Je me retourne, tremblante, les yeux noyés par la peur. Je ne sais comment réagir, c'est une situation qui me prend au dépourvu. Alors sous l'inconscience, je suis mon instinct, ce fameux instinct qui me sauvera la vie. L'instinct me dit de faire comme si, de faire comme si je ne l'avais pas aperçu...
Ziad approche en souriant pensant tirer un bon coup sur sa vengeance. Oui il est tellement fier et jaloux qu'il n'a pas supporter que je l'envoie balader comme une vielle chaussette. Avant qu'il en place une j'anticipe. "Oh bonjour monsieur Ziad Khifa je ne vous ai pas aperçu veuillez m'en excuser": lui dis-je en lui tendant ma main pour le saluer courtoisement. A ce moment là, il fronce les sourcils l'air surpris par ma réaction et surtout par le fait que je le vouvoie. Afin de rattraper le coup et d'échapper à une éventuelle gaffe, j'ajoute immédiatement: "je vous présente mon grand frère Abdèl... Abdel je te présente Ziad Khifa, le frère de Nadia pour qui je travaille..." A ce moment là l'atmosphère se détend. Ziad comprend immédiatement à qui il a à faire. Il fait un grand sourire et tend sa main à mon frère. Abdel a l'air surpris.
"C'est vous le grand homme d'affaire qui vient de s'installer dans le coin": dit il le visage fasciné comme s'il n'en revenait pas.
Ziad sourit une troisième fois et tente de profiter de la situation: "oui c'est bien moi. Alors c'est vous Abdellah ? Son grand frère..."
- C'est moi. Samira vous a parlé de moi ?
- Oui, oui... Abdel tu peux me tutoyer, il n'y a aucun problème..
- Merci
Moi je suis là à les observer. Par moment je lâche des sourires forcés. Le courant passe très bien entre les deux hommes. Ziad est sous une autre couleur. Il est là, sympathique et veut faire bonne figure. Surtout il remarque bien que mon frère est fasciné par sa réussite et par son étiquette de businessman alors il profite de la situation: "et dîtes-moi vous avez du temps, je vous invite à boire un verre, comme ça on pourra parler davantage Abdèl..."
- Je ne crois pas que ce sera possible Ziad: dis je d'un ton sec.
- Pourquoi Samira on a tout le temps...! : ajoute mon frère qui a l'air complètement emballé.
- Mais tu sais Abdèl mama attend les courses...
- T'inquiète ce n'est pas pressant...
- Oh Samira, elle est toujours pressée: intervient Ziad avec son sourire malicieux.
- C'est ma soeur, une stressée de la vie...: dit il en me prenant par le bras comme pour montrer que je suis sa soeurette préférée.
Bein voyons.... ces hommes, tous des machos. Quand ils se retrouvent ils ne se gênent pas. Oh mon pauvre Abdèl si tu savais pour quelle raison il t'invite à boire un verre, tu n'accepterais même pas et pire tu lui en mettrais une en pleine face.
C'est malgré moi que je décide de les suivre dans un café discret et chic du centre commercial. Je ressens un mélange bizarre au fond de moi. D'un côté, je me réjouis de revoir Ziad en dehors de la villa. Il me manque beaucoup trop. C'est un plaisir énorme de pourvoir lui parler et le regarder face à face. Bien que ce plaisir je le dissimule sous ma colère et mon caractère de femme fière à qui rien ne peut atteindre. Ziad essaye de me provoquer, il aime faire ça. Il essaye tant bien que mal de me pousser à bout et de me rendre folle comme je l'ai fait il y a un instant. Il se sent irrésistible, il sait parfaitement que je suis attachée à lui.
Nous nous asseyons autour d'une table et commandons des cafés. Abdèl, Ziad et son amis parlent d'affaires... Moi en face je me sens effacée. Ziad essaye d'impressionner mon frère et cela me rend furieuse. Il discute et de temps à autre il me lance des regards discrets et malicieux comme s'il était en train de remporter un combat. Moi je lui réponds par des regards froids et dures. Il sait parfaitement qu'il s'est mis mon frère dans la poche et cela le réjouis. Pendant une demie heure je les écoute parler quand soudain Ziad dit: "bein Samira on ne t'entend pas ?".
- Elle ce n'est pas son genre de discussion...: répond Abdèl en rigolant...
- Oui c'est un sujet pour les hommes...: intervient Ziad sous air arrogant. Et voilà son caractère de macho qui fait surface. Il a trouvé un bon compagnon qui est mon frère car ce dernier ne tarde pas à compatir et ajouter: "pour que ça l'intéresse il faut parler d'habits, de maquillage ou de desesperate housse wife..."
Non mais j'hallucine, mon frère qui me casse devant Ziad ! J'ai qu'une envie c'est d'aller me cacher. Furieuse, je me retourne en leur présentant mon dos. Abdèl comprend immédiatement qu'il a fauté et pause sa main sur son épaule: "t'inquiète petite soeur on rigole..."
Soudain il se lève de la table et se dirige vers les toilettes. A peine a t-il quitté la table que je m'empresse d'attraper le bras de Ziad que je serre très fort et que je pince: "haïe t'es folle !"
- Je peux savoir à quoi tu joues ?: lui dis je furieusement avec mes grands yeux penchée sur lui.
Il sourit et en chuchotant il me répond à côté de la plaque: "tu sais Samira tes yeux furieux déglinguent. J'aime quand tu es énervée comme une lionne".
Je le pince encore plus fort: "Haïe wallah tu es folles ! Je ne fais rien de mal, je veux faire connaissance avec ton frère, il est sympa..."
- Mais encore...?
Il dit rien puis ajoute: "et je voulais aussi être avec toi... parce-que tu me manques trop"
- Oublie moi...: lui dis je en le relâchant. A ce moment là c'est lui qui me prend le poignet, me tire vers lui et furieusement il me dit droit dans les yeux: "je ne peux pas... Il faut que je te parle... c'est important..."
Je tourne ma tête et là sous la panique je sors: "oh merci Ziad de m'avoir aider à refermer mon bracelet" !
En effet Abdel avait resurgit à l'improviste. "Oui il faut faire attention Samira sinon il va casser...": ajoute Ziad pour jouer le jeux.
Nous nous quittons et je suis mon frère Abdèl dans la voiture. En roulant je suis bombardée par des messages de Ziad qui ne cesse de me complimenter: "tu étais magnifique..." "tu me manques" "il faut que je te parles" "appelle moi" "je te rappelle"... et j'en passe. Moi je ne lui réponds pas.
Le soir en famille, j'aide ma mère à préparer la table. Ce soir là nous mangeons un plat traditionnel du "douaize", sorte de mélange de légumes avec des patates et de la viande. Mon père comme d'habitude est allongé sur le canapé marocain et regarde la télévision. Après avoir regardé les informations françaises sur France2, il met la chaîne 2m pour visionner les infos marocaines. Je m'assoie à côté de lui et je pause précieusement mon téléphone à côté de mon genoux, sur le canapé. Nous mangeons pendant 5 minutes dans le silence, attentifs aux informations, quand soudain mon téléphone se met à vibrer. Le téléphone fait vibrer tour le canapé. Je jette un coup d'oeil et je vois "numéro inconnu", j'appuie sur le bouton rouge, pour raccrocher. Quelques secondes plus tard le téléphone retentit et je raccroche, puis il vibre à nouveau et là je vois que c'est Ziad. Au bout de la quatrième fois mon père intervient en arabe sous un ton sec: "qui t'appelle à cette heure ci ?"
Nawel, assise juste en face de moi et qui a suivi toute l'histoire ouvre grand les yeux comme pour me dire "fais gaffe tu vas te faire griller, c'est chaud". Elle se doute bien, qu'il n'y a que Ziad pour m'harceler comme ça.
- Baba c'est juste Marine ma copine.
Quelques temps plus tard je reçois un autre appel alors je réponds immédiatement devant mes parents pour enlever tout soupesons: "Marine je suis en famille en train de dîner" et je raccroche sans le laisser parler.
Je pense qu'à ce moment là il comprend puisque tout de suite après il m'envoie un message dans lequel il me dit: "appelle moi après".
Une fois avoir mangé le dessert, je lui réponds: "Ziad laisse moi tranquille".
Message de Ziad: "Wallah si ce soir je ne te parle pas, je viens en bas de chez toi ou je vais voir ton frère Abdèl. Crois moi tu ne sais pas de quoi je suis capable".
La suite dans le prochain épisode...
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Chronique de Samira et Ziad: Le multimillionnaire et moi ! Tome 1
General FictionSamira, 26 ans d'origine maghrébine est une jeune femme tranquille et sans histoire qui habite dans une cité avec ses parents, ses frères et sœurs. Alors que dans son entourage toutes les filles sont sur le point de se marier, Samira est toujours c...