Chapitre 8

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« You say you need someone, everybody does. » Maroon 5 / No Curtain Call



▬ Avalhon Parker.

J'avais ouvert les yeux après trois jours endormie et j'avais cru que tous mes problèmes s'étaient envolés. Après tout, j'étais dans une chambre d'hôpital, en sécurité, Robby me serrait tendrement les doigts, endormi à mes côtés alors que Ricky était affalé sur les canapés.

Les médecins avaient dû m'injecté un paquet de morphine parce que je me sentais comme sur un nuage. Et puis, Robby s'était réveillé, les médecins étaient arrivés et avaient commencé à m'embrouiller. Je ne comprenais rien à leurs conneries et j'avais un mal de crâne pas possible.

_Attendez attendez, dis-je pour la énième fois, quel est le problème avec mes reins ?

Ils soupirèrent en cœur. Cela me fit sourire. Puis mon médecin attitré reprit son air sérieux.

_L'un de vos reins ne fonctionne plus correctement, mais il semble que c'est comme ça depuis longtemps. Et votre accident a endommagé le second. Il fonctionne toujours, mais il risque de lâcher à tout instant.

J'hochai la tête. Robby faisait les cent pas. C'était une habitude chez lui ou ... ? Il s'approcha du docteur.

_Elle a besoin d'une greffe ? demanda-t-il.
_Il serait préférable de lui en faire une, en effet.
_Préférable ? interrogeai-je. Ça, ça veut dire que ce n'est pas absolument nécessaire.

Il soupira alors que Robby me lança un regard interrogateur.

_J'veux dire, poursuivis-je, ce n'est pas vital ? Je pourrais rester comme ça ?
_Bien-sûr, mais ce rein est fragile, vous risquez une hémorragie interne au moindre coup trop fort.
_Je ferais attention.

Robby faillit s'étouffer avec sa salive, ce qui était plutôt marrant. Il me fixa avec surprise, la bouche formant un « o ». Je lui souris.

_Et si je choisissais la deuxième option, la greffe. Comment ça se passerait ?
_Eh bien vous seriez alitée ici le temps que nous vous trouvions un rein, expliqua le doc. Il serait vraiment stupide de vous laisser partir et que vous soyez blessée avant de recevoir un nouveau rein.

Je soupirai.

_Et combien de temps ça prendrait ?
_En général, un mois, peut-être plus. On ne sait jamais vraiment.
Je grimaçai. Plus d'un mois allongée ici à rien foutre ? C'était une sorte de suicide mental pour moi, jamais je ne tiendrais. Et puis, je pourrais très bien faire attention à moi. Je ferais une petite pause dans mes affaires, le temps de récupérer un peu. De toute façon, vu toutes les contusions que j'avais, jamais je ne pourrais faire autrement.

_Très bien. Je pourrais sortir quand ? Dis-je pour simple réponse.

Mon médecin me fixa quelques secondes puis poussa un grand soupir. Il m'affirma que dans cinq jours, je pourrais partir. Je souris, le remerciai et le congédiai. Je prétendis être exténuée. Je me doutais que dès qu'il serait parti Robby se mettrait à crier et que là, je serais vraiment fatiguée.

Il referma la porte derrière lui. Je me préparai mentalement aux cris, aux grands gestes et aux reproches. Mais au lieu de ça Robby se mit juste assis sur sa geste, la mâchoire contractée et le regard froid.

_C'est tout ? m'exclamai-je contre moi.

Il releva les yeux vers moi.

_Quoi ? fit-il sèchement. Tu veux que je m'énerve, c'est ça ?
_Non ça ira.

Je lui souris. Il ne répondit pas à mon sourire. Quel méchant garçon. Quelqu'un ouvrit la porte. C'était Ricky. Quand les médecins étaient entrés, il était parti acheté du café. Il a un peu peur d'eux, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs.

KidnappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant