Lune Bleue

Chapitre 3

Le vampire approchait dangereusement. La peur me paralysait, mais une étincelle de rage grandissait en moi. Je ne pouvais pas laisser cet animal me faire ça. Soudain, une présence familière s'intensifia dans la pièce, une énergie que je reconnaissais à peine mais qui m'était en même temps si proche.

Un cri perça l'air, mais ce n'était pas le mien. Peter. Je tournai la tête et le vis surgir dans l'ombre, ses yeux brillants de colère. Il se jeta sur le vampire avec une rapidité surnaturelle. Le vampire tenta de se défendre, mais Peter était plus rapide, plus fort. En un instant, il plaqua le vampire contre le mur, son regard glacial fixé sur l'être qui venait de m'agresser.

Tu touches à un cheveu de cette fille, et tu ne vivras pas pour le regretter, gronda-t-il, ses yeux d'un bleu intense s'illuminant. Il n'y avait pas de place pour la négociation dans son ton.

Le vampire sembla hésiter, mais Peter ne lui donna pas le temps de réfléchir. Il l'envoya valser contre le mur, et il tomba, grognant de douleur.

Je me redressai lentement, tremblante mais encore debout. Peter se tourna vers moi, et cette fois son regard était différent, plus doux. Il s'approcha, mais je reculais instinctivement.

Ne t'approche pas de moi, dis-je d'une voix tremblante, ma respiration hachée.

Il s'arrêta, son expression conflictuelle, mais il ne s'avança pas.

Tu vas bien ? demanda-t-il doucement, bien que son ton soit toujours empreint de colère.

Je voulais lui dire que tout allait bien, mais la vérité était que non, rien ne se passait bien. Je m'étais retrouvée prise au piège, et je sentais une douleur sourde au fond de moi, une peur que je n'avais jamais connue. Je tremblais, non seulement de peur mais aussi de colère contre moi-même.

Pourquoi tu es là ? Je t'ai dit de partir, Peter ! criai-je, mes larmes se mêlant à la sueur de ma peau.

Il baissa la tête, une expression de culpabilité traversa son visage. Puis il s'approcha lentement.

Parce que je ne peux pas te laisser... seule. Tu es mon âme-sœur, même si tu ne veux pas l'accepter. Et je vais te protéger, peu importe ce que tu en penses.

Je m'efforçai de rester ferme, de ne pas céder à ses mots. Je n'avais pas besoin de protection, et je ne voulais pas de lui dans ma vie.

Je te l'ai déjà dit, je te déteste, Peter. Je te déteste, et je n'ai aucune envie de vivre dans ce monde avec toi. Si tu as un peu de respect pour moi, pars maintenant. Ne me refais jamais ça, je te préviens.

Il serra les poings, et j'ai vu la lutte intérieure qu'il subissait. C'était comme s'il voulait crier, hurler, et pourtant il se contenta de souffler.

Je ne veux pas te forcer à rien, même si tu le penses. Mais je ne partirai pas tant que tu n'es pas en sécurité. Et je vais m'assurer que tu sois protégée. Peu importe ce que tu en penses.

Je baissai les yeux, frustrée, en sentant l'angoisse me submerger. Il n'y avait rien que je puisse faire contre cela. Je voulais le repousser, le repousser loin de ma vie, mais au fond, j'avais besoin de lui. Pas comme ça, pas avec cette... attirance. Je détestais chaque seconde de ce sentiment.

Peter tourna le dos un instant, puis se retourna vers moi.

On peut en parler plus tard. Mais pour l'instant, viens avec moi. Ce n'est pas sûr ici.

Je secouai la tête, les larmes roulant sur mes joues. Je n'avais pas la force de le repousser plus longtemps. J'avais tellement peur, tellement perdu le contrôle. Mais j'étais également fatiguée de courir, de lutter, de refuser ce que mon cœur voulait. Il ne fallait pas. Mais je le ferais.