Episode 17 Ce millionnaire dans une boucherie hallal ?

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A ce moment là je fronce les sourcils. Comment ça, ça le concerne ? En me voyant autant surprise, il change d'attitude et se calme. C'est comme s'il s'est rendu compte d'avoir fait une gaffe et d'avoir dit quelque chose qu'il ne devait pas dire. Il s'est piégé tout seul. Je vois qu'en l'espace de quelques secondes, il est mal à l'aise.

Moi: Comment ça, ça te concerne ?

Il n'ose même plus me regarder dans les yeux, son regard cherche à fuir le mien. Il tourne sa tête en observant à droite à gauche cherchant une solution pour sortir de cette situation qui devient de plus en plus pesante pour lui.

Son comportement ne cesse de m'intriguer. Que me cache t-il ? Agacé je poursuis en insistant: "regarde moi... Dis moi ! Comment ça, ça te concerne ? Je veux savoir ?"

Il ne dit toujours rien. Il résiste face à ma pression. Je commence peu à peu à me faire des films. Ne serait-il pas intéressé par moi ?

Comme une déglinguo je ne sais pas ce qui me passe par la tête , je lui sors: "Non mais Hamid, tu sais que pour moi tu es comme un frère et un bon ami..."

A ce moment là il me fixe bien droit dans les yeux et explose de rire: "Quoi tu crois que... Tu crois vraiment que j'ai un intérêt pour toi ! ?". Il se met à rire et poursuit: "je te rassure ça ne risquera jamais... ". Il se tait un moment puis redevient sérieux. Il pause sa main sur mon épaule et me dit: "écoute Samira pour l'instant je ne peux pas te dire ce que je sais. Ce n'est pas le moment... Je t'en prie de ne pas insister... Je te promets de tout te raconter , le moment venu... Je suis pour toi comme un frère, tu es pour moi comme une soeur... Comme je suis pour toi comme un frère ça me fait chier de te voir avec mon patron... Si tu es avec s'il te plaît met un terme à cette relation... "

Tout d'un coup le chauffeur de Nadia débarque pour me déposer chez moi. Je regarde Hamid et je lui dis: "t'es vraiment bizarre comme personne...".

Je comprends qu'il ne sert à rien d'insister. La seule chose très intrigante et qui deviendra obsédante c'est ce qu'il a à me révéler. Quand me dira t il les choses ? Sur le chemin du retour je repense à ce qu'il m'a dit et j'omets toutes les hypothèses: ce que Hamid à me dire est-il en lien avec ma famille ? Ziad ? La famille Khifa, ? moi même ? mes frères ? mon père? ma mère ? ma voisine du dessus ? celle du dessous ? Marine ?... Brève je ne mets rien de côté.

Ce vendredi Nadia m'a accordé une journée de RTT, de quoi en profiter pour me préparer car ce soir avec Nawel on part dans Paris... J'ai hâte de retrouver Ziad et de passer un bon week end. Nawel est toute excitée à l'idée de séjourner dans l'un des meilleurs palaces parisiens. Ce matin là ma mère se sent mal. Rien de grave elle a juste chopé une petite angine. Elle me demande d'aller au marché à sa place pour faire quelques courses et en même temps voir ce qu'il y a de nous nouveaux chez les marchands de foulard et de tissu. Selma qui habite au 6 ème étage m'accompagne. Avant de partir j'échange quelques messages avec Ziad. Je l'informe que je vais au marché. Il veut à tout prie savoir où je vais et avec qui. Il apprécie pas vraiment le fait que je me rende au marché du quartier. Il me dit: "tarde pas j'aime pas quand tu fréquentes ce lieux. Il y a trop d'hommes, c'est pas bon..." Je souris quand je lis ce message car je sais que c'est son caractère jaloux qui s'exprime.

Avec Selma on traverse le quartier. Ici rien ne change. Les blocs disposés les un à côté des autres sont comme les hommes. A l'image de ses habitants ils nous surveillent chaque jour.  Le chômage et les conflits internent font que le centre d'intérêt d'une majorité ici est de se surveiller mutuellement. Le bien être de l'environnement dépend de son climat. Les blocs sont joyeux sous les rayons du soleil en revanche ils sont tristounets sous la pluie. Aujourd'hui le climat est mitigé. Le soleil et les nuages alternent. Les humeurs alternent aussi. On ressort du marché heureux ou malheureux. Ça dépend des bonnes affaires que l'on aura faites ou pas et surtout des nouvelles de chacun. Quand on arrive dans le souk nous sentons les regards se poser sur nous, je veux dire surtout les regards qui sont orientée sur Selma.

Selma malle à l'aise: Samira je haïs cet endroit...

Moi en essayant de la rassurer: Ne fait pas attention à elles. Tu les connais, elles ne savent faire que ça; se mêler de ce qui ne les regarde pas...

Nous marchons de marchands à marchands, je voie les mamans derrière leur foulard chuchotées et la main devant leur bouche voulant jouer la discrétion (en vain) :"y a Selma la fille de Aïda... ", "C'est elle qui a gâché le mariage de la fille de Fatima..." ou encore les jeunes mamans et les jeunes filles se rassemblant en rond toujours derrière leur foulard ou leur longue chevelure brun dire: "elle a volé Salim à Soraya" "C'est à cause d'elle que Soraya est dans le coma"...

Je voie que Selma supporte de moins en moins l'environnement qui pèse sur elle. Nous nous dirigeons vers la boucherie dans laquelle mon père travaille de temps à autre. Il y a une queue importante. Nous rejoignons la queue. Soudain je sens mon téléphone qui vibre. C'est Ziad. Je réponds rapidement à la première sonnerie, il raccroche aussitôt. Il m'envoie un message: "retourne toi".

Je me retourne aussitôt et je vois une grande silhouette qui se tient au bout de la queue... C'est lui, je n'y crois pas....! Qu'est ce qu'il fait là ? Ziad porte une casquette qui cache bien ses cheveux, des lunette plus discrète et un ensemble de jogging. Il passe inaperçu comme un gars de quartier.

Je lui renvoie un message pour lui demander que fait-il ici, il m'écris: "je veux m'assurer que personne t'embête et je viens voir mon futur beau père..."

Mon message: "n'importe quoi... Pourquoi t'es là ? T'es revenu de ton voyage".

Message de Ziad: "Je suis arrivé ce matin... Non j'avais envie de voir à quoi ressemble ton quartier, j'en profite pour acheter de la viande pour ce midi"

Il est sérieux ?! Ziad faire des courses ? Ce millionnaire dans une boucherie hallal ? Il a ses propre cuisinier qui se charge de faire livrer la viande. C'est la blague du jour ! J'apprends peu à peu que c'est la première fois qu'il se rend dans un endroit comme celui là en France, il n'a pas l'habitude. Évidemment ses endroits ce sont les quartiers chic et non les guethos. En faite il est curieux de savoir comment je vie et qui sont les personnes qui m'entourent. C'est surtout la première fois qu'il va rencontrer mon père en achetant lui même de la viande.

Discrètement je dis à Selma en la tapant du bras: "regarde c'est lui Ziad".

Selma à peine discrète: "où ça... Je vois pas ?"

Soudains elle le voit: il est en train de nous fixer. Il est avec un autre homme habillé aussi en jogging, c'est Khaled, son majordome. Ça fait bizarre de le voir comme ça lui aussi en mode décontracté.

Selma: On dirait pas qu'il est super riche. On dirait un simple gars de quartier.

Moi: "C'est la première fois que je le vois comme ça... Il veut passer inaperçu, c'est normal..."

On sort de la boucherie avec le sac que j'ai récupéré vers mon père. Je reste à l'extérieur et je le surveille. Je vois Ziad et Khaled en train de plaisanter avec mon père. Ils récupèrent et les sacs et s'en vont. Ils ont pris une voiture simple pour ne pas se faire remarquer. Une demie heure plus tard, juste avant que je mange à midi il m'appelle et me dis: "ton il est trop gentil pas comme toi !..."

Moi: Tu insinues quoi ?

Ziad: "Je rigole ! Non franchement c'est quelqu'un de bien... Je serai moins stréssé de l'aborder quand il s'agira de venir pour toi..."

Moi: "Bien tant mieux alors !".

Je raccroche. L'après-midi passe très vite et avec Nawel on prépare nos affaires pour Paris.

Un évènement magique m'attends enfin j'éspère....

Vous vivrez pleinement le séjour de Samira, soyez là...

La suite dans le prochain épisode...

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Chronique de Samira et Ziad: Le multimillionnaire et moi ! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant