Les jours qui suivirent, je ne vis pas Maï. C'est Sonja qui vint s'occuper de moi. Elle essaya de me parler avec ses mains et je finis par comprendre un peu son dialogue. Elle réussi à me faire rire avec ses grimasses et sa gestuelle et tout cela me fît du bien. Je savais que ce n'était que temporaire mais je le pris quand même. Bientôt, la réalité me rattrapera et je devrai commencer mon entrainement. C'est du moins ce que j'en déduisis avec les mots mimés de Sonja. Maï finit par revenir me voir après quelque jours et ma joie fût intense. Je me sentait bien quand elle était près de moi.
Trois jours plus tard, je reçu la visite de l'homme à la barbe blanche. Je ne l'attendais pas du tout croyant voir Sonja ou Maï. L'homme barbu s'assit sur la chaise en face de moi. Je devins craintive car les seules fois où j'ai croisé sa route, il m'arrivait toujours quelque chose de pas bien. Je le regarda du coin de l'oeil et il fît de même avec moi. Après un certain temps de regards en coins, il se décida à prendre la parole. Enfin!
- Que te souviens-tu depuis ton arrivée ici?
Je releva mes sourcils en guise de question muette. Je me demanda pourquoi cette question...
- J'ai peu ou pas de souvenir de mon arrivée. Ce que je me souviens c'est la rencontre avec Maître Gaïjong car je perdais du sang là...
Je pointa mon entre jambe toute gênée de mon geste.
Il se leva, se tourna vers la porte et me lança:
- Tu es maintenant apte à commencer ta formation jeune fille. Tu dois me dire, par contre, si tu es en possession de tous tes moyens ou si tu as encore mal à quelque part.
Et se retournant vers moi, Il me fixa de son regard intensément noir...
- Ta convalescence ne peut durée plus longtemps. Si tu as mal nous irons plus doucement mais si tu es en forme, ton entrainement sera à la hauteur de ton nom et de ton rang. Tu apprendras comment te battre, comment te défendre, comment réfléchir, comment agir et comment tuer. Tu deviendras une machine. Une machine à la solde de ton clan. Tu ne feras que retarder l'inévitable si tu laisse place à ta peur car nous devrons travailler plus fort et plus intensément. Ta faiblesse est un défaut qu'il faudra soustraire à ta personne. Je te conseille de bien réfléchir aux options qui se présentent à toi.
Je trembla car oui j'eus très peur. Peur de ne pas être capable de passer au travers ce qu'il voudra me montrer. Peur de ne pas avoir la force physique nécessaire pour accomplir les exercices demander. Peur de ce personnage lugubre et de ce qu'il me fera de moi et de mes émotions.
- Je ne suis pas une tueuse monsieur...
- Tu le deviendras, crois-moi. Me dit-il avec son regard perçant.
Et il parti sur ces mots qui me donnèrent froid dans le dos.
Je réfléchis à ce que cet homme me dit. Je n'ai pas beaucoup de choix et j'avoue que mentir sur mon état ne ferait que remettre à plus tard l'intense entrainement qu'il m'a promis. Je dû conclure rapidement car Il revint dans ma chambre avec un genre d'armure en plastique malléable.
- Mets cela et suis-moi. Fût tout ce qu'il me dit.
Je le vit partir et je le suivie à la course. Il s'arrêta dans la cours près des machines d'entraînements et attendit que je le rejoigne. Voyant que je ne pouvais pas mettre le plastron faute de savoir comment faire, il m'aida à l'enfiler et me montra comment prendre la "position de respect".
- Tu devras toujours prendre cette position de jambes écartées et bras croisées en arrières de ton dos quand je te dirai "repos". Mon nom est Ragdal et tu me dois respect. Tu t'inclines devant moi et je ferai de même avec toi si tu le mérites. Tu devras me montrer ta force de caractère en ne discutant jamais mes ordres. Ton nom "Odonata" ce mérite et avant de gagner cet honneur, je t'appellerai "Nymphe". Tu vas m'haïr à un point tel que tu voudras me voir mourir. Crois-moi, je sais de quoi je parle.
Et il eu raison. En vieillissant, j'appris ce qu'il m'avait promis. Je voulu le tuer, l'étrangler et l'étouffer dans son sommeil. J'en rêvais du moins. Je ne calculais plus les bleus, les éraflures et les enflures qu'il me fît. Je travaillais fort mais toujours, Ragdal en demanda plus. Il fut dure, très dure avec moi. J'appris à devenir un soldat à la solde de mon clan. La méditation, la réflexion, à lire et écrire, l'histoire, les arts martiaux mais surtout les arts inconnus du combat pour tuer. Je devins celle qu'il voulait que je devienne. Dure, insensible, égoïste... Mais je n'aimais pas cette personne. Dans ma tête, je n'oubliais pas l'enseignement de ma mère. Celui d'aimer et de faire preuve de compassion. De me défendre seulement dans des occasions bien précises. Voilà ce que je voulu devenir. Pas ce que Ragdal voulait.
Par chance, j'eus Sonja et Maï pour me soutenir. Elles me soignèrent et devinrent des alliées précieuses. Elles m'apprirent la vie au MANOIR et cela devint moins frustrant à la longue car je pus me confier à elles.
Un jour, il vint me voir dans mes appartements. Je l'accueilli comme il se doit et lui présenta mes respects.
- Nymphe, tu as fais de grands progrès. Tu es devenue ce que j'attendais de toi. Tu as toute mon admiration devant le travail que tu as accompli. Je suis fière de toi. À partir d'aujourd'hui, tu porteras le nom des Odonata.
Il s'inclina devant moi et me dit:
- Mes respects madame.
Je restais sans voix. Pour la première fois depuis les longues années à approfondir ses enseignements, je me sentais respecter. Je ne su pas si je voulais lui sauter dans les bras ou lui trancher la gorge. Mon bonheur l'emporta sur mon besoin de vengeance pour ces années de torture et je m'inclinais aussi en signe de respect. Il me regarda avec fierté, du moins je le crus et il parti en fermant la porte derrière lui. Ce fût la dernière fois que je le vis... jusqu'à ce soir dans cette chambre fenestre en dessous de la fontaine du Jardin d'Éden.
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La Libellule (terminé)
Mystery / ThrillerUne jeune femme est mandatée par un des membres du gouvernement d'une grande nation pour s'infiltrer et découvrir qui corrompt le pays sans que ces derniers ne découvre sa vraie nature. Mais quelle est donc la vraie nature de Anna Odonate? D'où vi...