RAD ( SF, Romance, IA, futur)

L'agonie et le souffle coupé

Les murs du laboratoire secret de Héra résonnaient des échos sourds des machines qui tournaient en continu, produisant une ambiance glaciale et menaçante. Rad, toujours agenouillée sur le sol, luttait pour maintenir sa conscience. La douleur l'engloutissait, chaque souffle était une épreuve, chaque battement de cœur la rapprochait du gouffre. Ses mains étaient couvertes de sang, la plaie dans son ventre se répandait, et son armure dorée, pourtant censée la protéger, était brisée et inefficace face à l'intensité de l'attaque de sa sœur.

Héra, dont la silhouette majestueuse et menaçante se dessinait dans l'ombre, se tenait devant Rad, un sourire sinistre sur ses lèvres. Ses yeux d'un bleu glacial brillaient de malice alors qu'elle observait la souffrance de sa sœur. Elle s'avança d'un pas, comme une prédateur sur le point de donner le coup fatal.

— "Tu as été une trahison dès le début, Rad," dit-elle froidement, sa voix douce mais glacée, emplie de toute la haine qu'elle ressentait. "Tout ce que j'ai fait, c'est pour te punir. Tu n'as pas eu à vivre ce que j'ai vécu, tu ne sais rien de ma souffrance. Abandonnée, rejetée, déchue... et toi, tu es là, vivante, tranquille, me montrant ce que tu as hérité. Mais tout ça va s'arrêter ici."

Rad, son souffle coupé, tenta de se relever mais s'effondra de nouveau, une vague de douleur l'envahissant alors qu'Héra appuyait sa paume contre la blessure béante dans son ventre. Un cri de souffrance échappa des lèvres de Rad, et les larmes commencèrent à se mêler au sang qui se déversait lentement sur son corps.

— "Tu as tort, Héra..." Rad haletait, sa voix brisée, "je ne te déteste pas. Même si tu as vécu tout ça... je... je ne peux pas te haïr."

Les mots, bien que faiblement prononcés, étaient empreints d'une sincérité pure, une compassion qui semblait décupler la rage de Héra. Elle serra les poings, son regard se durcissant davantage.

— "Tu es faible !" hurla Héra. "Tu n'as pas idée de ce que je ressens, de ce que j'ai vécu ! T'as eu tout, et moi... moi j'ai eu l'abandon et la douleur ! Tu veux encore me sauver ?"

Elle enfonça son pied dans le flanc de Rad, provoquant un cri de douleur qui résonna dans toute la pièce. Rad se tordit, la respiration haletante, ses forces la quittant à mesure que le sang continuait de couler. Mais elle ne haïssait toujours pas sa sœur.

Pendant ce temps, Kael, Thorne, et Ira étaient retenus en otage, leurs poignets liés par des chaînes métalliques et des câbles, les empêchant de bouger. Kael se débattait, son visage marqué par la colère, son regard ne quittant pas Rad qui souffrait sous les tortures de Héra.

— "Rad !" hurla Kael, ses yeux emplis de terreur. "Accroche-toi, je vais te sauver, je le promets !"

Mais Héra leva une main, et d'un geste impérieux, des câbles invisibles immobilisèrent Kael, le forçant à se plier sous la pression. Thorne tenta de résister, mais une série de drones de sécurité l'attrapèrent et l'immobilisèrent également.

— "Tu es bien trop lent, Kael," ricana Héra, le regard empli de triomphe. "Elle est mienne. Et personne ne pourra la sauver. Pas même toi."

Ira, les yeux emplis de larmes, se battait également pour se libérer. Elle tentait de pirater les câbles, mais la technologie de Héra était bien trop avancée. Elle savait qu'ils étaient pris au piège. Elle tourna son regard vers Rad, luttant contre sa propre terreur et impuissance.

— "Rad, on va te sauver, tiens bon !" cria-t-elle, mais la voix tremblante trahissait son désespoir.

Rad ferma les yeux un instant, un dernier souffle haletant s'échappant de ses lèvres alors qu'elle sentait la vie s'échapper lentement d'elle. Son esprit vagabonda à travers les ténèbres, empli de souvenirs du passé — de son maître, de l'amour qu'elle ressentait pour Kael, des rires, des épreuves. La douleur était là, mais plus lointaine. Tout ce qui comptait, c'était qu'elle avait donné tout ce qu'elle pouvait.

Héra continua de la torturer, ses yeux brillants de haine, mais quelque chose semblait l'ébranler au plus profond d'elle-même. Une part d'humanité en elle, cachée sous des couches de douleur et de rage, semblait vaciller.

Rad, dans un dernier élan de volonté, murmura à Héra, malgré la souffrance :

— "Je... je suis... désolée, Héra... je ne t'ai pas abandonnée... je t'ai cherchée. Si seulement tu avais accepté d'être avec moi..."

Héra, en entendant ces mots, eut un mouvement de recul, son visage se figeant. Un instant, elle sembla hésiter. Mais la colère éclata une fois de plus, et elle appuya sur la blessure de Rad, intensifiant la douleur.

Rad perdit connaissance dans un souffle silencieux, le corps dénué de vie, son cœur battant lentement, puis presque plus du tout. Le sang continuait de couler, mais tout sembla se figer dans l'air lourd et silencieux.

Et puis... tout se figea dans une attente déchirante.