CHAPITRE 30

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CASSIDY

Je ne savais pas comment lui dire. Est-ce que je devais aller le voir pour lui annoncer la nouvelle? Si je le faisais, tout le monde allait savoir que j'avais menti. À tout le monde. Surtout...comment lui annoncer que je savais où il était? Comment lui annoncer que je savais qu'il n'était pas loin? Qu'il était toujours en vie?

Je pris mon courage à deux mains, et je sortis de ma tente. Il devait être un peu plus de minuit, et tout le monde était déjà couché.

Je pris une lampe torche et un couteau; au cas-où et je me dirigeai vers la forêt. J'avais juste à marcher une vingtaine de minutes pour le retrouver. Il n'était pas bien loin.

J'essayai de me faire la plus discrète possible pour ne pas me faire repérer par les loups. À chaque moindre bruit, je me retournai directement avec ma lampe et mon couteau à la main. Je tremblais tellement; punaise même ma respiration devenait intense, que j'étais sûrequ'un loup pouvait me sauter dessus à n'importe quel moment juste en m'entendant respirer.

Mais je n'avais pas le choix, je devais lui dire. Je sentais qu'Austin allait être hors de lui mais il avait le droit de savoir. Il avait le droit de la voir. Ally  était toujours autant malade et si... et si il lui arrivait quelque chose de grave, il devait être là. J'étais la seule à savoir où il était. Alors c'était à moi de lui annoncer qu'elle était entre la vie et la mort.

J'arrivai enfin devant sa petite maison/cabane. Et j'étais encore vivante. Inspire, expire, Cassidy. Tu y es arrivée.

Je toquai à la porte deux fois, et la lumière s'alluma. J'appréhendai sa réaction mais je savais qu'au fond, il allait être un minimum heureux de me voir. Il avait besoin d'un peu de compagnie. Personne ne méritait d'être seul.

Il ouvrit la porte et je souris légèrement.

Cassidy - Scott.

Scott - ...Cassidy?

***

AUSTIN

Ally pouvait à peine parler. Elle n'arrivait même plus à se mettre debout et elle vomissait tout ce qu'elle avalait.

J'étais toujours là pour elle, toujours là à ses côtés mais j'avais l'impression que ça ne lui suffisait pas. On était tous là pour elle mais elle ne voulait plus nous parler. Elle était devenue presque muette. Elle me répondait quelquefois par un hochement de tête ou par un simple 'oui, non' mais rien de plus. Ça faisait une semaine qu'elle était comme ça. Et je sentais que j'allais devenir fou.

J'allais tous les matins courir avec les garçons, ou chasser, pour essayer de me changer les idées, libérer ma colère mais c'était impossible. Je voulais revoir son sourire. Je voulais entendre sa voix, lui parler, la prendre dans mes bras...

Et je pouvais le faire tout ça mais le problème était qu'elle s'écartait à chaque fois que je la touchais à peine.

La dernière fois qu'elle s'était effondrée en larmes. J'essayai de la calmer mais elle ne voulait pas de mon aide, elle ne voulait même pas que je la touche. J'étais tellement énervé que j'étais prêt à étrangler quelqu'un. Je voulais rejeter ma chaise à l'autre bout de la pièce mais cette fois-ci, je m'étais retenu. Je ne voulais pas lui faire peur alors qu'elle était dans un si mauvais état. J'étais juste resté assis, en face d'elle, pendant qu'elle pleurait.

AUSLLY - The Way You Make Me FeelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant