Kidnappé

Chapitre 5

_« Be careful, some people are not who they say they are. »

▬ Avalhon Parker. 12 heures 03.

J'avais très bien dormi, c'était le moins qu'on puisse dire. Je m'étirai longuement dans mon lit, n'ayant aucune n'envie de descendre et de voir cette merveilleuse humeur dans laquelle j'étais retomber à zéro. Je me levai ensuite et fonçai vers mon armoire. Je pris un jean et un débardeur et les enfilai rapidement.

A la salle de bain, je pris juste le temps d'entourer mes yeux avec  de l'eye-liner et du crayon. Je dormais exclusivement en sous-vêtements. Je prendrais ma douche après avoir mangé, pour l'instant, mon estomac criait famine.

Je mis une paire de grosses chaussettes et ouvris ma porte. Il n'y avait personne dans les couloirs. Je descendis les escaliers. Il y avait du bruit dans le salon. J'y allais.

_Salut, dit une des filles d'hier soir, la blonde de Luke.
_Salut.

Je m'assis sur un des fauteuils alors qu'elle était sur le canapé, devant la télé. Elle portait un sweat-shirt de Luke. J'imagine qu'elle n'avait pas prévu de rester deux jours entiers ici. Elle était assez jolie. Bon, bien-sûr, son maquillage avait coulé partout et ça, c'était moins beau. Mais ses grands yeux bleus foncés et ses cheveux blonds miel allaient parfaitement ensemble. Elle avait un petit nez et des lèvres fines, qui contrastaient avec ses grands yeux. Une mèche couvrait son front.

_Comment ça se fait que tu sois ici ? demanda-t-elle.
_Tu es au courant des activités des mecs de cette baraque ?
_Oui. On va dire que ce sont des... habitués de la maison.

Je ris légèrement. Pourquoi ça ne m'étonnait même pas ?

_Et bien disons que ces pervers m'ont enlevée, dis-je sur un ton faussement joyeux.
_Comment ça ? répondit-elle en fronçant les sourcils.
_Je ne sais pas pourquoi, en fait. Un jour, j'ai été me coucher tranquillement et je me suis réveillée dans la voiture de Bieber. Depuis, je suis ici.
_Dur, grimaça-t-elle. Et... ça va ? J'veux dire, ils sont pas trop durs avec toi ?

Je haussai les épaules. On ne pouvait pas dire qu'ils étaient durs. J'avais une chambre à moi et une console, une nouvelle garde-robe et des produits de beauté à volonté.

_Ils sont chiants, rectifiai-je. C'est pas facile de vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec des mecs.
_Je comprends tout à fait ! rit-elle. Tu t'appelles ?
_Avalhon. Et toi ?
_Tea.

Elle me sourit. L'espace d'un instant, j'eus l'impression de voir de la tristesse dans ses yeux. Mais pas une petite tristesse de rien du tout, non. Une énorme brèche en elle. Une sorte de grand vide noir dans ses yeux. Elle avait cette expression de visage.. Je me voyais en elle. Pas mon moi d'aujourd'hui, non. Je voyais Avalhon d'il y a deux ans. Fragile, détruite, fatiguée.

Cette fille devait l'être. Elle était courageuse de sourire encore. A cette triste époque de ma vie, je n'étais plus que l'ombre de moi-même, et pas un sourire n'avait été accroché à mes lèvres durant de longs mois. Mais tout ça était terminé.

_Tu comptes t'échapper ? demanda-t-elle soudainement, baissant la voix et se penchant vers moi.

Je hochai la tête silencieusement, pour lui faire comprendre le message.

_Je ne le pourrais jamais. Ils me gardent h24 et je ne peux pas faire un pas hors de ma chambre sans qu'ils ne soient tous à l'affut. C'est une mission impossible.

Elle sourit en coin et me demanda d'un signe de la main de me baisser. Je le fis.

_Trouve le point faible d'un seul d'entre eux, glissa-t-elle à mon oreille. Jouer avec les hommes est tellement facile. Mais, il faut savoir faire certains... sacrifices.