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High Hopes, Kodaline.

Louis.

Il me regarde, encore, je sens son regard sur moi et quand je quitte discrètement mon livre, je le vois me regarder. À chaque entraînements depuis six semaines maintenant il me fixe, je ne sais pas ce qu'il cherche, je ne sais pas non plus ce qu'il m'a pris, je n'aurais pas dû lui rendre son regard la dernière fois, depuis c'est pire, dès qu'il me voit il me toise. Au gymnase, au self aussi, dans les couloirs, sur le parking... À chaque fois qu'il me voit il me fixe, il se moque de moi avec ses amis, ils le font tous ici. C'est bien le genre de gars de toute façon, le sportif qui a toutes les filles dans son lit et qui méprise tout le monde.

Je n'aime pas qu'il me regarde, je n'aime pas les regards des autres. En fait je n'aime pas les autres tout simplement. Ils sont fourbes et pharisaïque, ils ne pensent qu'à l'apparence et critiquent les gens sans les connaître.

Je n'ai pas d'amis et je n'en ai pas besoin. Je préfère la solitude et le calme, c'est pourquoi je n'ai pas accompagné ma mère à l'anniversaire de son amie. Ce genre de rassemblement est complètement inutile, les invités se toisent puisse critiquent une fois le dos tourné. Ce n'est pas mon monde, je n'aime pas la foule.

Ma psy dit que j'ai contracté une phobie social ce qui n'est pas faut en soit même si je vais toujours à l'université. Je ne parle à personne, ils ne peuvent pas comprendre, il ne le cherche pas de toute façon. Dès que quelque chose est différent d'eux ils méprisent et rabaissent, comme s'ils avaient peur, une sorte de défense.

"-Mr Tomlinson, si vous ne parlez jamais, nous ne pourrons pas avancer.

-..."

J'ai mal, très mal. J'ai mal à la tête mais surtout au ventre, j'ai l'estomac noué. Mes poignets me grattent, j'ai envie de pleurer. Ma mère m'a forcé à venir ici mais je n'ai pas de force, elle dit que c'est une amie à elle qui m'aidera dans mes problèmes mais je ne la crois pas, personne ne peut m'aider.

Je ne me sens pas bien, je ne veux pas parler, je ne veux voir personne. Je veux juste être seul mais c'est apparemment trop demander. Depuis deux mois que je dois voir cette femme ma vie est encore pire, elle veut que je lui parle de moi, de ma vie, elle veut que je lui parle tout court mais je ne veux pas, je ne peux pas. Je n'ai pas le droit...

Une goutte d'eau roule sur ma joue puis une deuxième. Je me lève rapidement et sors du bureau en courant, tant pis pour ce que dira ma mère.

Mes poumons me brûlent et mon cœur bat à tout rompre mais je ne m'arrête pas pour autant, je cours de plus en plus vite parce que ça me libère. Ma respiration se perd, j'ai la tête qui tourne mais je continue de courir, ça fait du bien. Ça vide l'esprit, j'ai l'impression que tout le poids que j'ai à l'intérieur de moi s'évapore. L'espace de quelques instants, je me sens léger, léger et libre.

Je n'aime pas ce psy mais ma mère ne  m'écoute pas, elle préfère penser que j'en ai besoin et que dans la vie même quand quelque chose ne nous plaît pas, on le fait parce que l'on n'a pas le choix, c'est pour ça qu'elle m'a gardé, parce qu'elle n'avait pas le choix. C'est l'université qui lui a conseillé ces rendez vous, pour mon bien apparemment mais ils ne savent pas ce dont j'ai besoin, ils ne me connaissent pas.

Je m'arrête dans un petit parc que je ne connais pas, je n'ai aucune idées de où je suis ni comment je suis arrivé jusqu'ici mais j'y suis, je me laisse tomber contre un arbre à bout de force et le poids de mes lourds secrets me retombe dessus encore plus fort. Mon cœur s'affole toujours autant à cause de la course, je regarde autour de moi et tombe sur des yeux verts familiers, j'ai la tête qui tourne vite, beaucoup trop vite et puis plus rien...

Suffering || Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant