Chapitre 8

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Lorsque son index toucha sa joue, Freya ressentit  un froid dans la nuque mêlé à une troublante émotion. La peur crispa ses mains fermées en poings et sa respiration saccadée devenait de plus en plus rapide mais presque silencieuse. Le contact de la texture du gant sur sa peau fit émerger un tas de souvenirs et quand elle osa relever les yeux sur le tissu masquant son visage, elle poussa un hoquet étouffé. 

Son corps se figea alors que celui que tout le monde cherchait était là, penché au-dessus d'elle, survolant son visage du sien. Il la dévisageait...elle le savait ou plutôt elle le ressentait car sur elle était posé un voile lourd et épais. 

Comment avait-il fait pour entrer ? 

Comment avait-il fait pour pénétrer la maison de ses parents au milieu de ce village sans cesse animé par la présence des amish ? 

Freya déglutit sans lâcher son visage du regard en essayant de comprendre les raisons de sa présence. 

Plus elle tentait d'étouffer sa respiration saccadée, plus elle entendait la sienne qui semblait lourde et menaçante.

Prise dans un mélange d'adrénaline et de peur, elle se redressa tout doucement. Plus elle se relevait, plus l'homme des ténèbres se redressait lentement. Une fois assis sur le lit, le rythme cardiaque au bord de la rupture, Freya garda les yeux baissés sur les planches du sol. Plus précisément sur les bottes de militaire qu'il portait. Progressivement, elle releva les yeux sur lui et chaque détail qu'elle avait révélé au tribunal sur son apparence n'avait pas changé. Le ventre noué, la gorge serrée, elle rejeta la tête en arrière pour atteindre sa tête baissée vers elle. 

Que dire ? Que faire ? Que voulait-il ? 

Tétanisée au bord du lit, elle baissa une nouvelle fois les yeux.

  - Si vous êtes venu pour me tuer alors faites-le maintenant s'il vous plaît, murmura-t-elle tout bas afin que personne ne puisse l'entendre sauf lui.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réponde avec sa voix, à supposer qu'il puisse parler. En revanche, elle était habituée à le comprendre quand il faisait des gestes ou des signes avec sa tête.

Hélas à cet instant précis rien ne se passa. 

 - Ou peut-être que...peut-être que je suis en train d'halluciner, chuchota-t-elle en n'osant plus relever les yeux.

Le plancher se mit à craquer, comme s'il avait dû mal à supporter le poids de cet homme qui était capable de briser n'importe quoi à mains nues.

Alors dans la pénombre, à la seule lueur de la lune elle décela sa paire de chaussures noires se planter en face de ses pieds nus puis un autre grincement se fit entendre. Frissonnante, n'osant plus bouger, elle souleva les paupières pour relever légèrement le regard et s'aperçut qu'il avait plié les genoux de façon à se mettre à la hauteur du lit.

Derrière elle, la maison encore animée par ses parents l'inquiéta, mais lui ne semblait pas s'en soucier. Soudain, et à une vitesse qui affola les battements de son cœur il s'empara de ses joues par le menton et les pressa. 

" Il l'a déjà fait, se murmura-t-elle intérieurement en se souvenant de toutes les fois où sa main s'était saisie de son menton pour le manipuler à sa guise."

De l'autre, avec la naissance de ses doigts, il survola ses cheveux puis attrapa sa natte pour la faire coulisser entre ses doigts. Ensuite il porta son index près de son visage caché et le plaça près de sa bouche.

Dans les bras d'un monstreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant