Chapitre 35

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Je sors à toute allure de l'école pour rattraper Annie à l'arrêt de bus. Je me mets à courir. Premièrement pour ne pas rater mon seul moyen de locomotion qui mène jusqu'à chez moi et deuxièmement pour parler à mon amie. Pas un mot. Elle ne m'a pas adressé un seul mot depuis vendredi dernier. Ça fait six jours qu'elle me tire la tronche. Six jours que je ne comprends pas pourquoi. Je la rattrape finalement, essoufflée.
Moi: Annie... On avait dit qu'on s'attendrait tous les jeudis dans le couloir principal pour prendre le bus! Tu te rappelles pas?
Aucune réponse. Il fallait s'y attendre.
Moi: Sinon, ça a été ton test en chimie? Plutôt facile cette fois-ci, hein?
Je me racle la gorge pour éveiller son attention et elle me lance discrètement un regard vide. Nous entrons dans le bus et elle s'installe à la deuxième banquette du véhicule. Je m'assois à ses côtés. On allait toujours s'asseoir dans le fond d'habitude, mais après avoir pris trois fois le bus avec elle depuis la soirée, je vais devoir comprendre qu'on n'ira plus si souvent à notre place habituelle. De toute façon, des petite pétasses de terminales nous on prit nos places. Je pointe mon visage vers ces filles.
Moi: Quelle chieuses celles-là! Elles pensent vraiment que si elles ricanent et parlent fort, tout le monde s'intéressera à elles?
Je ris. Seule. Encore. Normalement, Annie aurait été la première à les critiquer avec moi. Elle déteste ce genre de filles. Je soupire mais tente de garder mon sourire.
Moi: Tu veux venir chez moi?
Annie: ...
Moi: Non? Bien sûr que c'est non. Tu me fais la gueule. Tu dois te demander quand est-ce que je comprendrai ça, n'est-ce pas?
Elle tourne la tête vers moi et m'observe attentivement. Elle ouvre la bouche, mais la referme aussitôt. Dégonflée!
Le bus s'arrête dans ma rue et ouvre ses portes.
Moi: Je descends ici. Tu le sais en fait, vu que tu me vois descendre ici à chaque fois. Enfin, bon. Salut. Appelle moi!
Je me lève et lui fais signe avant de sortir du bus.
***
Dix-neuf heures. Je m'affale sur mon lit et prends mon ordinateur sur mes genoux. Après avoir tchecké mon actualité Facebook et Twitter, sur lequel j'ai pu lire un tweet assez intéressant. Vraiment très intéressant. En fait, j'ai sauté de joie et Tomas a du déboulé dans ma chambre pour voir si j'allais bien.
@Nashgrier: @Magwallace Do you want to come with guys and I in New York for the @Magcontour2017 ? :)
Beaucoup de fans ont réagi à son tweet. Pas énormément de haters, heureusement. Par contre, un tas de questions auxquelles beaucoup émettent de fausses hypothèses. On m'a déjà vu sur scène une fois et quelque fois sur les stories Snapchat des garçons et Maho, parfois sur Instagram, mais personne ne sait vraiment qui je suis. Le nombre de mes followers a d'ailleurs vachement augmenté sur tous mes réseaux sociaux depuis. Certaines filles ont même inventé la rumeur que je suis la sœur cachée de Jack Gilinsky parce que j'ai les cheveux aussi foncés que lui, et les yeux bruns. Beaucoup y croient, je trouve ça marrant.
J'appelle Nash via Skype directement après avoir lu son invitation.
~Conversation vidéo~
Moi: Oui! Oui! Oui! Je veux!
Nash: Bonsoir, Maggie.
Moi: Naaash! Je veux trop venir avec vous au Magcon Tour! Les autres sont vraiment d'accord? Vous en avez parlé hein? Je m'incruste pas, quand même?! Sinon, je viens pas! J'ai tellement envie, mais s'ils ne sont pas d'accord, c'est pas grave, tu sais!
Nash: Maggie, tu as ce truc en toi, qui fait que quand tu es surexcitée, tu causes tout le temps et très vite et je ne comprends absolument rien.
J'éclate de rire et reprends mon souffle pour parler à vitesse constante.
Moi: Est-ce que les autres sont d'accord?
Nash: Oui. Ils avaient déjà tous l'idée en tête avant que je ne leur propose.
Moi: Nash! Je t'aime tellement! J'ai vraiment hâte! Merci beaucoup, je t'aime trop! C'est quand? Il faut que je prévois combien pour l'entièreté du voyage? Tu penses que ce sera cher?
Nash: Maggie! Tu recommences à parler trop vite!
Je fais un grand sourire. Plus grand que celui que je faisais déjà, je veux dire.
Moi: Excuse moi!
Nash: T'es invitée, tu n'as rien à payer.
Moi: Mais le billet d'avion? L'hôtel?
Nash: Je t'explique. Même nous, on ne paie rien. C'est les organisateurs qui s'occupent de tout.
Moi: Sûr?
Nash: Absolument! C'est en mars.
Moi: En mars?! Mais c'est dans longtemps!
Nash: On met déjà les tickets en vente demain. Vaut mieux s'y prendre à l'avance.
Moi: Je suis trop heureuse! Enfin un peu de bonheur dans cette journée!
Je lâche un léger soupir joyeux pour éprouver mon soulagement.
Nash: Ça va toujours pas avec Annie?
La joie retombe vite malheureusement.
Moi: Notre relation roule comme des briques rectangulaires sur du carrelage.
Nash: Chouette comparaison. Vous vous êtes parlées?
Je secoue la tête.
Moi: Même pas une phrase. Je passerai chez elle bientôt.
Nash: Et j'imagine que Kian...
Je lui souris tristement et lâche un second soupir.
Moi: Je l'ai même pas revu. Harry non plus. Il faudrait que je lui parle de notre baiser et de celui de Kian aussi. Mais il est dans l'Oregon pour un match important. Il revient demain.
Le visage de Nash change radicalement d'émotion.
Nash: Je suis désolé.
Moi: Enfin bref. Quoi de neuf?
Nash: Rien de spécial.
Sa voix tremble. Pourquoi il y a de la maladresse dans sa phrase? Nan! Il passe la main dans sa nuque. Baisse pas le regard, baisse pas le regard! Aaaah! Il a baissé le regard.
Moi: Nash... Ça m'énerve que cette situation nous rende mal à l'aise.
Nash: C'est compréhensible, hein?
Moi: Je crois que je vais rompre avec lui.
Nash relève brusquement la tête et me fixe, les sourcils légèrement froncés.
Nash: Non. Maggie, non. Fais pas ça.
Moi: Ça fait même pas un mois. Je pense tenir plus à toi qu'à lui.
Nash: C'est pas pareil.
Moi: Changeons de sujet, tu veux bien?

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