Chapitre 33

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En arrivant sur les lieux, Freya eut l'impression de revivre la fois où l'homme des ténèbres lui avait remis son chat. Une dizaine de voitures de police étaient garées devant la maison. Des délimitations avec les bandes jaunes encadraient un périmètre défini. Une angoisse latente lui comprima le ventre et elle se tourna immédiatement vers Lazarus. Sans expression sur le visage, il regardait la maison avec une concentration glaçante. 

  - Quoiqu'il puisse arriver, tu restes dans la voiture. Est-ce que c'est compris ? Lui dit-il d'une voix autoritaire et glaçante.

Freya acquiesça lentement, une boule dans la gorge. 

Le sérieux affiché sur son visage lui donna la chair de poule.

  - Tu penses que...

  - Je ne pense rien trésor, la coupa-t-il en caressant sa joue. Mais je sais une chose, il ne faut pas que tu sortes de la voiture.

  - D'accord.

Avec gravité, il quitta la voiture et claqua la portière assez sèchement. Freya savait la raison pour laquelle il ne voulait pas qu'elle sorte de la voiture. Il ne voulait pas qu'elle puisse assister à l'horreur qui avait pu se passer dans cette maison.

La pluie avait remplacé les quelques flocons de neige qui avaient commencé à couvrir les trottoirs. Elle regarda Lazarus s'éloigner de la voiture sous cette fine pluie, comme une ombre noire se déplaçant dans un paysage presque apocalyptique. 

Un autre pressentiment l'empêcha de respirer et tout ce qu'elle voulait désormais c'est fuir Lancaster et ne plus jamais y revenir.

Lazarus passa en-dessous la bande jaune et marcha jusqu'à la maison dans laquelle s'agitaient les mêmes spécialistes incompétents qui avaient passé au peigne fin la chambre d'hôtel de Freya.

Il attrapa des gants et de quoi protéger ses chaussures pour éviter de salir la scène de crime et entra dans la maison. Lazarus croisa le regard de John Reilly qui se leva à la hâte.

  - S'il vous plaît, veuillez sortir un moment, demanda-t-il à l'équipe de la criminologie.

La maison se vida doucement et il en profita pour scanner l'intérieur de la maison minutieusement.

  - Merci d'être venu le plus vite possible, lança le procureur d'une voix bouleversée par la situation. Je voulais votre avis parce que selon mes sources avant de devenir avocat vous vous êtes orienté un temps dans la criminologie n'est-ce pas ? 

Lazarus resta impassible, mais derrière le masque il s'était immédiatement rembruni. 

  - Seulement une année, dit-il sur un ton neutre.

Il avait fait cette année dans la criminologie mais pas pour les raisons auxquelles pensait le procureur.

  - Je me suis dit que vous auriez peut-être un avis plus précis sur la situation. Je veux savoir si c'est l'homme que nous recherchons.

Lazarus enfila la paire de gants en inclinant légèrement la tête.

Il le suivit jusqu'à l'étage et trouva Josh Warren dans le couloir, la mine attristée. Lazarus n'avait pas d'émotions ou du moins il n'en avait plus. En revanche, il ne put rester totalement insensible en voyant cette homme à ce point bouleversée d'avoir perdu sa coéquipière.

En entrant dans la chambre, Lazarus n'eut d'autre choix que d'affronter la scène de crime. Il y jeta d'abord un bref coup d'œil puis arrima son regard à celui de Gunner qui se tenait au fond de la chambre, adossé au mur. Bien qu'il semblait lui aussi bouleversé, Lazarus déclara sans la moindre once de compassion pour lui :

Dans les bras d'un monstreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant