Je regarde à droite à gauche, le visage anxieux. Je ronge mes doigts cherchant une solution. Il faut que je l'aie au téléphone. La musique qui résonne fortement dans l'appartement, accompagnée par les youyouyous et les rires des uns et des autres me cassent la tête. Soudain je vois au milieu de la salle des fiancés, mes cousines et mes sœurs en train de danser comme des folles sur du chaabi (un style de musique venu tout droit du Maghreb). Elles sont à fond dedans et rien ne peut les arrêter. Je décide de les interpeller dans la foule pour demander si l'une d'entre elles n'auraient pas par miracle le même chargeur que moi. Elles me regardent et me font le geste de "ON ENTEND RIEN DÉSOLÉE ! ", puis elles m'ignorent. Ok j'ai l'aire vraiment débile comme ça. J'insiste: "lLES FILLES UN CHARGEUR COMME POUR CE TÉLÉPHONE !". Je leur montre du doigt, elles finissent par capter et une par une me disent non. Je fini par demander à ma mère les clefs de la maison. "Pourquoi faire ?": me demande t-elle.
- Je vais récupérer mon chargeur c'est urgent !
- Ça attendra !
- Non mama ça ne peut pas attendre...!
- Non hors de question que tu sortes à cette heure çi seule dans le quartier avec tous ses voyous.
Je la regarde d'un air "t'es sérieuse "? Et que dire de ton fils Karim, qui à cette heure çi doit certainement gambader dans le quartier et fumer des conneries. Elle insiste et refuse de me donner les clefs. Sous les coups des nerfs je lui dis en arabe devant les autres mamans: "Ah oui c'est vrai il y a que des voyous à cette heure çi ! Et que dire de notre Karim ?" Elle me regarde d'un air "ferme ta bouche, cette nuit t'es morte" et elle me pince discrètement la jambe. Ok je vais me faire assassiner ce soir. J'ai intérêt à aller me coucher avant elle. Non sérieux au point où j'en suis, ses pincements ne me font plus rien.
Je resterais pendant toute la nuit sans pouvoir joindre Ziad. Juste avant de me coucher, je m'aperçois qu'il a essayé à plusieurs reprises de me rappeler. Je finis par m'endormir sous l'épuisement. Je n'ai pas le courage de lui écrire. Je ne lui dirais rien jusqu'à ce lundi.
Ce lundi, comme à l'accoutumé, je me rends à la villa. Je suis contente car enfin je vais pouvoir le revoir. Il m'a tellement manqué ces deux dernières semaines. Bon je ne pourrais pas lui parler et lui dire tout ce que j'ai dans le coeur mais nos simples regards échangés suffirons à exprimer nos sentiments. Et puis j'ai une explication à lui donner par rapport au malentendu de ce samedi.
Ce matin Nayla est malade. Elle est couchée au lit, elle a certainement choper une gastro le week-end quand elle est allée faire de l'équitation avec sa mère. Après le passage du Docteur Henrick je veille toute la matinée sur elle. Je gère des dossiers administratifs à la demande de Nadia et Aïcha. Par la suite je me dirige et m'enferme dans l'appartement de Nadia afin de pouvoir passer des coups de files professionnels très important. "Bonjour je suis Samira, j'appelle à la demande de madame Nadia Khifa, ce serait pour parler à monsieur l'ambassadeur ? Il est au courant"*
- Un instant je vous prie.
Pour avoir, sans aucun problème un ambassadeur au téléphone, il me suffit de prononcer "KHIFA" et ça passe crème. J'avoue ça me stresse toujours autant de parler à des dirigeants et des diplomates. Au début j'avais vraiment du mal, car il faut s'exprimer correctement et être courtois. Ce poste m'apprend beaucoup de choses mais ce n'est pas une partie de plaisir au contraire car il faut travailler dans l'urgence. D'autre part quand Nadia est en panique elle étale tout sur moi. Il m'arrive parfois de vouloir tout abandonner mais à force je finis par résister. Là ce monsieur l'ambassadeur ne me rassure guère. Apparemment il a un caractère dur comme le fer. Il paraît même que c'est un homme insensible. Je dois absolument conclure avec lui un rendez-vous important pour la semaine prochaine. Nadia a tenu à ce que je m'en charge. Je pense qu'elle veut me tester pour voir comment je suis capable de gérer ce genre de situation.
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Chronique de Samira et Ziad: Le multimillionnaire et moi ! Tome 1
General FictionSamira, 26 ans d'origine maghrébine est une jeune femme tranquille et sans histoire qui habite dans une cité avec ses parents, ses frères et sœurs. Alors que dans son entourage toutes les filles sont sur le point de se marier, Samira est toujours c...