Rebuilt

Chapitre 1 : (Lou)

- Lou dépêche-toi ! Tu vas être en retard !

J'entends ma mère hurler depuis la cuisine. Je dois descendre la rejoindre depuis une bonne dizaine de minutes mais je n'arrive pas à me résigner à l'idée de quitter l'eau chaude qui s'écoule sur mes épaules. La douche me fait disparaître tout mon stresse. Malheureusement il va bien falloir sortir si je ne veux pas être en retard. J'attrape la serviette étendue sur le lavabo et me sèche. Mon visage apparaît dans le miroir, j'ai d'énormes cernes. On voit bien que je n'ai pas dormis de toute la nuit. Une fois mes cheveux attachés en chignon au-dessus de ma tête et mes habits enfilés, je finis par la rejoindre dans la cuisine. Elle s'active pour que tout se déroule exactement comme dans ses plans, que rien n'échappe au bon déroulement des événements. Elle est comme ça, elle aime que tout soit planifié. Vous voyez qui est Bree dans Desperate Housewife ? Et bien c'est ma mère, une espèce de ménagère désespérée.

- Je t'appelle depuis au moins une demi-heure ! Tu pourrais répondre !

- Bonjour à toi aussi, m'man.

Aujourd'hui je commence une nouvelle vie : celle d'étudiante. C'est un énorme changement pour moi d'aller à l'université. Je vais rejoindre ma cousine que je n'ai pas revue depuis un bon nombre d'année, depuis l'anniversaire de mes 13 ans exactement, avant que ma mère se remarie et décide de déménager à des milliers de kilomètres. Ma cousine et moi étions inséparable dans le temps, je me demande si nos retrouvailles vont bien ce passé, si tout sera comme avant ou si il y aura de la gêne entre nous. J'espère qu'elle n'a pas trop changée. La porte que j'entends claquer dans mon dos me sort de mes pensées.

- Qu'est-ce-que tu es belle.

C'est mon petit ami : Adrian. Je me retourne pour lui faire face et le remercie d'un sourire incompris.

- J'ai seulement attachée mes cheveux et mît un vieux jeans.

- Oui d'ailleurs tu sais à quel point je déteste ce pantalon ! Tu pourrais t'apprêter un peu, à croire que tu te fiches de ce que pense les gens. Grogne ma mère.

- Ne l'écoute pas mon cœur.

Malgré tout je souris. Ce n'est pas que je n'aime pas me maquiller ou bien me coiffer mais quoi que je fasse, elle trouvera toujours un moyen de critiquer. Adrian me prend dans ses bras, son torse contre mon dos. Il est sur le point de m'embrasser quand ma mère nous sépare et colle dans ses bras ma valise et mon sac.

- Rendez-vous utile !

Adrian grimace dans le dos de ma mère quand elle repart. Je ris. Je l'accompagne jusque devant le coffre du 4x4 noir, la fierté de ma mère, il dépose mes affaires et les place pour qu'elles soient parfaitement rangées, il n'est pas maniaque mais il ne veut pas affronter les remarques désobligeantes de ma mère. Je prends une minute pour le regarder, afin de graver une image de lui avant de partir. Il porte sa tenue de travail et il n'a pas pris le temps de se coiffer. Mais il reste tout aussi adorable.

- Je n'ai vraiment pas envie que tu partes.

- Je n'ai pas envie de te quitter non plus, mais tu connais le sujet avec ma mère, c'est cette université et pas une autre. Histoire que ma cousine garde un œil sur moi, tu vois.

- C'est vrai que tu lui montres souvent que t'es une enfant rebelle.

Il me sourit de toutes ses dents. C'est vrai que comparé à lui je suis une enfant propre sur elle et parfaitement éduquée. Adrian est très intelligent mais il n'a jamais voulu continuer les études au contraire de toute sa famille. Ses parents sont pour ainsi dire riche et célèbre dans le quartier mais il n'a jamais voulu leur ressembler alors il est mécanicien, il rénove beaucoup d'anciennes voitures. C'est sa passion de retaper de vieux véhicules, il vit de ce qu'il aime et je pense qu'il a raison de tenir tête à ses parents au sujet de son avenir, on ne devrait pas forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il ne veut pas. Ma mère ne l'aime pas trop, elle préférerait que je sorte avec son frère, qui lui ne vit que pour les études et compte bien suivre le même chemin que son père.

- Ta sœur t'a souhaitée bonne route ? Me demande-t-il d'un air inquiet.

- A ton avis ?

- C'est qu'une salle gamine.

Il détourne les yeux en serrant les poings, ma sœur est connue chez nous comme la trainée du quartier, il ne l'aime pas du tout. Ma mère est la seule personne dans cette ville à ne pas voir comment est vraiment ma sœur, c'est son enfant préféré. Adrian me tends ses bras pour me serrer une dernière fois avant le grand départ. Je lui promets qu'on s'appellera souvent et que je viendrai le voir autant de fois que possible. Il acquiesce. Ma mère nous rejoint juste quand ses lèvres ont atteints les miennes.

- Un peu de tenu ! On pourrait vous voir.

- Bien m'dame.

Adrian m'embrasse une dernière fois vite fait avant de repartir dans sa voiture. J'ai les larmes qui me montent aux yeux, c'est la seule raison pour laquelle je voulais rester ici. Mais prions pour que tout ce passe bien à l'université. Je sens que la route va être longue.