Chapitre 54Khalil et moi étions à table. Il part en Égypte demain. On mange des pommes de terre pour changer. En même temps, il me montrait un album de sa mère qu'il avait pu récupérer. Il était tellement content. Il me la montrait sous tous les angles, j'aurais tellement aimé la rencontrer.
-Khalil : Elle t'aurait apprécié à mort, w'Allah. À chaque fois, elle me disait que j'allais me marier un jour, ça me bousillait. Je ne voulais pas.
En le regardant, je perçois ses yeux. Il parle si intensément d'elle avec amour. Il parle de sa mère avec tant de tendresse. Il sourit. En écoutant ses anecdotes, sa ma fais plaisir d'une manière.
-Moi : T'es bizzare toi. C'est trop bien le mariage, j'en suis l'exemple.
-Khalil : Exemple suivant s'il te plaît?
-Moi : T'es sérieux?
Il continue de me montrer d'autres photos, et elle est vraiment belle. Je remarque qu'ils ne se ressemblent pas beaucoup, même si on sait bien qu'elle est sa mère. En revanche, ils ont le même regard, ce regard particulier qu'on retrouve chez chacun d'entre eux.
-Khalil : Resserre moi, j'ai faim encore.
Après avoir pris son assiette et la mienne, je suis retourné à la cuisine pour nous servir. En revenant au salon, j'ai remarqué qu'il avait déjà rangé l'album. Pourtant, son sourire persistait.
-Khalil : Merci.
-Moi : De rien bébé. Maintenant qui va cheb ma cuisine?
-Khalil : Moi.
-Moi : Mais tu sera pas la, c'est pour sa je te dis sa.
Safiya avait déjà déménagé à Marseille, et j'ai pleuré comme jamais. Il faut vraiment le vivre pour comprendre la douleur. Une amie avec qui j'ai grandi, qui s'en va si loin, ce n'est plus juste une question de minutes pour aller chez elle ; c'est des heures. Safiya compte parmi les personnes les plus importantes de ma vie, celle qui me connaît le mieux. Sa présence était un réconfort.
Medhy est resté chez eux. Il ne voulait pas déménager et franchement, on s'en fou.
Juste après, Khalil va me ramener à la maison pour passer un peu de temps avec moi. Ensuite, une fois ses achats terminés, il viendra me chercher. J'avais l'intention de l'accompagner, mais il m'a dit que je le ferais attendre.
-Khalil : Je t'achète un truc?
-Moi : Achète moi des chaussettes j'en ai plus.
-Khalil : Vas-y.
Il a chargé les sacs de courses dans le coffre de sa voiture, puis s'est installé. Pendant ce temps, j'ai pris mon sac à l'intérieur de la maison, en vérifiant rapidement si j'avais tout ce dont j'avais besoin. Ensuite, je me suis dirigé vers la cuisine pour nourrir le chat et les poissons. J'ai rempli la gamelle du chat avec ses croquettes , et j'ai veillé à ce que les poissons aient assez de nourriture dans leur aquarium. Après avoir tout vérifié et m'être assuré que tout était en ordre, j'ai finalement quitté la maison pour rejoindre Khalil.