L'objectif principal

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_ Il est un peu tôt pour une sortie, non ?

_ J'avais besoin de prendre l'air, répondis-je en ouvrant la porte, entrez !

Je me dirigeai dans la chambre de Jessica afin de la prévenir qu'un officier était déjà là.

_ Voudriez-vous du café ? demanda-t-elle à l'agent après s'être bien réveillée, j'allais en faire de toute façon.

_ Avec plaisir.

_ Puis-je connaitre la raison de votre visite, même si j'ai déjà ma petite idée en tête.

Je tentais de garder mon sang froid et de ne rien montrer qui pourrait avoir l'air suspect. 

_ Comme vous le savez, deux patientes ont fui alors qu'elles étaient sous votre responsabilité et

_ En effet, le coupai-je, et j'ai perdu mon boulot. Une mise à pied aurait été compréhensible, mais j'ai été licencié. Je vais faire comment maintenant pour payer le loyer, pour subvenir à mes besoins et ceux de ma sœur ? 

Je haussai le ton pour avoir l'air plus convaincant.

_ Vous vous demandiez ce que je faisais dehors à une heure aussi matinale, dis-je en marquant une pause, je cherchais des annonces d'emploi, peu importe le travail que l'on m'offrirait, je suis prêt à le prendre.

Je mettais ma tête entre mes mains afin de cacher mon visage. J'étais un terrible menteur, ça se verrai à la minute que je ne disais pas la vérité.

_ Bien, dit-il en se levant, je suis désolé pour le dérangement. 

Et avant de quitter la maison, il se retourna vers moi et me dit :" J'espère que votre situation s'arrangera le plus vite possible"

Je lui serrai la main et fermai la porte derrière lui.

_ Tu as fait fort, annonça Jess en surgissant derrière moi ce qui me fit sursauter.

_ Tu m'as fait peur... Et tu sais, je n'ai pas vraiment menti, je cherchais un emploi et j'ai vu que le café en bas dans la ruelle recrutait.

Elle hocha la tête puis se dirigea vers la salle de bain.

_ Je prends la voiture, cria-t-elle, je te dépose quelque part ?

_ A l'agence immobilière.

Une fois sur place, je parlais à un agent immobilier afin de mettre ma maison en vente.

En attendant un acheteur, je travaillais au café afin de mettre de l'argent de coté, rendais visite aux filles de temps en temps et leur déposais des courses. L'enquête, quant à elle, avait été jetée aux oubliettes étant donné que les filles restaient introuvables. 

Une semaine plus tard, la maison fut vendu et je déménageai avec Jessy dans la nouvelle. Celle dans les bois.

Elle comportait un étage et un sous-sol. 

A l'étage se trouvait deux chambres, une cuisine et un petit salon. Le sous-sol a été aménagé pour accueillir Maya et Diana.

En quelques sortes, nous vivions ensemble, cachés du monde extérieur, Jessica et moi travaillons afin de nourrir les quatre bouches, mais nous ne perdions pas de vue notre principal objectif : Faire fermer l'institut et permettre aux filles de vivre librement.

_ Aiden ? 

C'était un mercredi soir, Maya surgit dans ma chambre, comme à son habitude afin de m'annoncer que le dîner était prêt.

_ Oui, j'arrive dans un instant.

_ Non, je voulais juste te parler...

_ Oh, je...je t'écoute.

_  Tu es distant, et froid...

Elle baissa la tête. J'étais confus. Où voulait-elle en venir ? 

_ Je sais que tu as l'impression d'étouffer de temps en temps, que tout risque de s'effondrer si tu te détends un peu. Mais dis toi que tout cela est derrière toi, et afin d'atteindre notre objectif, il vaudrait mieux avoir les idées claires, et...et je suis là pour toi.

J'analysai ce qu'elle venait de me dire. Elle avait raison. J'avais constamment l'impression d'être surveillé, j'étais devenu paranoïaque. Il fallait que je me détende. Se détendre. 

Je m'allongeai sur mon lit, puis fermais les yeux. J'oubliais tout autour de moi, plus rien n'existait, je n'hébergeai pas deux fugitives. Et soudain, je sentis mon lit bouger. Elle s'en allait.

_ Non, reste, dis-je en retenant Maya par la main.

Je me poussai et lui fis une place à mes cotés. Elle sembla hésité au début mais elle vint s'allonger à mes cotés.

_ A quoi penses-tu ? me demanda-t-elle.

_ A rien, répliquai-je.

_ Imagine toi à Paris dans la tour Eiffel, tu es au sommet et rien ni personne ne peut t'atteindre. Tu n'as pas peur, tu es heureux. Tu es libre. L'air doux vient caresser ta peau, tu prends une grande bouffée d'air frais. 

Je me concentrai sur ses paroles.

_ Le monde nous appartient, soufflai-je en serrant sa main dans la mienne.

Merde. Qu'est ce qui m'a pris de faire ça ? 

_ Oui, il nous appartient, répéta-t-elle.

J'ouvris les yeux et lui jetais un regard furtif. Elle souriait en fermant les yeux. Elle était si belle. Quelques mèches retombaient sur son doux visages, je me relevais un peu pour les mettre derrière son oreille quand soudain je vis ma sœur, debout sur le seuil de ma porte, le sourire jusqu'aux oreilles.

_ Le dîner est servie, dit Jess

Je retirai aussitôt ma main et sortais du lit. Je pouvais sentir le rouge monter jusqu'à mes oreilles. Quant à Maya, elle se releva doucement en gardant les yeux vers le plancher.

Un silence assourdissant s'installa entre nous. Je décidai de le rompre.

_ Je ne savais pas que tu étais timide.

_ Oh il y a tellement de choses que tu ignores à mon sujet mais la timidité n'en fait certainement pas partie. J'étais juste gênée que quelqu'un entende notre conversation.

Une fois le diner fini, je pris la parole à nouveau.

_ Je pense qu'il est temps de lancer notre plan. Nous avons réuni assez d'informations et je pense que tout est pret.





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