Partie 33: De fausses vérités

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Je me dirigeais vers le château quand tout à coup, Maï sortie à ma rencontre en courant.

- Viens tout de suite ma chérie, une voiture vient. Il faut te mettre à l'abris.

N'ayant pas le temps de discuter, je suis ma mère à l'intérieur pour ensuite me diriger vers la fenêtre la plus proche, afin de voir ce qui se passe.

- Anna, ne te montre pas par la fenêtre voyons! Tu es insensée ou quoi? Si c'est l'ennemi qui vient, c'est pour toi. Tu est indispensable dans leur plan.

- Maï, écoute-moi bien. Je ne suis plus une enfant et je sais me défendre au cas ou vous l'auriez oublié. J'ai appris à me battre.

Maï vînt vers moi et je constatais que sa colère était palpable.

- Non, toi écoute moi! Me dit-elle en me mettant son index sous le nez. Tu es MON enfant. Tu es ma chair et mon sang. Peut importe si tu es Dieu en personne, ceux qui voudrons te prendre à moi une seconde fois, devront me passer sur le corps avant. Moi aussi j'ai appris à me battre. Alors recule de cette fenêtre Anna... MAINTENANT!

Je n'ai jamais vu Maï s'en prendre à moi comme ça. Je sais que c'est son instinct de mère qui rentre en ligne de compte, mais je ne suis pas habituée à me faire parler sur ce ton par elle. Je souris bien malgré moi à cet instinct que je ne développerai jamais et recule me mettre "à l'abri" dans un coin sombre du hall d'entrée.

D'où je me tiens, je vois tout le monde en alerte, fusil au poing, postés à des endroits stratégiques. Les lumières ont étés éteintes et les portes principales ont été verrouillées. Maï, en bonne maman, se place entre moi et la porte. C'est le monde à l'envers. C'est moi qui devrais être entre la porte et elle. C'est moi qui devrait protéger ma mère et non l'inverse. Mais j'avoue que je n'ai pas le goût de m'interposer, au risque de me faire scalper le peu de cheveux que j'ai.

Je suis dans mon coin et l'attente est infernale. Je ne peux pas rester là à ne rien faire. Je me fait discrète et je me faufile vers la porte principale. Non loin de moi, je vois Roy qui pointe son arme vers la voiture qui file vers nous à toute vitesse. D'où je suis, je vois la voiture approcher et avec elle, la tension monter dans le château. Le véhicule s'arrête devant la porte principale et plus rien ne se passe par la suite. Mais qu'est-ce qui peut bien les empêcher d'agir tous?

Un brouhaha s'en suit et je vois tout le monde sortir de leurs cachettes. Roy se détend et Maï qui avait retenu son souffle se remet a respirer normalement.

Ragdal descend de l'escalier à la course et se précipite au dehors à la rencontre de la personne qui, vraisemblablement, est un ami.

Je m'élance moi aussi pour voir qui ça peut bien être et je vois une petite tête blonde que Ragdal sert dans ses bras avec tout le soulagement du monde.

- Suzy?! C'est bien toi?

C'est ma meilleure amie. Celle que je considère comme ma sœur. Elle se détache de Ragdal et nous courons nous blottir dans les bras l'une de l'autre.

- Mon Dieu Anna, que j'ai eu peur pour toi! Je serais morte si il t'était arrivée quelque chose. Me dit-elle tout en me serrant très fort dans ses bras.

- C'est moi qui était inquiète, car personne ne savait où tu avais bien pu passer! Merci! tu es vivante et c'est tout ce qui compte. Lui dis-je, tout en la serrant fort, moi aussi.

Ragdal vînt nous voir et nous fit signe d'entrer. Trent et Roy étaient en train de fouiller la voiture, à la recherche de je ne sais trop quoi.

À l'intérieur, on nous dirigea vers le grand salon. Il y avait de la place assise pour tout le monde, alors ça serait plus facile pour la discussion. Il ne restait qu'à attendre que les homme veuillent bien nous faire honneur de leurs présence.

Aussi tôt pensé, je vis arriver Trent, Roy et Ragdal. Ils vinrent s'asseoir, les armes à portée de main, au cas où.

Trent prit la parole:

- Il n'y avait rien dans la voiture qui pourrait les conduire jusqu'à nous. Suzy, dis-moi ce que tu as vu et surtout si tu as entendu quelque chose.

Assise main dans la main avec mon amie, je la senti trembler. Elle avait eu peur de quelque chose, ou de quelqu'un. C'est avec une voix chevrotante qu'elle prît la parole.

- J'ai été mise dans le coffre de la voiture qui est dehors. Un gros balèze conduisait. Le même que tu as vu à notre appart, Anna.

je lui fît signe que je me souvenais de lui. Un peu con sur les bords, ce gros malabar.

- J'ai été capable de me défaire de mes liens et de briser le feu arrière de la voiture. Mais il n'y avait que des champs ou nous allions. J'ai crocheté la serrure du coffre de l'intérieur et réussi à l'ouvrir. C'est là que le conducteur s'est arrêté et est venu voir à l'arrière ce qui se passait. J'ai eu du mal à le mettre KO, mais j'ai réussi. Elle regarda son père et avec émotion, elle lui lança: - Je lui ai foutu une barre dans la gorge et le salaud c'est relevé! Pourquoi? Il aurait dû mourir mais non! Il était debout quand je suis partie en sens inverse et avec un dernier coup d'œil dans le rétroviseur, il avait disparu. C'est quoi ce délire, veux-tu bien me le dire?

Les réactions furent des plus bizarre. Personne n'avait l'air surpris des dires de Suzy. Personne sauf Suzy et moi. Mais où était donc JICI?

Iris se leva et nous regarda toutes les deux.

- Les filles, il y a dans ce monde des forces insoupçonnées. La pluspart du temps, elle restent dormantes et personne ne les ressent. Par contre, elle deviennent dangereuses si quelqu'un de foncièrement mauvais viendrait à s'en servir pour de très mauvaises raisons. Elle prit une pause. Quand elle se remit à parler, c'est avec une crainte dans la voix qu'elle nous dit: - Par je ne sais trop quel procédé, les hommes qui te chassent, Anna, sont capable de régénérescence. Nous savons qu'ils prennent un liquide, mais nous ne savons pas ce que c'est, ni d'où ça vient. Tout ce que nous savons, c'est qu'il faut leur couper la tête au complet et mettre leur cerveau en bouillie pour être sûr qu'il ne se relèvent plus. Il faut les brûler par la suite. Elle reprit rapidement en voyant ma grimasse écoeurée: - Oui je sais que c'est immoral, mais c'est le seul moyen que nous avons trouver pour régler le problème définitivement.

AH! non... Des zombies en plus. Mais dans quoi je me suis embarquée encore?

- Nous parlons de mort-vivants, là n'est-ce pas? Dis-je. - Nous avons des zombies à tuer en plus. Et comment vous en êtes venus à la conclusion qu'il fallait jouer à la dissection du cerveau?

Je sentis un léger malaise de la part de tout ce beau monde. Sûrement qu'ils avaient "testé" leurs dires.

Ragdal se leva et prit un air solennel.

- Je vais prendre le blâme, si blâme il y a. Gaïjong avait un livre très ancien qu'il gardait avec lui en tout temps. En temps de guerre, je vis des soldats revenir sur leurs membres mais d'autres les pieds devant. Et comme par magie ou sorcellerie, je vis ces même hommes revenir à la vie et retourner à la guerre, comme si de rien n'était. Mais ces hommes n'étaient plus que l'ombre de ce qu'ils avaient été. Bien sûr il guerroyaient comme les soldats qu'ils étaient mais il n'y avait plus de vie dans leurs yeux. Il n'étaient que des cruches que l'on remplissait de ce qu'on voulait et ils exécutaient les demandes les plus insensées. J'ai volé une page du livre. La page parle du liquide et comment briser le sort, mais rien de plus. Je n'ai plus jamais revu le livre.

- Papa, comment tu as eu cette page? Pourquoi ne pas avoir pris le livre au complet? Demanda Suzy.

Ragdal regarda sa fille comme je ne l'avais jamais vu regarder un être humain... avec amour. Il se dirigea vers elle, et lui dit tout simplement:

- J'ai eu cette page parce qu'on m'a laissé la prendre. C'est aussi simple que ça.

La Libellule (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant