Dans la voiture qui la ramenait en direction de Lancaster Freya repensait à la nuit difficile qu'elle avait passée. Toute les heures elle s'était réveillée et l'avait découvert dans la même position, assis dans ce fauteuil sans bouger et cette image lui avait rappelé toutes les nuits où il s'était installé tout près de son lit dans ces vêtements sombres et ce tissu noir enturbanné autour de son visage.
Crispée sur le siège passager, elle tourna timidement la tête dans sa direction et découvrit un homme totalement détendu, portant des lunettes de soleil, tapant son pouce sur le volant au rythme de la musique qui passait à la radio.
Freya suivit la ligne féroce de sa mâchoire avant de détourner la tête en direction de la route.
- Comment avez-vous fait pour accéder à ces dossiers qui concernaient les enfants ?
- Je suis l'avocat de la directrice d'un centre qui regroupe des assistantes sociales, des personnes en charge d'accompagner les enfants ou bien des parents en difficulté. Des jeunes mères de famille qui ont été mises dehors par leurs parents. À chaque fois qu'on lui transmettait un signalement, elle était en charge de me prévenir immédiatement.
- Et personne ne s'est douté de rien ? S'étonna-t-elle. Enfin je veux dire personne n'a fait le lien entre ces dossiers qui ont été entre vos mains et les meurtres ?
Un sourire presque diabolique se dessina dans le coin de ses lèvres et elle frémit instantanément.
- Tu n'es pas sans savoir que je suis un homme intelligent Freya et comme je te l'ai déjà dit, j'ai une bonne longueur d'avance sur cette bande d'amateurs.
Freya tortilla ses doigts en regardant la route.
- Tu n'as pas beaucoup dormi cette nuit, dit-il ensuite et sur un ton mécontent.
- Vous non plus, répliqua Freya en le regardant. D'ailleurs je me demande si vous dormez de temps en temps.
- Seulement quand je suis assuré que tout est en ordre et comme je veux.
Il baissa le son de l'autoradio et elle aurait préféré qu'il ne le fasse pas.
- J'espère que tu dormiras mieux ce soir, ajouta-t-il en s'arrêtant au stop.
Une angoisse latente commença à monter quand elle lut la pancarte qui indiquait qu'ils étaient tout proches de Lancaster.
- Vous avez une maison à Lancaster ? Vous allez rentrer à New-York dans les prochains jours ? Le questionna-t-elle la respiration difficile.
- Ma secrétaire s'est chargée de transmettre mes dossiers les moins urgents à l'un de mes confrères. Et je possède une maison à la sortie de Lancaster.
Il disait ça comme s'il en possédait plusieurs, pensa-t-elle en dévisageant son profil impénétrable tant dans ses traits que dans ses attitudes même les plus décontractées.
Était-ce la maison où il l'avait gardé captive pendant sept ans ?
La question lui brûlait les lèvres mais elle décida de ne pas la poser.
Si c'était elle, Freya allait forcément la reconnaître de l'intérieur.
- Essaye de te détendre, tu es crispée.
- Comment pourrais-je me détendre alors que je suis avec un homme qui est recherché pour être un tueur en série et qui à tout moment peut être saisi de pulsion comme vous n'avez pas arrêté de me le répéter.
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Dans les bras d'un monstre
RomanceQuelques mois après avoir été libéré par l'homme le plus recherché de Pennsylvanie, Freya Cullen a tout oublié de sa vie passée avant son enlèvement. Alors qu'elle tente de se souvenir, elle se retrouve projetée comme témoin clé dans un procès cont...