Kidnappé

Chapitre 5

« Those days are gone, now the memories are on the wall. »▬ Swedish House Mafia / Dont You Worry Child

▬ Avalhon Parker.

Le bruit de la gifle que je venais de lui mettre résonna dans toute la pièce. Je portai ma main tremblante à mes lèvres. Il était tellement choqué qu'il ne bougeait plus, la tête toujours inclinée vers la droite.

_Comment oses-tu... bredouillai-je. Mon père est mort, ils ont retrouvés son corps !
_Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que je ne suis pas celui qui lui a collé une balle entre les deux yeux !

Je fronçai les sourcils et me mordis la lèvre inférieure. Bravo Bieber, cette image atroce allait me suivre toute ma vie maintenant.

_Vous étiez seuls dans le bâtiment, dis-je d'une voix tremblante.
_Apparemment non.
_Il n'y avait personne d'autre ! m'écriai-je.

Il planta son regard dans le mien. Il pensait qu'il allait m'avoir ? Et bien non. Il avait tué mon père, et ça j'en étais sûre. Cette nuit j'avais entendu le coup de feu résonner dans toute la putain de campagne. Je ne l'avais pas imaginé.

_Alors vas-y, dis-je avant de me mordre la lèvre inférieure. Dis-moi ce qui est arrivé.

Il soupira et baissa les yeux. Quand il les releva, il avait soudainement l'air moins sûr de lui.

_Je ne sais pas justement... soupira-t-il. Jayson était en train de me demander de ne plus l'approcher, de le laisser en paix et de le laisser faire ses affaires comme il l'entendait. Le ton est monté et... Le coup est parti de je ne sais où... Je n'ai pas compris. Je l'ai vu s'effondrer. Je ne me suis pas posé de questions, je suis tout de suite parti avant de crever à cause du feu. Ton père est mort sous mes yeux, mais ce n'est pas moi qui ai appuyé sur la gâchette.

Je ne répondis pas au début. Mon regard noir le fusillait. Tous mes membres se contractaient, et je n'avais qu'une seule envie : lui sautait à la gorge et lui faire ravaler tous ces mensonges.

_Détache-moi, articulai-je.
_Quoi ? Mais je...
_ DETACHE MOI !

Il ne bougea toujours pas, peut-être choqué par cette réaction à son aveu.

_Très bien, tu l'auras voulu.

Avant qu'il n'ait pu réagir, je sortis mon arme de son étui, retirai la sécurité et tirai sur la chaine. Celle-ci explosa. Le coup résonna dans toute la pièce et je crus un moment sentir les murs trembler. Les menottes étaient mortes, je retirai donc ma partie de mon poignet et la balançai sur le lit. Je me levai, toujours aussi calme.

_Putain mais t'es malade ?! gueula-t-il.
_Pas autant que toi de m'avoir raconté ces conneries Bieber.

Je m'humectai les lèvres en détournant le regard.

_Tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de faire.

Je lui lançai un dernier regard, avec toute la haine dont j'étais capable. Il resta impassible. La porte s'ouvrit brusquement. Robby nous regardait avec un air effaré.

_Il s'est passé quoi là ? s'exclama-t-il.

Je lui fis un sourire hypocrite.

_T'inquiète pas mon chou, je suis assez grande pour résoudre mes problèmes sans chaperon.

Je lui tapotai la joue et passai devant lui. Je sortis de la chambre et perdis mon masque d'indifférence. Merde. Il ne pouvait pas dire la vérité, c'était impossible.

Je retournai dans le couloir principal et grimpai les escaliers. Je courus presque jusqu'au bureau. Ricky y était toujours. Il était habitué à mes sautes d'humeur.