Suffering || Larry Stylinson

11.

Say something, A Great Big World & Christina Aguilera.

De Louis :

Dans moins d'une demi heure le soleil va se coucher, c'est magnifique tu vas voir.. -19h17

Il connaît cet endroit, il connaît l'heure du couché du soleil.

"Tu viens souvent?"

Il hoche la tête ce qui ne fait que confirmer mes pensées. Très vite le soleil tire sa révérence, les couleurs tirent au orange, jaune un peu de rose et c'est juste magnifique comme il l'a si bien dit. On reste un long moment à regarder le soleil se coucher, il ne reste que quelques rayons qui nous éclairent encore. La lune se dévoile lentement et le spectacle est idyllique, quelques doux souvenirs me reviennent en mémoire.

"Quand j'avais huit ans ma grand mère est morte d'un arrêt du cœur, elle avait soixante-douze ans. Je passais tout mon temps libre avec elle et mon grand-père et quand elle a disparu j'étais vraiment triste. Mon grand-père, Edward, il m'a amené sur le toit de la maison après l'enterrement et il m'a dit qu'il ne fallait pas être triste, qu'elle n'est plus là physiquement mais qu'elle restera dans mon cœur."

Je parle en regardant le ciel et tourne la tête vers lui, il regarde lui aussi le ciel et quand j'arrête de parler il tourne également la tête vers moi. Je me reconcentre sur le ciel et continue mon récit parce que même si il  s'en fou, ça me fait du bien de lui parler et de raconter ce souvenir que je n'ai jamais raconté à personne.

"Je lui ai demandé ou elle était maintenant et il m'a répondu qu'elle avait rejoins les étoiles et qu'elle veillait sur nous du ciel. J'ai alors fixé les étoiles et j'en ai remarqué une qui brillait particulièrement fort. En grandissant j'ai appris ce que devenais les morts et ce qu'était les étoiles, j'en ai voulu à mon grand père pour m'avoir menti et pour me calmer je me suis allongé dans mon jardin et j'ai regardé les étoiles. Je parlais tout seul pour me vider un peu la tête et j'ai remarqué cette étoile qui brillait plus que les autres, je l'ai vu les soirs suivant et j'ai compris qu'elle était là. Quand j'étais seul et que j'avais besoin de quelqu'un, je regardais les étoiles, je parlais dans le vide mais je sentais au fond de moi que je n'étais pas seul et qu'elle serait toujours là pour moi, ou que j'aille. Je me sentais moins triste quand je regardais les étoiles."

Je la regarde à nouveau à la fin de mon récit, un sourire triste peint ses traits de visage, je le trouve étrange, changé. Il est toujours aussi triste mais j'ai une boule au ventre en le regardant, j'ai peur de ce qu'il peut faire, je ne comprend pas ce que je ressens en ce moment mais c'est différent.

Je prend un moment pour le détailler, pour enregistrer ses détails de peur qu'il ne m'échappe à nouveau. Deux semaines sans nouvelles de lui et il est là à quelques centimètres de moi, j'ai l'impression de rêver tellement j'ai souhaité ce moment à chaque secondes de ses quatorze derniers jours. Je remarque qu'il s'est maquillé le cou et je n'aime pas ça, son teint est différent sur son visage et sur son cou, il s'est maquillé pour cacher ses blessures et j'en ai les larmes qui coulent. Sa tête arrive au niveau de mon épaule et il regarde l'horizon alors il ne me voit pas. Je ne sais même pas pourquoi je pleure, peut être parce je suis passé par trop d'émotions d'un coup, je suis soulagé et heureux et en même temps triste de savoir qu'il était dans le besoin et qu'il n'y avait personne pour lui. Je pleure ma rage, ma peine, ma joie, je pleure mon amour parce que c'est douloureux d'aimer. J'essuie mes larmes pour ne pas qu'il le remarque...

"Désolé."

Je tourne brusquement la tête vers lui et la regarde les yeux écarquillés de surprise. Il vient de parler.. Après plus d'un mois il vient de parler et il s'excuse. Tout est confus dans ma tête, je ne comprend rien du tout. Tout tourne à cent à l'heure, j'ai des vertiges et mon estomac se tord. Il doit le voir parce qu'il continu en chuchotant.

"Pour t'avoir inquiété."

Ce ne sont que quelques mots mais en cet instant mon cœur gonfle d'un sentiment encore inconnu. Je suis heureux qu'il me parle, je suis heureux que ce soit moi et pas un autre. Il m'a fait confiance en me donnant son numéro et maintenant il me fait assez confiance pour me parler. Sa voix est délicate et rassurante, elle est douce comme chaque partie de lui que je découvre petit à petit. Je suis tellement fière de moi mais surtout de lui que je ne trouve rien à répondre. Alors je le fixe, j'ai mal aux joues à force de sourire autant mais je continue. On ne s'est pas vu pendant deux semaines et en quelques minutes on vient de faire cent pas en avant, je ne pensais pas qu''il me parlerait aussi tôt, je pensais qu'il aurait besoin de beaucoup plus de temps, je n'étais pas réellement préparé à ça mais je crois être le plus heureux au monde à cet instant. Il m'a parlé.

Il se lève et je suis son mouvement, on descend et mon téléphone vibre à nouveau.

De Louis :

Les squatteurs ne vont pas tarder à arriver, tu ferais mieux de partir..-20h08

À Louis :

Tu rentres avec moi. Pas discutable. -20h09

Il se retourne et me regarde longuement.

"Je ne vais sûrement pas te laisser ici tout seul, c'est dangereux on ne sait pas de quoi ils sont capables."

Il ne bouge toujours pas et me regarde avec ce regard indéchiffrable, je crois voir un mélange entre l'incompréhension et le remerciement.

"Je viens de te retrouver et il est hors de question que tu m'échappes à nouveau!"

Il continue de me regarder et sourit timidement avant de reprendre la route jusqu'à ma voiture.

◇

Omniscient

Il a regretté de lui avoir donné son numéro de téléphone mais il a vu la sincérité dans ses yeux.

Il a regretté de s'être laissé approché et a souffert parce qu'il voulait qu'il le prenne dans ses bras au fond, il voulait qu'il le protège.

Il a regretté de s'attacher à lui alors il a prit de la distance.

Il a eu peur alors il a prit la fuite. Et ça le rongeait de l'intérieur parce qu'il était attaché à lui. Beaucoup plus qu'il  ne le devrait.

Et puis il s'est inquiété, il lui a envoyé un message tous les jours pendant deux semaines. Deux semaines, c'était le temps qu'il lui a fallu pour lui faire confiance. Pour comprendre qu'il ne l'abandonnerai pas alors il s'est décidé à lui répondre et l'a conduit à son refuge, son endroit secret, son échappatoire. Il a partagé avec lui ce qu'il ne partageait avec personne. Il lui a fait découvrir son unique maison. Son havre de paix. Parce qu'il veut apprendre à lui faire confiance, et il lui a parlé. Pas beaucoup mais il l'a fait, et ça il ne l'avait encore jamais fait avec personne jusqu'à présent depuis bien longtemps.

Il avait peur mais c'était trop tard maintenant, tout était déjà fait et on ne peut pas retourner en arrière.

"Le plaisir de se retrouver après une longue séparation est le sentiment le plus agréable." -H