chapitre 6

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« And it's hard to learn, and it's hard to love. » ▬ Florence Welch / Sweet Nothing

▬ Avalhon Parker.

Je faillis lâcher l'arme. Je soupirai fortement, la reposai sur la commode, ne pouvant la lâcher du regard. Mes doigts allèrent se cramponner à mes cheveux. Merde, ça ne peut pas être possible...

_Je vois que tu n'as pas pu t'en empêcher, fit une voix dernière mon dos.

Je fus tellement surprise que je me retournai en deux secondes, prête à crier. Mais Justin était juste derrière moi, et il plaqua sa main contre ma bouche juste avant que mon cri ne s'échappe.

Je soupirai de soulagement en voyant que ce n'était que lui et lui donnai une tape sur le torse, me reculant.

_Tu m'as fait peur abruti, soufflai-je.
_Désolé.

Il glissa ses mains dans ses poches. Je baissai les yeux quelques secondes, gênée d'avoir été prise dans le sac. Il désigna la commode du menton.

_Tu me crois maintenant ? lança-t-il.

J'ouvris la bouche mais la refermai aussitôt. Est-ce que je le croyais ? Avais-je un autre choix ? Les preuves étaient irréfutables. Mais dans ce cas, d'où provenait la balle ayant tué mon père ? Un seul coup, un seul coup avait suffi. La personne devait être proche, ou ce devait être un sacré bon tireur.

_J'imagine que oui, répondis-je en haussant les épaules.

Il hocha doucement la tête et alla vers le lit. Il s'assit dessus, contre la tête de lit, croisant ses bras derrière sa nuque et s'appuyant au mur.

_Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda-t-il.
_Trouver celui qui a fait ça.
_Tu n'y arriveras jamais.
_On verra.

Il soupira et me fixa. Je t'en prie Bieber. Je me rapprochai du lit et m'assis dessus.

_Comment ça s'est passé tout à l'heure ?
_Très bien, mentis-je. Je n'ai eu aucun problème, et ça s'est déroulé très vite.
_Tant mieux.

Il sourit en coin. Mon Dieu, pourquoi est-ce que mon ventre faisait des acrobaties à ce sourire ? Non, c'était mal. Et totalement idiot. Il ne faisait que sourire bon sang ! Son charme indéniable commençait à vraiment me perturber.

_Rodrigue m'a dit qu'il pensait à t'embaucher, dit-il froidement.

Son regard s'était soudainement assombri, et il sembla se perdre dans ses pensées.

_C'est ça, confirmai-je.
_Et donc, qu'est-ce que tu dirais ?

J'haussai les épaules.

_J'en sais rien en fait, avouai-je.
_Tu devrais dire non.

Je ne pus retenir un léger rire.

_Pourquoi est-ce que j'étais sûre que tu dirais ça ? C'est trop... dangereux pour moi, n'est-ce pas ?
_Rodrigue a des affaires plus lourdes que toi, Avalhon. Il domine cette région du pays, mais toutes sortes de gangs veulent la récupérer.

Je levai les yeux au ciel. J'en avais marre qu'on me prenne pour une gamine stupide et fragile. Peut-être que j'avais un peu merdé ce soir, mais je m'en étais sortie. J'étais ici, vivante et en bonne santé. Tout allait pour le mieux, et la marchandise était remise à Rodrigue.

J'avais réussi, alors pourquoi se faisaient-ils encore autant de soucis ? Et puis, je pratiquais ce métier depuis plus de six mois, mais j'avais vu mon père le faire des centaines de fois. Entendu ses phrases, ses ordres, ses plans secrets.

KidnappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant