59

95 17 11
                                    




Chapitre 59






Je suis là, encore dans une chambre d'hôpital, assis sur une chaise. Raïssa est branchée à des machines. Un bip, deux bips, le genre de sons qui te rappellent que chaque seconde compte. Mais elle, elle est là, immobile. Le choc la éteins, le médecin m'avais prévenu c'est ce qu'il me fou plus le seum.



Le médecin arrive. Sa tête m'énerve déjà. Il croit qu'il va m'impressionner. Il parle doucement, mais moi, j'ai besoin qu'il me dise qu'elle va se lever, là, maintenant. Qu'elle va ouvrir les yeux et me regarder.


-Médecin : Monsieur Khalil, on doit parler de l'état de votre femme.

Je lui fais signe de parler, mais intérieurement, je chauffe.

-Médecin : Après le choc, elle a développé un hématome sous-dural, une sorte de saignement dans le cerveau qui a causé une pression intracrânienne importante. Nous avons réussi à stabiliser ça.

Je plisse les yeux.

-Moi : Dinguerie.

-Médecin : Si elle se réveille, il y a un risque qu'elle ait des séquelles. Notamment au niveau de la mémoire. Le cerveau est une structure complexe. La zone touchée pourrait affecter son état.

Ça m'énerve encore plus.

-Moi : T'hésites à quoi, frère ? Dis-moi les choses comme elles sont.

-Médecin : Elle pourrait avoir des pertes de mémoire rétrograde. Cela signifie qu'elle pourrait oublier certains événements de sa vie.

Ces mots, ils claquent dans ma tête comme une gifle. Raïssa qui se réveille et qui sait même plus qui je suis ? Impossible. J'essaie de me contenir, mais je sens mes nerfs qui lâchent.

-Moi : Vous êtes en train de me dire qu'elle peut oublié certaines choses qui se sont passé dans sa vie? Vous servez à quoi, wesh ?

Il essaie de rester calme, mais je vois bien qu'il est pas à l'aise.

-Médecin : Monsieur, on fait tout ce qu'on peut, mais le cerveau est imprévisible. Si elle a subi des dommages dans l'hippocampe, cela pourrait affecter ses souvenirs à long terme. C'est une partie du cerveau qui joue un rôle central dans la mémoire. Avec le choc qu'elle a subi, il est possible qu'elle ait des trous dans ses souvenirs. Ça peut aller d'un oubli temporaire... à un effacement complet de certaines périodes de sa vie.



Mes mains tremblent, mais pas de peur. De rage. Comment tu veux que j'accepte un truc pareil? Je retourne vers Raïssa. Je m'assois à côté d'elle et je prends sa main. Elle est froide. Trop froide.





Entre temps je suis rentré. Quand je suis rentré , la maison était silencieuse. Trop silencieuse. Même les gosses avaient pas leur bordel habituel. Nayah les avait pris chez ma mère pour me laisser souffler, mais ça m'a fait encore plus mal. J'ai fait deux tours dans le salon. Le canapé, les coussins, la table, tout me rappelait Raïssa. Même son odeur était encore là. Je pouvais pas rester là.




J'ai pris une douche rapide, j'ai changé de vêtement, mais j'étais incapable de me poser. Mon téléphone était dans ma main toutes les deux minutes. Pas d'appel de Kader, pas de message. J'ai fini par rouler jusqu'à la maison de ma mère. Quand je suis arrivé, les petits étaient dans la cuisine. Idryssa jouait avec un camion. Dès qu'il m'a vu, il a couru vers moi.

-Idryssa : Papa, maman elle va mieux? Tu va rester avec moi?

J'ai senti un poids dans ma poitrine. Je savais pas quoi lui répondre.

LUI ET MOI POSSIBLE? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant