Chapitre 2

1K 77 4
                                    

- Il n'y a pas de discussion possible, Clarke.

La jeune fille bouillonnait de l'intérieur mais tentait -sans grands résultats- de le cacher à Juvéas, qui la fixait posément.

- Elle reste ici.

Clarke manqua de se jeter sur lui de rage.

- Calme-toi.

Elle s'efforça de se détendre, mais la respiration lui manquait. Avoir Octavia, c'était non seulement la subir au quotidien mais aussi prendre le risque de voir son frère débarquer pour la sauver. Cette nouvelle pensée fit entrer en elle une vague de peur. Elle s'était juré de couper tout lien avec son passé. Avec les Blake ici, c'était mal parti.

- Qu'est-ce qui te prends ? Je ne t'ai jamais vu dans un état pareil depuis ton arrivée ici.

Elle ne répondit rien. Il ne pouvait pas comprendre. Comment aurait-il pu ? Il ne s'avait rien d'elle, ni de son passé. C'est pour ça qu'elle lui était tellement reconnaissante : il l'avait prise sous son aile, nourrie et protégée sans aucune question.. Jusqu'à maintenant, apparemment.

- De quoi as-tu peur ?

Elle hésita un instant à se diriger vers la porte et partir le plus loin possible d'ici. En courant.

- Clarke, Écoutes-moi !

Elle sursauta et s'efforça de fixer son regard sur le grounder qui l'observait d'un oeil inquiet. En effet elle était dans un état épouvantable avec ses cheveux en désordre, ses cernes creusées, ses traits tirés et ses yeux rougis par la peur.

- Écoute, je ne sais pas ce qui t'ai arrivé et je ne te force pas me le dire, mais à un moment donné il va bien falloir que tu t'ouvres.

- Je ne veux pas m'ouvrir.

Elle le quitta avec le sentiment désagréable d'avoir été une vraie garce. Elle était démolie, brisée, mais malgré toutes les excuses qu'on pouvait lui trouver elle restait quand même une garce. Une vague de haine et de dégoût pour elle-même la submergea de la tête aux pieds, la faisant s'écrouler sous son propre poids et tomber lourdement sur le sol.

Elle secoua la tête pour clarifier ses pensées. Tout allait bien. Elle était calme. Glaciale. Soufflant un bon coup, elle se releva pour aller voir Octavia.

- Tiens, salut princesse, lança cette dernière en la voyant s'approcher.

Elle n'était pas bête. Elle savait très bien que ce surnom faisait de l'effet à Clarke.

- Salut, répondit la blonde, imperturbable.

- Je ne vais pas pourrir ici éternellement. Bel va venir me chercher.

- Je sais.

- Il a été horrible après ton départ. Tu lui as fait énormément de mal. Si seulement tu savais... non, si seulement tu lui avais dit aurevoir. Si tu lui avais donné une raison. Tu as agi comme une salope, tu...

Restant sourde aux accusations de son ancienne camarade, Clarke la coupa dans son élan d'une voix forte et tranchante.

- Je lui ai it au revoir. Il comprend. Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas et je parie qu'au lieu d'être la pour lui tu es allé batifoler à droite à gauche, comme à ton habitude. Il te protège peut-être mais le contraire n'est pas vrai. Ne fais pas comme si tout était de ma faute. Quelques mois passés à s'inquiéter pour moi ne répareront pas les années qu'il a passé à réparer tes erreurs.

Son ton était sans appel, mais Octavia sentit le rouge lui monter aux joues. Pour qui se prenait-elle ?

- Tu n'es plus en position de me faire des reproches, princesse. Tu t'es peut-être prise pour une leader quelques temps mais la suite nous a bien prouvé qu'au moindre coup dur, tu baissais les bras.

The 100 : Espoirs déçusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant