Chap. 67

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-Tu mériterais que je t'épouse pour une telle audace.

Colombe est tellement sidérée par ces mots qu'elle pâlit et se fige de tout son corps. Jean attend quelques secondes puis se met à sourire:

-Je rigole. Respire.

Elle fronce les sourcils, vexée.

-Ce n'était pas amusant.
-Si. Un peu.
-Non, clame t'elle en reprenant sa marche vers sa chambre.
-Je suis le prince hériter, je décide de ce qui est amusant ou non.
-« Je suis le prince hériter, et je suis bête à manger du foin. » dit elle avec une voix idiote et agacée.

Jean est une nouvelle fois vraiment surpris par sa manière de s'exprimer, et surtout par sa façon de n'avoir peur de rien, même pas de lui qui va pourtant devenir roi. Il éclate de rire en continuant de la suivre.
Quand ils arrivent à sa chambre elle se tourne face à lui.

-Vous allez vouloir me suivre jusque dans mon lit?
-Je pourrais faire une blague salace mais en effet ça ne serait pas amusant.
-C'est le moins qu'on puisse dire. Bonne nuit.
-Bonne n...

Et avant qu'il finisse sa phrase elle lui claque la porte au visage.

-Eh bien... quelle femme!

Il hésite à retourner dans la grande salle, mais il réalise que cela ne lui donne pas envie, ce n'est pas le genre de festivités qui l'amusent, alors finalement lui aussi va se coucher.

Le lendemain matin, lorsque Colombe sort de sa chambre elle sursaute en découvrant Jean adossé contre le mur d'en face à l'attendre.

-Ah! Ce n'est pas trop tôt. Tu devais être fatiguée.
-Quoi?... Mais qu'est ce que...
-J'ai bien réfléchi, et la conversation d'hier m'a amusé. Si bien que j'ai envie de la poursuivre. Je n'ai aucune obligation ce matin. Nous pourrions aller nous promener ensemble.
-...Et bien...
-On ne refuse rien au...

Elle le coupe:

-Au prince hériter. Oui je sais j'ai compris, soupire t'elle.

Il sourit de toutes ses dents, ravi, et l'invite à lui prendre le bras pour qu'ils marchent côte à côte.

-Bon... eu bien puisque je n'ai pas le choix...

Elle pose sa main sur le bras du prince et ensemble ils sortent du château.

-Raconte-moi qui tu es. Je veux en savoir plus sur toi.
-Pourquoi faire?
-Je ne sais pas. Tu es intrigante. Tu es différente des femmes à qui j'ai l'habitude de parler.
-Oui j'imagine que vous êtes du genre à « parler » aux femmes.
-Tu te trompes sur moi. Je suis certes un peu provocateur, mais je ne suis pas du genre à... enfin disons simplement que je respecte les femmes.
-Vous seriez bien le premier... mâchouille t'elle pour elle-même.
-Qu'as tu dit?
-Non rien.

Ils marchent d'un pas tranquille dans les jardins, s'éloignant du château. Être dans la nature avait manqué à Colombe. Elle inspire profondément.

-Alors? Dis-moi quelque chose sur toi.
-A vous l'honneur.
-Bon très bien. Mais après c'est à ton tour. À l'âge de cinq ans j'ai uriné sur les pieds de mon père devant tous ses conseillers.

Colombe ne s'attendait pas à ça.

-Vous étiez déjà si insolent?
-J'aurais bien aimé. Mais en fait c'était juste un accident. Je n'ai pas pu me retenir visiblement, je ne m'en souviens pas très bien. En tout cas la correction que je me suis prise par ma nourrice, ça je m'en souviens bien.
-C'est bête comme anecdote.
-Pas plus bête qu'une autre. Tu ne peux pas dire que je ne me révèle pas au moins. Allez je t'écoute, dis moi quelque chose.
-À six ans j'ai voulu traire une vache... qui était en réalité un taureau. Il n'a pas trop aimé que je tire sur ses... parties. J'ai faillit finir écrasée comme une crêpe. Heureusement que ma tante était là pour me sauver.

Jean explose d'un rire franc et incontrôlable. Et finalement, Colombe pouffe elle aussi un peu.

ColombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant