_ Tu ne m'as toujours pas dit qui était son informateur, fis-je remarquer.
Il me sourit.
_ Allez, dis moi, s'il te plait, le suppliai-je.
_ Alex.
Je failli m'étouffer avec ma propre salive.
_ Tu rigoles ? Mon Alex ?
_ Comment ça TON Alex ? dit-il en boudant.
_ Mais tu sais très bien ce que j'insinue, répondis-je en me dirigeant vers lui afin de le serrer dans mes bras.
Malheureusement, je ne vis pas un tronc d'arbre et tombais maladroitement par terre. Il se mit à se moquer de moi.
_ Tu pourrais au moins m'aider, dis-je en me relevant et enlevant les feuilles qui s'étaient accrochées à ma robe.
_ Je suis désolé mais c'était tellement drôle.
Puis, son sourire disparu. Ses yeux inspectaient les environs, sa main me tira vers l'arrière, il se cambra et m'ordonna de rester silencieuse. On restait tapis dans l'ombre à peu près deux minutes quand il se retourna vers moi.
_ Il y a quelque chose qui cloche ? demandais-je.
_ Toutes les lumières sont éteintes et la porte est ouverte.
_ Elles sont peut-être à notre recherche.
_ Non, je leur ai interdit de me suivre. Et elles ont dit qu'elles préféraient en savoir plus sur les recherches de Stéphanie.
La peur commençait à m'envahir à mon tour.
Nous nous approchions lentement de l'entrée, vérifiant que personne n'était dans les alentours. Il rentrait en premier tandis que je restai à l'extérieur, sur le perron. Il tâtait le mur pour que la lumière s'allume.
_ Aiden ?
Je me retournai vers lui. Il restait debout à l'entrée, sans bouger, silencieux.
_ Aiden ? Répétais-je
Tout se passa très vite ensuite. Il se mit à courir à travers la pièce, et je rapportais enfin mon intention sur ce qui m'entourait.
Stéphanie avait la tête sur la table, ses grands yeux verts me fixaient, sans vie. Quelques gouttes de sang coulaient le long de sa joue. Des taches rouges recouvraient le dossier de sa chaise et le mur qui se retrouvait derrière elle. Aiden, qui jusqu'à présent restait silencieux, se laissa tomber par terre et se mit à crier.
_ Jessica, non, réveille-toi, je t'en supplie, pleura-t-il.
Il tenait fermement la tête de sa sœur. Elle nageait dans une marre de sang, son sang. On dirait que contrairement à Stéphanie, elle a été poignardé dans le dos. Son agresseur l'a donc surprise par derrière.
Je cherchais Diana des yeux.
Elle était dans la cuisine, contrairement aux deux autres corps qui étaient dans le salon.
Sa plaie était béante. Son ventre était ouvert, là, sous mes yeux. Je mis mes mains sur ma bouche, m'empêchant ainsi de crier mais aussi de retenir le vomi qui menaçait de se répandre sur le sol. Je m'effondrai en larmes. Je retournais rapidement mon regard à la recherche de mon partenaire.
Il était toujours dans la meme position.
_ S'il te plait, ne me laisse pas...
Le corps de nos amis se vidaient de leur sang.
Reprends-toi en main, cria ma conscience.
Les secours. Il faut appeler les secours.
Je parcourais les quelques mètres qui me séparaient du téléphone, et le saisis. J'appelais mais la ligne semblait couper. C'est là que je compris que nous n'étions toujours pas seuls.
_ Aiden relève-toi, ordonnai-je, il faut partir d'ici.
Je le tirai par son avant-bras.
_ Non, hurla-t-il, Elle va finir par se réveiller.
_ Non. Elle est morte.
J'étais sur que nous n'étions pas seuls dans la maison. Ils nous attendaient. Ceux qui ont fait ca, ils nous attendaient et comme des idiots, nous restions plantés devant eux, impuissants.
Je me tournai vers cette personne sans cœur, qui osait dire cela sans la moindre once de peine dans sa voix.
_ Aiden, mon vieil ami, tu ne peux plus rien faire pour elle, ni les deux autres de toute façon.
Je restai figé sur place, incapable de prononcer le moindre mot.
_ Je ne suis pas votre ami, monsieur, rectifia Aiden.
Il n'avait toujours pas relevé les yeux, mais j'étais sur qu'il reconnaissait cette voix. Nous la reconnaissions tous les deux. C'était le directeur.
_ Pourquoi avez-vous fait ca? Demandais-je choquée, si vous saviez où nous étions, pourquoi ne pas tout simplement avertir la police et les laisser finir leur travail ?
_ On dirait que tu as retrouvé ta langue...Eh bien, pour faire court, il est hors de question d'avertir la police, je n'ai pas envie que quelqu'un vienne mettre le nez dans mes affaires.
_ Et cet agent qui a été envoyé ?
_ C'était une fausse pièce d'identité, souffla Aiden.
Il se releva. Il poussa un cri, on aurait dit le cri du désespoir. Il était anéanti. Il courait vers le directeur mais avant même de pouvoir le toucher, il s'effondra par terre.
_ Roy, s'exclama le directeur, tu en as mis du temps pour me rejoindre, mais tu es là au bon moment.
En effet, Roy sortit de nul part, tenant à la main une arme à feu. Il avait tiré sur Aiden afin de le ralentir.
Je courrais vers lui afin de l'aider à se redresser.
_ Pourquoi vous faites ca ?
_ Pour le pouvoir, tout simplement, le savoir est le pouvoir. Et je sais que vous êtes au courant de tous mes plans car ca fait une semaine que l'on vous surveille.
Aiden avait donc raison, il n'était pas paranoïaque.
_ Qu'en est-il de Diana ? Pourquoi la charcuter espèces de monstres !
_ Non, ma chère. Dites-vous que c'est un mal contre un bien. Je revendrais ses organes sur le marché noir, elle ne manquera à personne contrairement aux autres personnes dans le besoin qui mènent une vraie vie.
_ Vous n'êtes qu'un salaud.
Je passais le bras d'Aiden au dessus de mes épaules et me dirigeais vers la sortie.
Roy voulu nous rattraper aussitôt. Mais le directeur le retint.
_ Laisse les croire qu'ils ont une chance, avait-il dit, la chasse n'en sera que plus intéressante.
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Help me
Gizem / GerilimMon but était de venger mon frère, mais sa folie m'a conduit à l'asile. Ici, la moitié des résidents sont sains d'esprit, mais quand la nuit tombe, les lumières s'éteignent et nous sommes abandonnés à notre sort. Les gardes nous traitent comme des...