Lune Bleue

Chapitre 11

Je me réveillai en m'étirant. J'avais drôlement bien dormi. En ouvrant doucement les yeux, je vis Peter qui me regardait avec un sourire. Il était torse nu. Je rougis. J'avais dormi avec lui. Je devais le remercier. Il prit ma main et déposa un doux baiser dessus.

Bien dormi ?

O-Oui, merci pour hier soir, dis-je, rougissant toujours.

Je ferai tout pour toi, répondit-il.

Il s'approcha de moi, et je ressentis ce même sentiment de chaleur. Son souffle chaud effleurait mon visage. J'eus des frissons et me sentis apaisée. Je serrai sa main. Il posa son front contre le mien.

Je ne veux pas aller trop vite, dit-il en caressant ma joue. Je vais attendre le temps qu'il faut.

Je souriais. Il était si charmant. Il se leva, en enfilant un pantalon noir. Je me levai à mon tour et partis dans ma chambre. Je pris un bain chaud, puis enfilai un short en jean noir et un débardeur blanc. J'ajoutai des bottes et pris ma valise. En sortant, je vis Peter avec une chemise noire et un pantalon gris. Nous descendîmes ensemble, en discutant un peu.

Hier soir, j'ai commandé une voiture pour qu'on puisse se déplacer tranquillement, sourit-il.

D'accord.

Nous sortîmes et tombâmes sur une voiture de sport. Cela ne me surprenait pas. Je mis ma valise dans le coffre, puis celle de Peter. Nous prîmes la route, en écoutant de la musique. Le trajet allait être long. Je regardais dehors, sentant le sommeil m'envahir. La nuit commençait à tomber après une journée de route. J'avais faim.

J'ai faim, dis-je d'une voix de petite fille.

Il rigola et me promit qu'il allait s'arrêter pour manger. Deux heures plus tard, nous nous arrêtâmes devant un restaurant de hamburgers. J'attendis patiemment Peter. C'est alors que j'entendis une voix. Je regardai autour de moi, sans rien voir. J'ouvris la porte de la voiture et sortis. La voix était proche, je m'avançais, suivant le son. Lorsque je m'éloignai un peu de la voiture, un bruit horrible se fit entendre. Je criai, en me tenant les oreilles.

Arrêtez ! criai-je en tombant à genoux.

Le cri perçait mes tympans, je hurlais de douleur, des larmes coulant sur mes joues. Puis, soudainement, une main chaude m'entoura et me recula. Le bruit cessa, les oiseaux s'envolèrent. Je tournais la tête et vis Peter, qui me parlait, mais je n'entendais que des bruits sourds. Il semblait m'appeler, mais je n'entendais rien, je n'arrivais pas à comprendre.

Je regardai mes mains, qui étaient couvertes de sang. Je touchai ma joue, stupéfaite. Peter semblait inquiet. Je me levai en pleurant. Il me parlait toujours, mais je n'entendais rien. Je hurlai de douleur.

Je ne t'entends pas ! criai-je en pleurant.

Il s'arrêta, surpris. Je tremblais de peur. Il me prit dans ses bras. Je tirai sur sa chemise, cherchant du réconfort. Il me caressa doucement les cheveux. Après m'avoir calmée, nous retournâmes dans la voiture. Peter prit son téléphone, mais je n'entendais que des bruits sourds. Je fixais l'extérieur, brisée de l'intérieur. Je sentis une main chaude sur la mienne. Je regardai Peter, qui était concentré sur la route. Je serrai sa main.

Je ne devais en aucun cas baisser les bras.

Je m'endormis profondément. Mais en plein sommeil, je sentis une main froide me toucher. Je frissonnai. Une chaleur se posa alors sur mon front, celle de Peter. Je me réveillai en douceur. Je m'assis et vis Peter assis à côté de moi, écrivant sur un papier.

Un docteur t'a analysée, il a dit que dans quelques mois, tu pourras entendre de nouveau.

Il souriait. Je lui répondis avec un sourire triste. Moi, qui pensais que ce n'était qu'un cauchemar. Il prit ma main.

Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il.

Un frisson me traversa en pensant à tout ce qui venait de se passer. Je soupirai. Il fallait que je lui explique, avant que quelque chose d'autre n'arrive.

C'est une sorcière, dis-je en soupirant.

Il fronça les sourcils. Je lui racontai tout ce que mon père m'avait dit, sans mentionner l'étouffement par le désespoir que j'avais ressenti. Il serra ma main dans la sienne. Je lui adressai un regard, essayant de le rassurer, bien que je n'entendais toujours rien.

Je me levai.

Je vais prendre un bain, dis-je en entrant dans la salle de bain.

Je me déshabillai et plongeai dans un bain d'eau chaude. Je soupirai en me détendant. Je regardai ma main, où il y avait la marque de la lune. Je fixai l'eau, et des images floues commencèrent à apparaître. Je vis Peter et moi, face à une femme terrifiante. Je me levai brusquement, manquant de tomber en criant, ce qui alerta Peter. Il entra précipitamment dans la pièce en criant mon prénom. Surprise, je glissai et tombai sur lui. Je n'avais pas trop mal, mais j'étais confuse. Je me relevai et vis Peter écrasé au sol. Je rougis. Je me trouvais sur lui. Et j'étais... nue.

Il leva les yeux et rougit. Ses joues prirent un teint rose. Je restai là, à le regarder, sans vraiment savoir pourquoi. La décharge entre nous chatouillait mon corps. Je fermai les yeux et sentis sa chaleur. Sa vitalité m'envahissait. Je caressai son corps, tout en touchant son âme. Il soupira. Je caressai quelque chose de doux. C'était son loup. Je souris. Ce loup, si beau et doux, je sentais sa force.

Puis, la voix s'éleva à nouveau.

Arrache-le.

Cette fois, les mots résonnaient en moi. Tue-le.

Mon corps bouillonnait. Je rouvris les yeux subitement. Peter semblait apaisé, mais je me levai brusquement. Peter remarqua mon changement. Je pris une serviette et me l'enroulai autour de moi. Je me regardai dans le miroir, et je vis quelque chose qui me fit perdre mon souffle : un œil bleu, l'autre écarlate.

C'était un cauchemar. Je ne voulais pas ouvrir les yeux.

Peter s'inquiéta et me prit dans ses bras, tout en me forçant à le regarder. Je secouai la tête, négativement, refusant de le regarder.

Il me serra contre lui. Je rougis, en fermant les yeux, et l'entourai de mes bras. Il me caressa doucement les cheveux.