Épisode 44: Ton esprit Ziad, entend t-il mon SOS ?

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Elle s'arrête et elle me regarde d'un air "non mais Samira tu déconnes là c'est pas possible !":

"Samira es-tu consciente de ce que tu es en train de dire ?"

Je la regarde et je perds toute crédibilité. Je ne suis plus sûre d'être consciente ou du moins je fais la sourde et l'aveugle. Je perds mes mots et je m'emmêle les pinceaux. C'est toujours sous un effet de choc qu'elle poursuit: "cet homme est fiancé et il va se marier et toi tu es là à espérer en quelque chose qui ne te mènera à rien..."

- Non mais arrête Jamila ! Il ne se mariera pas avec elle... Il lui faut juste un peu de temps pour qu'il lui fasse comprendre que ce n'est pas avec elle qu'il souhaite se marier.

- Comment ça ?

- Oui il faut attendre le bon moment pour qu'il dise non.

- Qui te dit qu'il dira non...?

- C'est lui...

- Après tout tu continue à le croire ?! Toute sa famille soutient cette fille tu crois vraiment qu'il mettra sa famille à dos pour toi ? Dans ce genre de relation 99% des 'hommes n'abandonnent pas leur confort... Excuse -moi d'être crue mais ton histoire est vouée à l'échec.

Elle croise les bras et elle me fixe d'un regard suspicieux. Elle comprend pas trop où est ce que je veux en venir. Elle reste silencieuse pendant quelques secondes et elle attrape mon bras: "Samira je pense que tu pers ton temps. Cette histoire te détruira, ces gens pourront être malsains avec toi... Méfie toi de sa fiancée et de toute sa famille, ils pourront te détruire, ne joue pas avec le feu... Mets un terme à cette relation car s'il te voulait vraiment, c'est toi qu'il aurait choisi comme fiancée... Vas jusqu'au bout de ton contrat et quitte cette famille définitivement... Crois moi plus tard tu me remercieras..."

Mon moral est au plus bas, au plus bat que terre. Comment tout abandonner ? Comment ? Toutes, sans exception, toutes me disent de renoncer, personne n'y croient. Quand je repense à lui, à son caractère, à ses paroles, à son regard je n'y arrive pas. J'aime tout en lui : comment il est, comment il fait, ce qu'il est: son caractère doux par moment, ses coups de folies par ici, quand il mange, quand il boit, quand il marche, quand il est sérieux, ses yeux, son sourire, son style, ses principes et même quand il s'énerve ! Avec lui j'ai appris, avec lui je suis heureuse même si avec lui je pleure. Il est mon rêve d'un bel avenir mais ce qui gravite autour nous détruit. Comment faire pour éteindre cette flemme qui qui illumine au fond de moi quand lui ne cesse de la nourrir ? Comment faire quand toutes me disent il se joue et se fou de moi quand lui me dit qu'il es fou de moi ? Qui croire ? Quelles paroles sont un mythe ? Les siennes ou les leurs ?

Les paroles de Jamila me brisent, elles brisent l'espoir qui venait de naître. Non je ne sais plus où j'en suis... Chez moi, vêtue d'un pyjama marrakchie, je me réfugie dans ma chambre que je ferme à clefs. Assise sur le bureau de travail de ma soeur, mes cheveux ondulées et long retombent jusqu'au bas de mon dos. C'est à hauteur du 10ème étage de mon appartement, le dos recourbé sur mes jambes que j'avance prés de mon corps, je contemple à travers la fenêtre, les gouttes qui, délicatement tapent sur la vitre. "Pac Pac"... Un temps à vouloir faire la sieste. Ce que je regarde n'est que le reflet de ces centaines voir milliers de vies banales, rythmées par une routine, cette fameuse routine que tout le monde rêvent de casser un jour. Des barre HLM encerclent ma vue. Derrière, des familles qui vivent simplement, modestement. Leurs visages dans les rue du quartiers, dans les marchés, dans les parkings, dans les halls, dans les caves, dans la mosquée, dans les aires de jeux, dans les couloirs de la cité racontent des histoires, plus mystérieuses les unes que les autres comme cette image qui me rappelle la détresse. L'image de Soraya qui avait perdu la raison en sautant par le balcon, jamais je ne pourrais l'oublier. Cette image n'est qu'une histoire parmi tant d'autres. Certain diront que le temps est dépriment. Moi je déprime certes mais les gouttes de pluies sont une bénédiction de celui qui d'en haut et de partout voit et entend tout. C'est par lui que l'espoir naît. Mes larmes accompagnent les gouttent de pluies, le quartier est humide, mes joues le sont autant. Mon téléphone, ne cesse de vibrer, Ziad ne cesse de m'appeler. Je ne peux lui répondre, je doute, je ne sais plus... Et si j'étais trop naïve ? Peut être est-ce vrai Zaid ce fou de moi, il se joue de moi... Je reçois 3 messages de sa part après ses quelques tentatives d'appels: "pourquoi tu ne réponds pas ?" "Tout va bien ?" "Ok tu ne veux pas chiao"... Oui c'est cela chiao Ziad, j'ai besoin de faire le vide dans ma tête. Il sait pertinemment que d'habitude au bout de 2 tentatives d'appels, j'ai tendance à courir pour le rappeler. Mais là rien du tout. Tu doutes que si je ne te réponds pas, c'est que je vais mal. Ton esprit Ziad, entend t-il mon SOS ? Je t'appelle au plein fond de cette barre perdue où par centaine nous sommes entassés. De nombreux hommes gravitent autour de moi, de nombreuses filles me disent de t'oublier mais mon esprit t'appelle. Si seulement tu comprenais mon caractère si seulement Ziad ! Et oui il se doute que rien ne va mais il est par moment possessif, il doit certainement se dire que je me laisse désirer. Or il n'en est rien de tout ça, je suis soucieuse, ce qu'il ignore c'est que ma tête tourne et tourne à cause de lui.

Chronique de Samira et Ziad: Le multimillionnaire et moi ! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant