Chapitre 3

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- Bellamy.

Le beau brun leva la tête. Il était en train de repérer les endroits où Octavia pourrait possiblement se trouver, avec simplement l'aide d'un stylo et d'un plan grossièrement dessiné par Raven. Raven, qui, bien sûr, l'avait forcé à rester ici à travailler sur ce plan stupide. Il avait la désagréable impression de perdre son temps.

- Bellamy ?

Il avait oublié de répondre tellement il était sidéré par qui il voyait devant lui. Il en perdait tous ses mots, c'était pour l moins... inattendu.

- Bellamy, répéta Clarke une troisième fois.

- Qu'est-ce que...

- Tu dis plus bonjour ?

Malgré l'étrangeté de la situation, Bell éclata de rire.

- Clarke !

- C'est moi, répondit celle-ci avec un léger sourire sur ses lèvres.

- Clarke...

Il sentit une vague de joie mêlée à du désir déferler en lui. Ça lui faisait cet effet à chaque fois qu'il voyait son amie blonde, mais cette fois il le ressentit dix, vingt fois pus fort. Mû par une impulsion subite, il se leva et la serra dans ses bras. Soulagé, il se rendit compte qu'elle répondait à son étreinte.

Elle n'était donc pas fâchée. Tant mieux, pensa Bellamy.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Il faut que tu m'aides. Octavia a disparu et Raven est une...

- Shhh, fit la jeune fille en plaçant un doigt sur sa bouche. À ce contact, Bellamy se sentit frissonner de toutes parts.

- Je sais déjà tout ça, poursuivit-elle.

Bellamy fronça les sourcils.

- Comment...

- Attends, laisse-moi t'expliquer.

Il croisa ses bras et la regarda d'un air neutre. Qu'elle s'explique donc.

- Octavia... commença la blonde.

Bell fronça les sourcils en la voyant s'arrêter brusquement, comme si... elle cherchait ses mots ? Il n'avait jamais vu Clarke chercher ses mots.

- Non, il vaut mieux que je commence par le début.

Oui, ça vaudrait mieux, pensa son ami mais il n'osa pas l'interrompre, elle avait un air bien trop sérieux pour ça.

- Après mon départ, j'ai rencontré un clan de grounders. Un clan à part.

Bellamy passa par toutes les émotions en écoutant le récit de la blonde. Le soulagement mêlé à de la jalousie en apprenant qu'elle avait trouvé une nouvelle vie ; la colère en apprenant le sort d'Octavia, et enfin la peur quand Clarke lui révéla le motif de sa présence.

- Si tu ne viens pas m'aider, elle meurt demain.

L'esprit de Bell, d'ordinaire si prompt à réagir, se retrouva paralysé par un flot de pensées toutes plus angoissantes les unes que les autres. Sa soeur risquait la mort, et lui il était là, à rester au camp Jaha comme un imbécile.

- Bell...

- Tais-toi.

Il tourna vers elle un regard dur, froid, haineux. Il tentait en vain de camoufler la panique qui commençait à le gagner. Effrayé et en colère, il lança d'un ton glacial :

- Je ne veux plus entendre un mot venant de toi, c'est bien clair ?

N'importe qui d'autre aurait réagi en pleurant, ou en criant, mais pas Clarke. Bellamy le savait mais après tout ce temps passé loin d'elle, il avait perdu l'habitude de sa façon de penser. Il observa les yeux calmes de la fille en face de lui, et se trouva brusquement à court de mots. Elle le connaissait trop bien, elle avait deviné sa réaction avant même d'être devant lui, bien sûr. Et bien sûr, elle saurait ignorer ses sautes d'humeurs pour l'aider. Elle ne dit pas un mot, attendant qu'il se calme.

Elle me connait vraiment très bien. Trop bien, pensa-t-il.

- Je suis désolé. Tu as raison, il faut l'aider. Tu as une idée en tête ?

- Pas très précise, mais ça devrait fonctionner.

Clarke s'efforçait de rester calme face à un Bellamy de plus en plus nerveux. Depuis deux heures, elle le regardait tourner en rond en attendant le moment de passer à l'action.

- Encore combien de temps ? demanda-t-il, à bout de nerfs.

- Pas mal, répondit une Clarke excédée.

Son plan consistait tout simplement à attendre le départ du clan pour la chasse, à peine avant le lever du soleil. Octavia serait tuée à leur retour, ce qui leur laissait environ deux heures pour la détacher et s'enfuir le plus loin possible. Seulement cette idée comportait un inconvénient : ils devaient attendre toute la nuit, et elle voyait bien que Bellamy en était complètement incapable.

- Assieds-toi.

- Pas envie.

Elle soupira. Comment allait-il comprendre que son caractère impulsif ne pourrait que lui jouer des tours ? Pendant un instant, elle faillit partir et le laisser à son angoisse, mais elle se ravisa. Après tout, il avait besoin d'elle. Elle ne se pardonnerait jamais la mort des deux Blake.

- C'était pas une question.

Bell souffla et se laissa tomber sur l'herbe à côté d'elle.

- Comment tu fais ? demanda-t-il.

- Comment je fais quoi ?

- Rester calme.

Clarke sourit. Malgré la gravité de la situation, il avait l'air d'un gamin à qui il fallait apprendre à se comporter. Ses cheveux bruns en bataille et son air nerveux le vieillissait de plusieurs années, mais on pouvait malgré tout sentir en lui la vulnérabilité d'un enfant.

- Qu'est-ce qui te fais rire ?

- Rien.

Elle s'allongea dans l'herbe. Il fit de même, regardant dans sa direction.

- Comment vont les autres ?

- Quels autres ? Je suis pas le seul qui compte ?

Clarke ne put s'empêcher de sourire. Il arrivait quand même à garder un certain sens de l'humour, ce qui voulait dire, pensait-elle, qu'il faisait un effort pour ne pas s'énerver.

- Très drôle, dit-elle d'un ton sarcastique.

- Eh oui, c'est tout moi.

Ils restèrent un long instant allongés comme ça, côte à côte, à parler de tout et de rien. Clarke passa la plupart du temps à rassurer un Bellamy qui reprenait de plus en plus confiance en lui. Réalisant combien il lui avait manqué, la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'être heureuse malgré les circonstances. Au bout d'un moment elle finit par fermer les yeux, sa tête posée sur l'épaule de son ami, lorsqu'elle fut réveillée par un bruit de cor de chasse.

- Debout princesse, chuchota une voix à son oreille. Il faut y aller. 

Voilà donc la suite... Pas beaucoup d'action dans ce chapitre non plus mais je voulais vraiment me concentrer sur les retrouvailles Bellarke avant d'ajouter Octavia et le reste à l'équation. J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à commenter :)



The 100 : Espoirs déçusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant