Chapitre 15

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Après quelques minutes, Peter s'endormit paisiblement dans mes bras. La lumière douce de la lune éclairait ses traits endormis, et je ne pouvais m'empêcher de l'admirer. Mon cœur se serra en pensant à lui. Il était ma seule raison de vivre. Si fragile, si vulnérable. Je déposai un baiser léger sur son front, un geste doux mais rempli d'une profonde tendresse. L'image de cette âme froide me revint en mémoire. Je me rendis compte que j'avais une seule mission dans cette vie : le protéger, l'aimer, le garder près de moi. J'éloignai une mèche de cheveux de son visage, un sourire imperceptible aux lèvres. Il me rendait heureuse, même si je n'osais pas encore avouer combien je l'aimais. L'amour me terrifiait, mais je savais qu'il m'était impossible de le fuir. Il me faudrait du temps, mais je devais être forte pour lui.

Je me glissai près de lui, allongeant ma tête contre son épaule, et dans un murmure, je me laissai bercer par le sommeil. La chaleur de son corps me réconfortait.

Des heures plus tard, je me réveillai en sursaut. Peter dormait encore profondément, son souffle régulier contre ma peau. J'écartai doucement les rideaux de la fenêtre, observant la nuit qui s'était installée. Le ciel était d'un bleu presque noir, parsemé d'étoiles. Je me levai en frottant mes yeux, un peu perdue. Les couloirs de la maison étaient plongés dans une obscurité presque totale. Il n'y avait aucun bruit, aucun mouvement. Tout le monde semblait profondément endormi.

Mon ventre grogna de faim, me rappelant que j'étais restée longtemps sans manger. Je me dirigeai en silence vers la cuisine. Le plancher en bois grinça légèrement sous mes pas. Une fois dans la cuisine, je m'emparai d'un verre, le remplissant de jus frais. J'étais sur le point de le boire lorsque mon collier se mit à briller. Un éclat faible, mais suffisant pour que je le remarque. Un frisson me parcourut. Je sentais une présence. Une énergie différente, presque menaçante.

Je sortis précipitamment de la maison, l'air frais m'éclaboussant le visage. Il faisait encore sombre, mais une lueur pâle baignait le jardin. L'air était lourd, comme une pression avant un orage. Mes yeux balayèrent l'environnement, cherchant à repérer la source de cette sensation étrange. Et là, dans l'ombre, je vis un homme. Il se tenait là, immobile, son regard fixant le mien. Son sourire était carnassier, révélant de longues canines pointues. Je fronçai les sourcils, un sentiment de danger m'envahissant.

D'autres ombres se glissèrent derrière lui, trois autres vampires apparurent dans l'obscurité, se déplaçant avec une aisance presque surnaturelle. Leurs rires se mêlèrent dans l'air froid de la nuit, un rire qui glacial dans l'âme.

Alors, c'est toi, la dernière sorcière, dit le vampire aux canines acérées, son sourire moqueur s'élargissant.

Je sentis une vague de rage monter en moi. Ces monstres... ce sont eux qui ont tué ma mère. Je pouvais presque les voir dans mes souvenirs, les yeux froids et cruels de ceux qui avaient pris sa vie. La haine bouillonnait en moi. Je tendis la main, prête à libérer ma magie, à les anéantir. Mais à cet instant, un des vampires se glissa derrière moi, et avant que je n'aie eu le temps de réagir, il me frappa violemment. La douleur éclata dans ma tête comme un éclat de verre, et je m'effondrai dans l'obscurité.

Je m'éveillai dans un endroit sombre, une douleur sourde pulsant à travers ma tête. Mon corps était lourd, engourdi. Quand j'ouvris les yeux, je vis le sol froid et rugueux sous moi. Mes poignets étaient enchaînés, les chaînes suspendues au plafond, me maintenant immobile. Je tirai de toutes mes forces, mais elles étaient solides, ancrées dans le plafond. Le sol était glacé, l'air humide, et l'endroit sentait le métal et l'humidité. Une porte s'ouvrit brusquement, faisant écho dans la pièce vide. Un homme entra. Il était brun, ses yeux perçaient l'obscurité avec un éclat cruel.

Ne gaspille pas ton énergie, dit-il avec un sourire sadique. Ce sont des chaînes anti-sorcière. Elles canalisent tes pouvoirs, sorcière.

Je me débattis encore, m'efforçant de libérer mes poignets, mais rien n'y faisait. Je grognai de frustration et de douleur. Il s'approcha de moi, prenant mon menton avec une main froide. Je grognais, un grondement sourd qui vibrait dans ma gorge. Il me regarda comme un insecte qu'il s'amusait à observer.

Lune BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant