Le monde semblait tournoyer autour de moi, un vertige soudain qui m'a fait perdre l'équilibre. Mes pieds semblaient ancrés au sol, incapables de soutenir le poids de mon corps. Et puis, le néant. Lorsque j'ai rouvert les yeux, une étourdissante confusion s'était emparée de moi. Étais-je encore ancré dans la réalité ou avais-je plongé dans l'abîme des rêves éphémères ?
La sensation persistante d'être sur le point de tomber flottait dans mes membres, chaque battement de mon cœur semblait propulser davantage cette désorientation. Les contours des objets semblaient danser, flous, oscillant entre la netteté et l'indistinct. J'avais l'impression de dériver, de glisser sur une surface instable, cherchant en vain un point fixe pour stabiliser mon esprit.
Ce vertige intérieur était bien plus qu'une simple sensation physique. C'était comme si toutes mes pensées, mes réflexions et mes préoccupations avaient décidé de danser en harmonie pour créer un tourbillon dans mon esprit. Chaque question sans réponse, chaque doute, chaque incertitude tournoyait autour de moi, créant un cyclone mental où la clarté se perdait dans un dédale d'idées.
Les murs beiges, l'atmosphère morne qui semblait s'installer naturellement dans un lieu pareil. La voix du garde qui s'approchait, jouant machinalement avec son trousseau de clés. Encore.
_ Lève-toi, c'est l'heure du petit-déjeuner.
Je venais de m'apercevoir que j'avais dû m'assoupir pendant des heures. Rien d'étonnant, connaissant ma propension à sombrer dans le sommeil. Puis, le souvenir de ma dernière conversation avec Diana m'envahit, me ramenant brusquement à la réalité.
Les pas du garde résonnaient à nouveau devant ma porte.
_ Allez, debout là-dedans, lança-t-il en faisant tournoyer son trousseau de clés autour de son doigt.
C'était lui, celui qui m'avait bousculée la veille. Malgré son apparence imposante et cette habitude avec ses clés, je remarquai que ce garde était en réalité quelqu'un de bienveillant. Son visage sévère cachait une bienveillance à l'égard des résidents du centre. Il veillait sur nous avec une attention discrète, prêt à intervenir au moindre besoin.
Son comportement austère n'était que le masque d'une responsabilité professionnelle. Son jeu avec les clés était plus une sorte de tic nerveux, une façon peut-être de gérer son stress ou son ennui plutôt qu'une démonstration de pouvoir.
L'envie d'échanger avec lui m'avait effleurée, mais je m'étais vite rappelée la triste vérité : pour lui, je n'étais qu'une autre patiente, rien de plus. Lui répondre n'aurait fait que compliquer davantage les choses pour moi.
Je m'étais glissée dans la file avec les autres patients pour rejoindre la salle à manger.
Une fois à l'intérieur, j'avais instinctivement choisi un coin, en retrait, pour observer ceux qui s'y trouvaient.
Mon regard s'était posé sur un groupe, installé là, en cercle. Aucun rire, aucun murmure, juste des chuchotements discrets, comme s'ils partageaient un secret... Et parmi eux, Diana.
Elle semblait absorbée par cette discussion confidentielle, ses yeux, d'habitude si expressifs, semblaient révéler une inquiétude cachée.
Une partie de moi avait voulu se joindre à eux, découvrir ce qui se tramait dans ces échanges feutrés. Mais je savais que cette place était un territoire étrange, où chaque mot, chaque geste, pouvait vous enfoncer un peu plus loin dans cette réalité oppressante.
J'avais décidé de me concentrer sur mon petit-déjeuner, qui s'était avéré plutôt bon. J'avais savouré chaque bouchée, cherchant à écarter les pensées troubles qui m'avaient envahi un peu plus tôt. C'était un moment de répit dans ce tumulte mental, un court instant où le goût du café et du pain grillé était plus tangible que les tourments qui tourbillonnaient dans ma tête.
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Help me
Misteri / ThrillerMon but était de venger mon frère, mais sa folie m'a conduit à l'asile. Ici, la moitié des résidents sont sains d'esprit, mais quand la nuit tombe, les lumières s'éteignent et nous sommes abandonnés à notre sort. Les gardes nous traitent comme des...