Chapitre 18 : (Lou)

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Mon corps bouge de gauche à droite dans un mouvement imprécis. J'ai froid, le vent caresse mes jambes. J'ai tellement sommeil que je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Je me rappelle, Adrian, la panne, la cabane, ma cheville ... Zayn et ses lèvres contre les miennes. Quand j'y repense des papillons se forment dans mon estomac. Il est là, je l'entends. Il respire fort au-dessus de moi. Le soleil est là lui aussi, parfois je sens ses éclats sur mon visage. Je ne sais pas où je suis mais tant que Zayn est là, je n'ai rien à craindre. J'entrouvre un œil du mieux que je peux : il me porte. Il est torse nu. J'ouvre l'autre œil, je suis à moitié nue moi aussi. Je porte seulement son sweat qui m'arrive aux genoux quand je suis allongé dans ses bras. Je suis également pieds nus.

- Zayn ?

- Oh t'es réveillée ... Tu as froid ?

- Oui. Mais qu'est-ce-qui ce passe ?

- Ce matin les propriétaires du chalet ont débarqués, j'ai seulement eu le temps d'enfiler mon jeans et mes baskets avant de me barrer, mon tee-shirt, tes chaussures et ton jeans sont resté là-haut.

- Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ?

- Tu dormais trop bien.

- Tu marches depuis combien de temps ? Tu es gelé au torse.

- Et bien, j'ai marché pendant deux bonnes heures avant de trouver la route et là je dois être à une heure et demie de marche.

- Oh ... Je peux peut-être essayer de marcher.

- Tu es pieds nus et je préfère te porter.

Je souhaite vraiment trouver un village tout de suite, il doit en avoir ras-le-bol de me porter et de marcher depuis tout ce temps, surtout le ventre vide. Je n'ai pas mangé correctement depuis plusieurs jours et en ce moment encore plus. La route monte de plus en plus, il ne va jamais tenir le coup à ce rythme, je m'en veux énormément pour cette situation. Il s'arrête et souffle. Je lui demande de me poser quelques secondes mais il refuse en me disant qu'après il n'arrivera plus à me reprendre. J'entends son ventre grogner de faim. Il fait trois pas de plus quand une voiture s'arrête à côté de nous. Ce sont les propriétaires du chalet, Zayn les regarde mauvais. J'ai peur qu'ils nous cassent la gueule pour cette nuit, si c'est le cas, je ne sais pas comment on va s'en sortir avec Zayn. La vitre du conducteur s'abaisse.

- C'est vous qui avez passés la nuit dans la cabane en bas ?

Zayn continue d'avancer sans répondre. Il a le visage si dur. Je lui caresse la joue sans le quitter des yeux, il pose sa tête sur ma main. Je vois bien que lui non plus ne sait pas comment tout ça va finir. Je sais aussi qu'il réfléchit. Il regarde le bas-côté de la route, la pente est encore plus raide que celle que j'ai dévalé, on tomberait presque à la vertical avec celle-là. Le conducteur nous rattrape avec sa voiture. Ce sont deux hommes d'une quarantaine d'années. Le conducteur est plutôt mince à première vue, il a une barbe naissante, il a un petit air à David Beckham. Le second est obèse et à des cheveux noir gras. Il semble légèrement plus jeune.

- Elle est blessée ? Qu'est-ce-qu'elle a ?

Zayn ne répond toujours pas. Ils coupent le moteur de la voiture et le conducteur descend. Il porte un vieux jeans avec quelques tâches ainsi qu'un tee-shirt noir et une chemise à carreaux rouge et noir. Il a également une casquette sur la tête. Il court vers Zayn, nous dépasse et viens se planter devant nous. Il me fixe. Il tend la main vers moi, mon cœur fait un bond. Zayn recule d'un coup, il est énervé.

- La touche pas !!

- Cool mec ! Je ne vais rien lui faire mais si sa cheville vire au bleu il va falloir la soigner.

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