Partie 4: Maître Gaïjong

220 27 8
                                    

Je me réveille dans une pièce sombre couché sur un petit lit.  J'ai encore l'esprit embrouillé.  J'ai mal.  j'ai très mal au ventre et pour un court moment, je me demande pourquoi.  J'essaie de me lever mais je suis tellement faible que je retombe sur le lit.  Je ne veux que dormir.  Dormir pour le restant de mes jours.  Mes parents me manquent.  J'aurais envie d'avoir de ce bon pain que ma mère faisait.  Celui avec la cannelle et du sucre.  Je veux que mon père m'emporte avec lui dans la montagne pour chasser les lièvres ou pêcher le poisson.  Mais qu'est-ce que je fais ici?  C'est quoi cet endroit.  Je veux mourir car j'ai trop mal en dedans comme en dehors.

- Réveille-toi Odonata.

J'entend une voix mais ne la reconnais pas.  Je reste dans mon brouillard.  Je suis entrain de rêver.

- Réveille-toi Odonata.

Encore cette même voix.  Mais qu'est-ce qu'elle me veux?

- Si je dois te le demander encore une fois tu devras vire avec les conséquences.

Je m'ouvre les yeux de peine et de misère et je vois une ombre dans le coin de ma cellule.  Des yeux noirs de jais me regardent dans un visage tapissé d'une barbe blanche.  

- Bien!  Tu vois que tu peux être obéissante quand tu le veux.  Tu as de nouveaux vêtements.  Habilles-toi et rejoints-moi tout de suite.  Ne me fait pas attendre.  Je ne suis pas réputé pour ma patience.

Et il disparut.  Je ne sais pas quoi faire.  Je suis au plus mal.  J'ai une douleur qui me traverse le ventre quand j'essaie de me lever.  J'ai peur de ce qui m'attend mais au son de la voix de l'inconnu, je sais que je n'ai pas mon mot à dire.  Je fini par me changer et je ne sais pas trop comment ajuster mes nouveaux vêtements.  Je suis toute petite par rapport à la grandeur du kimono que je dois porter.  Un vêtement simple sans aucun motif sauf une ceinture noire qui entoure ma taille et un pantalon dans le même tissus que le kimono.  Heureusement, j'ai une corde pour ajuster le pantalon car avec le bandage que j'ai au ventre, il faut que ce sois confortable.  Je n'ai aucun moyen de voir mon visage ni de quoi on l'aire mes cheveux.  Je n'ai rien dans cette pièce pour laver mon visage comme j'ai l'habitude de faire à tous les matins à la maison.  La maison... j'en ai les larmes qui me montent aux yeux en y pensant.  Je suis plus lucide maintenant et la réalité de la veille me revient de plein fouet.  À quelle torture je vais devoir faire face aujourd'hui?  Je décide de sortir car il faut que j'aille aux toilettes.  

En sortant de ma "chambre" je vois l'ombre barbu que je reconnais tout de suite.  C'est le même homme qui est venu me chercher chez-moi.  Il est assis sur un tapis, jambe croisée, les doigts collés un à l'autre en forme de triangles devant son visage.  Il à l'aire de méditer.  Je connais la méditation pour l'avoir pratiqué avec mes parents à tous les soirs.  Sauf que moi, je n'avais pas les yeux ouverts et tous blancs.  Ça me donne la chaire de poule mais je continue de dévisager cet homme et je constate qu'il à l'aire de léviter.  Je veux me pencher pour valider ce que je vois mais l'homme me prend de court...

- Tu ne sais pas que c'est très impoli de dévisager quelqu'un?  

En me redressant péniblement, je remarque que ses yeux sont redevenus normal, aussi noirs que la nuit.  Il me dévisage à son tour quelques instants et se lève en prenant grand soin pour faire des gestes lents et calculés.  Debout, il à la stature d'un géant et la prestance d'un chevalier.

- Tu as mal petite?

Je lui fait signe que oui.

- Tu dois me répondre en parlant.  Tu me dois ce respect.  Tu as mal petite?

- Oui. Dis-je avec une petite voix toute timide.

- Bien.  Nous allons régler ça.  Viens, suis-moi maintenant.

La Libellule (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant