Lune Bleue

Chapitre 6

Une goutte bleue tomba dans ma main, éclatant avec une douceur magique. En la touchant, une chaleur douce envahit mon corps, se diffusant lentement comme une vague apaisante. C'était agréable, réconfortant, presque... mystique. Ma robe, qui avait d'abord été légère, devint soudainement longue, blanche et scintillante, comme si l'eau elle-même tissait autour de moi un voile magique. Je me laissai emporter par cette sensation, l'eau et la magie se mêlant en moi, fusionnant dans une danse silencieuse. Mon collier scintillait doucement, un éclat argenté qui se fondait dans la lumière. Je fermai les yeux, m'abandonnant à ce moment magique, lorsque soudain une pression se fit sentir sur ma poitrine. Une étouffante sensation, comme un poids invisible. J'ouvris les yeux, paniquée, et instinctivement, je dissimulai l'eau, la cachant au creux de ma main. La vache ! C'était... dégoûtant.

Je sursautai et, en me retournant, je vis Peter, torse nu, se tenir là, devant moi. Une bouffée d'émotions traversa mon cœur, me laissant sans voix. Il me prit dans ses bras avec une telle douceur, comme s'il avait peur de me briser. Mon corps réagit immédiatement, cherchant la chaleur de ses bras, son contact apaisant.

Je croyais t'avoir perdue, murmura-t-il, sa voix pleine de soulagement, tandis qu'il caressait tendrement mes cheveux.

Sa chaleur se propagea en moi, effaçant la confusion qui m'envahissait. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Pourquoi est-ce que je me sentais aussi vulnérable, en même temps que remplie d'une étrange énergie ? Je touchai son bras, comme pour me rassurer, pour vérifier que tout cela était bien réel.

Je vais bien, soufflai-je, épuisée, ma voix un peu tremblante.

Je te ramène chez toi, dit-il d'une voix douce, presque protectrice, en me portant avec une tendresse infinie.

Il marchait, et je posai ma tête contre son torse, fermant les yeux. Une pensée fugace me traversa l'esprit : le loup brun. C'était lui, n'est-ce pas ? Mais cela n'avait plus d'importance. Tout ce qui comptait à cet instant, c'était cette chaleur, ce sentiment d'être protégée, d'être avec lui. Je n'avais jamais ressenti cela avant.

Pourquoi tu n'es pas parti ? demandai-je soudainement, sans même réfléchir à ce que je venais de dire.

Pourquoi avais-je posé une question aussi intime ? Il sourit doucement, son regard se faisant plus tendre.

Parce que je ne veux pas te laisser, répondit-il avec une sincérité désarmante.

Mes joues se colorèrent immédiatement, et je sentis mon cœur s'emballer. Je rougis profondément, mon sourire tremblant. Peut-être que je pourrais lui donner une chance... Cette pensée se forma lentement dans mon esprit, comme une évidence. Après tout, c'était mon loup. Et je n'avais rien à perdre. Je vivais seule, sans amis, sans famille. Peut-être que je pouvais laisser entrer quelqu'un dans ma vie. Peut-être que c'était le moment.

Nous arrivâmes chez moi. Il me déposa doucement, mais je perdis un peu l'équilibre. Mon corps était encore trop faible, mais je résistais à l'envie de m'effondrer. Je luttais pour garder ma dignité.

Repose-toi, dit-il en souriant, son regard réconfortant et plein de tendresse.

Il se tourna pour partir, mais je le retins soudainement en saisissant son poignet. Il se figea, surpris. Mon cœur battait la chamade, je me sentais vulnérable et encore plus timide, mais je ne pouvais plus faire marche arrière.

Je... je suis d'accord pour partir avec toi, dis-je, mon visage prenant une teinte rouge. E-Et... je te laisse une chance, bégayai-je, en baissant les yeux.

Il me prit dans ses bras avec une douceur infinie, comme si j'étais fragile, et murmura :

Merci, dit-il, son ton doux et sincère.