_ Allez Aiden, s'il te plait, redresse-toi un peu.
Il était affaibli, il avait du mal à marcher et il refusait toujours de prononcer un mot. Je resserrai mon étreinte autour de sa taille et continuais d'avancer.
_ Je t'en supplie, aide-moi. Ce n'est pas le moment d'abandonner, le suppliai-je.
Un sifflement se fit entendre à travers les bois.
_ Ma petite colombe, disait la voix, ca ne sert à rien de courir.
Merde. C'était lui, il n'allait pas me laisser fuir cette fois, et avec Aiden qui était anéanti, il était impossible de fuir.
_ Tu sais très bien que la partie est jouée d'avance.
S'il te plait, n'abandonne pas.
C'est la première fois que ma conscience s'adressait à moi de cette manière et c'est là que je compris que nous étions cuits.
Et pourtant, je refusais d'abandonner. J'étais incapable de soulever le corps d'Aiden, mais je pouvais le tirer.
Je m'arrêtai derrière un buisson, essoufflée et paniquée.
Qu'est ce que je dois faire maintenant, pensai-je, je ne peux pas rester là indéfiniment, il va nous trouver, il va nous tuer, il va nous faire subir le même sort. Nous rendre n'est pas la réponse.
_ Bouh, annonça une voix derrière moi.
Trop tard. Il nous avait déjà trouvé.
_ Tu sais, la prochaine fois, il faudrait couvrir vos traces. Ce n'est pas très pratique quand on veut passer inaperçu, dit-il en me faisant un clin d'œil.
_ Va en enfer, crachai-je.
_ Ah non, c'est toi qui y sera dans quelques minutes.
Puis, je sentis un léger picotement au niveau de ma nuque et tout devint floue. Ma tête tournait, mes jambes s'alourdissaient.
_ Qu'est ce que tu m'as fait ? demandais-je en sentant mes paupières se refermer.
_ Tu vas juste faire une petite sieste.
Une lumière blanche m'aveuglait, j'avais du mal à ne pas cligner des yeux, je regardais autour de moi, je ne reconnaissais pas cet endroit. Tout était sinistre et métallisé. J'essayais de me lever mais quelque chose m'en empêcha : Mes mains et mes pieds étaient ligotées, je tentais vainement de me dégager mais rien.
Je continuais de balader mon regard à travers la pièce. J'essayai de me situer mais je ne me rappelle jamais avoir vu cet endroit.
Mon regard s'attarda sur une personne allongée à mes cotés.
_ Aiden, criai-je, Aiden lève-toi !
_ Il dort toujours.
Un visage inconnue se placa au dessus de moi, éloignant cette lumière aveuglante.
_ Je suis le docteur Stein, et vous êtes dans la chambre caché du sous sol. Je me souviens de vous, il marqua une pause, vous aviez tenté de vous introduire dans mon laboratoire un jour mais je vous avais intercepté.
_ Vous êtes l'homme qui m'a laissé des traces sur mon poignet, répondis-je surprise, j'aurais du m'y attendre.
_ Je suis désolé, dit-il, mais dites vous que c'est pour le progrès. L'autre jour, j'essayai une nouvelle expérience et vous m'aviez interrompu. J'ai donc du m'arrêter en pleine innovation. Mais, je ne suis pas repartie les mains vides comme vous aviez pu le constater par la suite.
Il fait référence à Amanda, c'est à cause de lui qu'elle a perdu l'étincelle qui brillait dans ses yeux, c'est de sa faute si elle a perdu la raison.
Je me repassais cet instant en tête.
_ Des mains froides, murmurai-je, une épaisse fumée, les marques sur mon poignet.
_ Ah oui, dit-il en se frottant le menton, je m'excuse pour cela. Je venais à peine de sortir mes mains de la glacière, quant à la fumée, c'est un gaz hallucinogène qui se répand chaque soir dans vos chambre, d'où les hallucinations que vous avez du avoir.
Je me perdais à nouveau dans mes pensées. Shane n'a donc jamais été là, il est mort et je ne faisais que délirer, m'imaginer sa présence. Mais ce n'était pas ma faute, on me droguait d'une certaine manière.
_ Pourquoi me dites vous cela ?
_ Vous allez mourir, annonça-t-il à la légère, des explications est la moindre chose que je puisse faire pour vous.
_ Je vous signale que vous serez la cause de ma mort.
_ La science avant tout peu importe les obstacles, se contente-t-il de répondre.
Je trémoussais sur place espérant que les liens qui me rattachait allait se défaire. Puis, je refis attention à la masse qui était depuis le début immobile à ma droite.
Je le vis cligner des yeux, il était perdu, et surement effrayé.
_ Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir, dis-je à l'intention d'Aiden.
_ Ne faites pas de promesse que vous ne pouvez pas retenir mademoiselle, me dit Stein.
_ Allez vous faire foutre, ajouta Aiden, la police va nous chercher et ils vont retrouver les corps.
Il essayait de se relever mais n'y parvenait pas.
_ Pas s'ils ont déjà disparu !
_ Fils de pute, viens là !
_ Pas de mot vulgaire dans mon enceinte, hurla le docteur, vous étiez cent fois mieux endormi.
Puis, il se positionna au dessus de sa tête, prit son menton entre ses doigts, le tira un peu en arrière.
_ Qu'est ce que vous faites ? demandais-je.
Aiden tentait de détourner la tête mais il en était incapable.
_ Lâchez moi, cria-t-il.
Je me débattais encore plus fort pour aller vers lui, en vain.
_ Si tu étais rester silencieux, on aurait pu faire cela rapidement, sans te faire souffrir, sans obliger ton amie à regarder, mais tu m'as un peu énervé, et tu as employé de mauvais termes. Ceci est impardonnable.
Non, pas ça.
Il prit une fine lame du plateau argenté qui était posé à quelques centimètres de lui, et en moins de deux, il le lui passa sous la gorge.
_ Nooon, criai-je de toute mes forces, non, pourquoi vous avez fait ca, sale monstre, c'est vous qui devriez être à notre place.
Il m'ignorait. Le sang coulait par terre et tout ce que je pouvais faire, c'est le voir souffrir.
_ S'il vous plait, au moins abréger ses souffrances.
Il prit alors un énorme couteau et le lui planta dans la poitrine.
_ Tu vois, je ne suis pas si méchant que ca en fin de compte.
Je ne savais pas s'il fallait le remercier car il avait abréger ses souffrances ou si au contraire, il allait encore plus le haïr car il venait de le tuer.
Je me mis à trembler, la panique submergeait tout mon corps. J'avais choisi Aiden pour refaire ma vie avec, je l'avais choisi et à cause de moi, il est mort. Je l'ai tué.
Je n'arrivais plus à respirer.
_ Calme toi ma chère, je te réserve un autre sort, dit-il en déposant un baiser sur mon front.
Il ne me regardait pas. Il prélevait les organes du défunt. L'odeur du sang chaud chatouillait mes narines.
_ Tout d'abord, je vais effectuer quelques tests sur toi.
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Help me
Mystery / ThrillerMon but était de venger mon frère, mais sa folie m'a conduit à l'asile. Ici, la moitié des résidents sont sains d'esprit, mais quand la nuit tombe, les lumières s'éteignent et nous sommes abandonnés à notre sort. Les gardes nous traitent comme des...