Lune Bleue

Chapitre 20

Je pris son téléphone et me réfugiai dans la salle de bain. Elle frappa à la porte en criant.

— Bonjour ! Bonjour ! Comment allez-vous ? dis-je, un sourire amusé aux lèvres.

— Bien, et toi ? répondit une voix d'homme.

— Je le savais... Vous êtes son petit ami, n'est-ce pas ? dis-je, un peu moqueuse.

— Non. J'ai déjà quelqu'un, répondit-il.

— Ohhh... !

Je ricanai doucement, amusée par la situation.

— Hihi ! Comment vous appelez-vous ? demandai-je, curieuse.

— Peter.

Le nom m'assomma d'un coup. Mon cœur se mit à battre plus fort, un mélange de peur et de reconnaissance s'emparant de moi.

— P-Peter ? murmurai-je, choquée.

Un silence pesa entre nous.

— Vous êtes ? demanda-t-il, sur un ton hésitant.

Je me regardai dans le miroir. Peter... Qui suis-je ?

— ...Je suis... La lune...

— Luna ? demanda-t-il doucement.

Je laissai tomber le téléphone, une douleur fulgurante me traversant la tête. Je criai, la douleur trop forte pour que je puisse la contenir.

— Jenniferrrrrrr ! criai-je, en pleurant.

Jennifer explosa la porte d'un coup de pied, sa force me surprenant, et me prit dans ses bras.

— Ça va aller, ma belle, murmura-t-elle, caressant doucement mes cheveux.

— Je... je... je...

Je pleurais, mes sanglots brisant le calme de la pièce. Elle me guida jusque dans son lit et me berça jusqu'à ce que je m'endorme. Je ne pouvais retenir que des bribes de souvenirs : Peter, Luna... Je savais que je connaissais cet homme, mais tout restait flou. Une falaise. Pourquoi ? Pourquoi suis-je tombée ?

Un chaud rayon de lumière effleura mon front. C'était une chaleur familière, différente de celle de Thierry. Je me réveillai brusquement, en sursaut. Un homme en noir se tenait près de moi. L'effroi me paralysa. Je fis un geste de recul.

— Ne vous approchez pas ! criai-je, saisissant la lampe de chevet comme une arme.

— Calme-toi, c'est moi, Peter, dit-il d'une voix calme, mais ferme.

Je le regardai attentivement, puis Jennifer entra. Je reposai la lampe, me cachant instinctivement derrière elle.

— Désolée, Alpha. Elle est un peu... sur la défensive, mais elle s'adaptera, expliqua Jennifer en lui adressant un regard rassurant.

Il me scrutait en silence, les yeux emplis de douceur, et acquiesça d'un simple geste de tête.

— Je vais rester dans le coin, dit-il d'une voix douce, presque rassurante.

— Alpha... et votre... ?

— Ne t'inquiète pas, Mike s'occupe de tout, répondit-il sans détour.

Je restai un moment à observer, toujours sur mes gardes, avant de murmurer :

— Vous aimez la mer ?

Il sourit, un sourire tendre qui n'eut pas l'effet que je voulais.

— Oui... un peu.

Jennifer sourit aussi et s'éloigna pour chuchoter quelque chose à Peter. Je restai là, incertaine, mes mains dans les poches de ma veste. Quand il se rapprocha à nouveau, je reculai instinctivement, mais il s'arrêta. Il tendit sa main, comme il l'avait fait pour Jennifer. Après un moment d'hésitation, je me rapprochai doucement et pris sa main. Il était surprenamment chaleureux.