle, la dominant de toute sa hauteur. Son sourire cruel ne fait qu'amplifier la terreur qui se lit sur le visage de Valeria.

— Alors, ojo de gato, commence-t-il, sa voix glaciale. Quelqu'un va-t-il ouvrir le bal ? Hector, Enzo ? Qui veut commencer à expliquer à ma chère hermano ce qu'il n'a pas encore voulu voir ?

Hector avance, un rictus aux lèvres. Il jette un regard bref à Valeria, avant de se tourner vers moi.

— Elle a été vue plusieurs fois, seule, observant, écoutant. Elle agit dans l'ombre, Alexander. Comme une taupe. Toujours à scruter, à attendre. Tu ne l'as pas remarqué parce que tu étais aveuglé par... disons, d'autres distractions.

Son ton est venimeux, chaque mot est une accusation. Je serre les poings, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes. Mon regard croise celui de Valeria, et je veux croire qu'il y a une explication.

— Ce n'est pas tout, continue Enzo, s'avançant à son tour. On a placé un mouchard dans sa chambre. Elle a parlé à quelqu'un, malgré le bruit de la douche.

Un coup de poignard en plein cœur. Les accusations s'enchaînent, et je commence à sentir la terre se dérober sous mes pieds. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que tout était un mensonge ?

Marcus regarde les autres, leur faisant signe de continuer.

— Lola ? Alessia ? Santiago ? Allez-y. Ce n'est qu'une question de temps avant que tout ne sorte.

La tueuse & le Guérisseur, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant