Cela faisait deux ans et des poussières que j'avais déménagé pour venir vivre à New-York. Deux ans que je ne l'avais pas revu, deux ans que je n'étais plus retombée amoureuse...
J'avais refait ma vie là-bas. Je faisais des études de langues pour devenir traductrice anglo-franco. J'avais donc décidé de venir vivre en Amérique pour ça, endroit où je suis plongée dans la langue anglaise. Côté amour, je n'étais sortie avec personne malgré certaines demandes. Mon célibat me plaisait énormément. Après son départ, j'avais tout fait pour empêcher que cela se reproduise. Et quoi de mieux que de ne pas tomber amoureuse ? Je m'étais mise en tête que l'amour se pointerait peut être un jour, mais que pour l'instant, je n'en avais aucune envie. Les cicatrices étaient encore trop fraîches.Ma mère se désespérait d'un jour rencontrer son gendre et d'avoir des petits enfants provenant de sa fille. Mon père commençait lui même à s'inquiéter. Il espérait être grand père un jour mais me disait ne pas pouvoir compter sur Thomas pour lui en faire. Son dernier espoir reposait sur moi qui refusait tout contact avec les membres du sexe opposé.
- Tess, réveille toi !
J'étais encore en train de dormir quand je sentis quelque chose ou plutôt quelqu'un tirer sur ma couverture.
- TESS ! hurla une voix hystérique à mes oreilles. On va être en retard il est bientôt 8h !
J'ouvris délicatement mes paupières et découvris un bonhomme brun aux yeux noirs - mon frère - tout affolé, me hurlant aux oreilles. Je réfléchis un moment avant que la phrase de mon frère me monte au cerveau, il était bientôt huit heures !
Je me levai brusquement faisant tout tomber sur mon passage, choisis des vêtements et fonçai dans la salle de bain. Je ressortis cinq minutes plus tard, habillée et prête pour une nouvelle journée à l'université.
Je vivais avec Thomas ici depuis peu pour que mes parents réalisent leur rêve, voyager un peu partout à l'étranger en amoureux. J'étais très heureuse pour eux et très contente d'avoir enfin mon indépendance mais avoir sous ma responsabilité Thomas, n'était pas de tout repos. Mais mes parents avaient vu là une opportunité pour Thomas.
Il s'était d'ailleurs très vite intégré. Il avait appris l'anglais en peu de temps sous ma direction. J'avais accepté de le prendre avec moi qu'à condition qu'il parle anglais aussi bien que moi et que n'importe quel américain le prenne comme l'un des siens. Il avait fait des pieds et des mains pour me rendre fier. Il voulait venir chez moi, j'avais posé mes conditions, il devait les respecter. En même pas sept mois, il savait parler à la perfection anglais et n'attendait que mon feu vert pour décoller. Je lui avais laissé un délai de un an et l'avait donc accepter plus tôt que prévu, ne faisant que son bonheur. Au début, l'adaptation fut dure mais il finit par s'y faire. Je lui avais demandé au début, pour l'habituer, de ne parler qu'en anglais même avec moi ce qu'il fit. Néanmoins, en allant le chercher à son école, on avait pris l'habitude de parler français pour impressionner ses copains.
Il s'était fait plein d'amis et avait même une petite copine, mais à cette âge c'était vite fait. Il m'avait même avoué l'avoir séduit en parlant français. C'était déjà un beau parleur.
Quant à moi, j'avais réussi à me faire quelques amis, mais aucun d'entre eux ne valait Anouk, Théophile, Léo ou Sara et Vic' toujours inséparables. Je discutais souvent avec eux par messages ou via skype et ils étaient même venus me rendre visite pour mon anniversaire et avaient promis de revenir à Noël.
Vic' avait très mal vécu la disparition soudaine et imprévue de son meilleur ami. Ce dernier ne l'avait même pas prévenu et ne lui avait donné aucun détail sur la raison de son départ. Il était resté injoignable avec tout le monde, faisant sombrer Vic' dans le profond trou de la détresse. Sans lui, Vic' était perdu et n'avait plus de repères. Tout tournait autour de lui et leur amitié. Il tomba peu à peu dans une dépression. Sara était restée à ses côtés tout le long et c'était elle qui lui avait fait sortit la tête de l'eau. Avec l'aide de sa petite amie, qui fit un énorme travail pour son moral et qui ne se laissait jamais abattre, il reprit peu à peu, sa joie de vivre habituelle.
Ce fut seulement lorsque que j'étais sûre que son état était stable et que la nouvelle ne le plongerait pas dans une nouvelle vague de déprime, que je lui avouais la raison du départ de son meilleur ami. Bizarrement, c'était pour moi que Vic' se mit à s'inquiéter. Après sa déprime il comprenait ma détresse, même si elle était moins profonde et que je ne l'exposais pas autant. On s'entraida et on finit peu à peu à faire notre deuil, si on peut appeller ça ainsi. Nous nous sommes mis en tête qu'il ne serait pas resté malgré tout et qu'il avait besoin d'espace et de liberté. On le considéra alors comme mort. Cela nous faisait moins mal de savoir qu'il était six pieds sous terre plutôt qu'il continuait sa vie sans nous.
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Le garçon d'à côté Tome 2
RomanceDeux ans et demi après le déménagement de Nathan, Tess a 20 ans et n'habite plus dans sa petite ville bien tranquille. Désormais elle vit à New-York où elle y fait ses études. Toujours accompagnée de Thomas son fidèle petit frère maintenant âgé de 1...