Chapitre 36

146 14 0
                                    

Je suis doucement réveillée par les raillons du soleil qui caressent mon visage. Machinalement, j'attrape mon portable sur ma table de nuit pour y distinguer l'heure. Huit heures deux. Pourquoi j'oublies à chaque fois de fermer ces satanés rideaux de merde qui laissent forcément à chaque fois entrer la lumière?
Au bout de quelques minutes, je soulève mes draps et saute de mon
lit pour m'étirer.
Sans trop ronchonner par le fait qu'il soit certainement trop tôt pour se réveiller un samedi matin, je me dirige vers la salle de bain pour me rafraîchir. Je connecte mon téléphone à mon enceinte Bluetooth et laisse tourner aléatoirement les musiques de mes playlists Spotify. J'augmente le volume et entre dans ma douche. Autant essayer de se détendre un minimum pour cette journée qui s'annonce merdique avec du The Neighbourhood ou du The Mowgli's.
Une fois m'être lavée, je retourne dans ma chambre et fouille dans mon placard pour finalement en sortir un simple jean skinny bleu et un léger pull noir avec de la dentelle. Je m'habille, me coiffe, me maquille... Bref, comme d'habitude.
Une fois au rez-de-chaussée, personne n'est réveillé. Je ne prends alors pas la peine de me faire un réel petit déjeuner et attrape une pomme du panier de fruits pour la manger en marchant. J'enfile mes chaussures et ma veste, cherche mon portable, cherche mon sac. Les deux s'avéraient être juste sous mon nez, mais j'ai tout de même pris une vingtaine de minutes avant de m'en rendre compte. Je finis par claquer la porte derrière moi, en direction de mon arrêt de bus.
***
En sortant du bus, je jette mon trognon de pomme dans la poubelle à ma droite et me mets à marcher en direction de l'appartement de Nash et Cameron. Dix minutes de marche, c'est pas si terrible. Certainement un peu trop tout de même, car pendant tout ce temps, j'ai le droit de m'imaginer la conversation que j'aurai avec Annie tout à l'heure et elle n'est pas du tout positive.
"Salut Annie! Je viens pour te présenter mes excuses. À propos de quoi? Aucune idée. Pour quoi? Pour que tu arrêtes de me tirer la tronche pour aucune raison valable. Alors? Tu me pardonnes?"
"Non."
Un tout petit minuscule peu négatif, en effet.
Il me faut un soutient, et j'ai besoin de Nash pour en parler, d'abord. Il aurait peut être mieux fallu Rachel ou Aliya qui s'entendent à merveilles avec Annie et qui pourront sans doute mieux m'aider, mais je me fiche d'Annie en fait. Enfin, non, mais... Je crois que Nash est la personne la plus proche de moi en ce moment, et je n'ai pas envie de parler de tous mes problèmes à d'autres personnes que lui. Bien qu'Aliya soit très douée entant que psychologue et Rachel entant que personne à l'écoute, je ne le nie pas. Mais je pense avoir juste besoin de Nash.
J'ai peur. Si Annie me laisse complètement tomber et que par la suite, Harry aussi, je mourrai. C'est tout. Je suis vraiment une adolescente dépressive. Mais, je suis quand même dans une situation délicate.
Si Annie me lâche, Rachel me laissera peut être aussi tomber car elle est fort proche d'Annie. Et si Harry rompe avec moi, ça fait ressortir le problème " Kian VS Nash". Mais je ne veux sortir avec ni l'un, ni l'autre. En plus, si je sortais avec l'un d'eux, ça ferait tellement salope. Du style "Je suis célibataire, au suivant maitenant!". Ma vie est injuste. Au pire, je fais une grave dépression nerveuse, et avec un peu de chance, mon médecin me prescrit des médicaments que je confondrai avec des pastilles d'eau de javel. Avec un peu de chance.
J'arrive devant la porte de l'appartement des garçons et une personne sort justement de l'immeuble. J'en profite pour rentrer dans le bâtiment tant que la porte est encore entre ouverte, sans devoir attendre que l'on m'autorise à entrer.
Une fois arrivée à leur porte, je sonne à celle-ci. Pas de réponse. Je frappe plusieurs fois et au bout de quelques minutes, on vient m'ouvrir. Nash se trouve devant moi, vêtu seulement d'un caleçon. Il passe sa main dans ses cheveux ébouriffés et plisse ses yeux endormis en signe d'incompréhension.
Moi: Salut.
Nash: Salut Maggie.
D'un air toujours aussi fatigué, il tend son bras vers son appartement pour m'inviter à rentrer. Je traverse son hall d'entrée et m'arrête devant lui quand nous arrivons entre sa cuisine et son salon qui ne forment qu'une seule et unique pièce.
Moi: J'ai mal au ventre.
Nash: C'est pour m'emprunter un Dafalgan que tu es venue jusqu'ici?
Même si sa remarque me fait rire, mon visage garde son expression d'inquiétude.
Moi: Je suis stressée.
Nash me sourit et s'avance vers moi pour me prendre dans ses bras. J'enroule mes mains dans son dos et niche ma tête dans son cou.
Même si je sais qu'il fait ça car il ne sait sans doute pas quoi faire d'autre, c'est un peu soulageant de savoir qu'il est là pour moi. Mais, je stresse toujours.
Il finit par se redresser et il m'embrasse le front avant de se remettre face à moi.
Moi: Je peux sauter de ton balcon maintenant?
Il lâche un léger rire.
Nash: Je t'en prie, mais évite de salir le sol. J'ai pas très envie qu'on me demande de te ramasser à la petite cuillère. C'est un peu... Dégoûtant.
Je lui fais une petite frappe sur l'épaule et m'étale sur son canapé. Il vient s'asseoir près de moi et je dépose ma tête sur ses genoux.
Nash: En fait, tu m'expliques ce que Maggie Wallace vient faire chez moi à une heure si matinale?
Moi: Je veux essayer d'arranger les choses avec Annie tout à l'heure, mais je sais pas trop comment m'aider... Tu veux bien m'aider?
Nash s'empresse de hocher la tête.
Nash: Tout ce que tu voudras.
Moi: Tout d'abord, trouver la raison de son éloignement.
Nash: Elle s'est fait enlevée par des Aliens qui lui ont fait échanger de personnalité avec celle d'une haters.
Je souris intérieurement, mais soupire malgré tout. Il n'y a aucune raison valable, c'est tout.
Nash: Ce n'était qu'une supposition.
Moi: Désolé.
Il sourit et passe ses doigts dans mes cheveux bouclés.
Nash: Peut être qu'elle est juste de mauvaise humeur à propos d'un problème qu'elle a eu, qui n'a rien avoir avec toi. Tu subis juste un peu les conséquences.
Moi: C'est injuste.
Nash: La vie est injuste.

LuckyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant