Chapitre 2

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J'ouvris la porte d'un coup sec et jetai ma clé sur la table en soupirant. Je montai à l'étage en traînant des pieds et me laissai tomber sur mon lit. Quelle journée... Je fixai ma main. Son âme sœur... J'ai toujours détesté les créatures de la nuit, et voilà qu'il dit que je suis son âme sœur. Je ramenai mes jambes contre moi et fermai les yeux. Je ne sais pas quoi faire... Maman... Aide-moi. Je m'endormis aussitôt, épuisée.

Le réveil sonna, et je le balançai d'un geste exaspéré. Il atterrit loin de moi dans un bruit sourd. Je grognais, enfouissant ma tête dans l'oreiller. Puis, je me levai et partis prendre une douche. En me regardant dans le miroir, je fis une grimace. Mes cheveux étaient en bataille. Je me débarbouillai, pris une douche revigorante et enfilai un short bleu et orange avec un débardeur blanc. Je mis ma veste en jean et mes bottes en cuir, pris mon sac et descendis. En me servant un petit déjeuner, je laissai la radio bavarder en fond sonore.

Dans quelques jours, il y aura la lune bleue, et c'est aussi mon anniversaire. Je vais avoir 18 ans. Personne pour le fêter avec moi, mon père étant toujours à San Francisco pour son enquête. Un soupir s'échappa de mes lèvres alors que je mordillais ma tartine. Je jetai un œil à l'heure : je suis en retard. Je me levai précipitamment, attrapai mon sac et le réglai de façon à ce qu'il ne me gêne pas. Puis je me mis à courir sans m'arrêter, essoufflée.

Arrivée au dernier croisement, je tournai trop vite et me cognai contre quelqu'un.

— Aïe !

Je frottai ma hanche qui me faisait mal, et j'entendis un juron. Je rougis en levant les yeux. C'était Peter, et j'étais assise sur son dos. Il était affalé par terre. Je me levai en hâte, entendant la sonnerie de l'école. Je n'avais pas le temps de m'excuser, alors je courus sans un mot vers l'établissement. Heureusement, j'arrivai juste à temps pour le début du cours. Je m'affalais sur la table, épuisée. La journée se déroula sans accrocs, mais au dernier cours, je m'endormis sur la table.

Je fus réveillée en sursaut par la voix du professeur, qui se tenait devant moi.

— On ne vous dérange pas ? dit-il en haussant un sourcil.

— Euh... Non, répondis-je en rougissant.

Je souriais timidement.

— Je peux aller à l'infirmerie ? demandai-je, feignant une gêne.

Il me lança un regard noir.

— Pour quelle raison ? Pour dormir ?

Je souris d'un air malicieux, et il s'approcha un peu, tendant l'oreille.

— Disons que c'est un problème de fille, mentis-je en faisant mine d'être embarrassée.

Il rougit à son tour et acquiesça d'un signe de tête. Je pris mon sac et me précipitai vers l'infirmerie.

J'ouvris la porte en baillant et constatai qu'il n'y avait personne. Un soupir de soulagement m'échappa.

— Au moins ici, je ne serai pas dérangée, surtout par ces surnaturels, murmurai-je pour moi-même.

Je m'allongeai sur un lit, balançant mon sac à côté de moi. Je fermai les yeux, mais une sensation étrange me fit lever la tête. Une présence... je sentais quelque chose, mais en me retournant, il n'y avait personne. Pourtant, cela venait bien de l'autre côté du rideau blanc. Je m'approchai, tirai doucement le rideau, et découvris Peter, endormi. Je sentais son pouvoir... En silence, je pris un crayon sur la table et le posai légèrement sur sa joue. Il grogna légèrement dans son sommeil. Je pouffai de rire silencieusement, amusée.

Je me retournai discrètement pour rire sans qu'il ne m'entende. Lorsque je sentis que la fatigue m'envahissait, je refermai le rideau et m'endormis.

Pendant la nuit, une chaleur apaisante se posa sur ma joue. C'était comme une caresse réconfortante, presque maternelle. Mon cœur se serra. Maman...

Je m'endormis paisiblement, mais me réveillai quelques heures plus tard, assise sur le lit. Je jetai un coup d'œil à l'heure : je devais commencer mon service dans une heure. Je pris mon sac et, en passant la main sur la poignée de la porte, je fus interrompue par des voix provenant de l'extérieur.

— Alpha, vous savez que nous devons repartir en Californie dans deux jours, dit une voix masculine.

— Je le sais, mais je dois emmener cette fille avec moi, c'est mon âme sœur, répondit la voix de Peter.

— Je vais prévenir votre oncle que nous prenons l'avion dans deux jours.

— Très bien, je vais voir... répondit Peter avant que la conversation ne s'éteigne.

Je n'avais pas envie d'entendre la suite. Je jetai un coup d'œil vers la fenêtre. Un arbre se trouvait juste en dessous, et il pourrait m'aider à descendre discrètement. Je pris mon courage à deux mains, sautai par la fenêtre, me faufilai entre les branches, et atterrissais sain et sauf au sol. Je me mis à courir, me dépêchant de rentrer chez moi. Une fois arrivée, je fermai la porte à double tour, comme si ma vie en dépendait.

Je repris mon souffle, tremblante. Je ne voulais pas partir en Californie. Mon poing se serra. Je ne me laisserai pas faire. Je tiendrai ma promesse à maman. Je me battrai jusqu'au bout.

Je montai à l'étage, me changeai et mis une jupe noire et un haut blanc. Je chaussai mes bottes et me maquillai rapidement avant de quitter la maison pour mon travail.

Une fois arrivée au restaurant, je saluai mes collègues et me changeai. Je me mis à servir les clients avec un sourire chaleureux. Tout allait bien jusqu'à ce que je sente une présence surnaturelle. En levant les yeux, je vis un homme d'une trentaine d'années s'installer à une table. J'avais complètement oublié que Mira ne serait pas là aujourd'hui, alors je pris mon courage à deux mains et m'approchai de l'homme avec un sourire forcé.

— Que désiriez-vous ? demandai-je d'une voix douce.

— Un cocktail avec du sang O+, s'il vous plaît.

Je partis déposer sa commande, et à peine revenue, un autre vampire rejoignit sa table. Je soupirai intérieurement, essayant de rester calme.

Peu de temps après, la porte s'ouvrit avec un bruit. Je sentis une présence familière. C'était Peter, accompagné de ses amis. Un frisson parcourut mon dos.

— Oh non... murmurai-je, désespérée.

Je pris la commande d'un autre client et, deux minutes plus tard, je me retrouvai face à Peter et ses amis. Il me regardait avec cet air menaçant, mais je ne devais pas laisser transparaître mon malaise. Je pris une grande inspiration, m'obligeai à sourire chaleureusement et m'adressai à ses compagnons.

— Bonsoir, que désirez-vous ? demandai-je en les observant.

Un de ses amis, un brun aux yeux verts et gris, me complimenta :

— Oh, quelle est belle la demoiselle, sourit-il.

Peter lui lança un regard noir, et l'homme avala sa salive, visiblement mal à l'aise.

— Alors, quatre bières, commanda-t-il.

— C'est noté, répondis-je, tout en partant chercher leur commande.

Je revenais avec un plateau, portant les bières et le verre de sang du vampire. Ce soir-là, c'était soirée surnaturelle, et je n'étais pas ravie de l'être. Je servis d'abord les amis de Peter, leur offrant des sourires forcés. Puis je me rendis au vampire pour lui déposer son verre de sang.

Mais alors que je m'apprêtais à repartir, je sentis mon corps se figer. Le regard du vampire m'hypnotisait. J'étais immobile. C'est alors que je vis une lueur provenant de mon collier, qui brisa le sortilège du vampire.

Lune BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant