Partie 57

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Je me réveille mais reste couchée dans mon lit en me demandant si c’était un rêve ou la réalité. Ce jour que j’attendais tellement arrivait enfin. Mais bizarrement, mes pensées ne vont pas immédiatement vers Momar….

je pense à toutes ces histoires, toutes ces choses qui se sont passées et toutes ces personnes qui voulaient nous faire du mal et nous séparer. On dit tout le temps que le mariage est une bénédiction divine comme bien d’autres.

Quand je m’inquiétais, m’impatientais, désespérais pour trouver du travail, si quelqu’un m’avait dit qu’en foulant le sol de cette entreprise, non seulement je me serais professionnellement assise mais en plus je trouverai l'homme de ma vie. 

Que faisait-il ? Était-il réveillé ? J’entendais des voix au loin et je sais que si je ne me lève pas maintenant, quelqu’un frappera à ma porte bientôt. Je me levais pour rentrer dans ma salle de bains, me mirer pendant une bonne dizaine de minutes. 

Je ne me regardais pas en fait, je reflechissas face au miroir a toutes sortes de choses qui defilaient dans ma tete. Bientôt je ne serais plus célibataire, dans quelques heures je serais Madame Zahra W. Diop, la femme de Momar Diop.

Tout à coup, j’eu comme un haut le cœur et je dû me cramponner au lavabo pour ne pas tomber. Ai-je fais le bon choix ? Et si c’était une erreur ? Et si on se mariait et que Momar redevenait celui qu’il était avant, ce mec qui n’avait aucun respect pour les femmes, qui passait d’une copine à une autre ? Je ne remets pas en question mon amour pour lui parce que je l’aimerai pour toujours ça c’est fait mais sera- il un bon mari ? Un bon père de famille ? Me fera-t-il souffrir ? Je ruminais des pensées noires et moroses quand mon téléphone vibra sur la coiffeuse. Je n’avais aucune envie de toucher à mon téléphone mais je pensai que ça pouvait être maman, ou Myriam ou même Fabi qui essayait de me joindre.

Me saisissant de ce dernier, je m’asseyais sur le lit quand mon cœur fit un bond…Momar…je ne sais pas encore ce qu’il a écrit dans le message mais rien que voir son nom affiché sur l’écran me réconforta, c’est comme s’il savait qu’il y avait quelque chose qui me tracaissait en ce moment, comme s’il avait senti ces doutes et questions qui n’arrêtait de trotter dans ma tête. 

Momar : Salut mon amour. J’ai pensé à toi toute la nuit et j’ai hâte d’être à 17 heures pour être ton mari….Je t’aime.

Je tins le téléphone contre mon cœur pendant des lustres avant de lui répondre comme s’il se tenait en face de moi. A y penser maintenant, je dois avouer que la journée est passée tellement vite, il y a même des choses dont je ne me souviens plus tellement tout semblait irréel. 

Je voyais juste des visages défiler, des gens m’embrasser, me saluer, rigoler. Certains priaient pour moi, d’autres m’encourageaient. Certains faisaient même des blagues à voix basses au sujet de ma nuit de noce, à croire que la tradition dans tous les mariages c’est de faire peur à la mariée du genre << il faudra assurer hein, on a entendu dire que Momar n’était pas petit hein… » J’ouvrais grand les yeux pour certains commentaires et d’autres me plaignaient tellement soit disant que j’avais l’air de paniquer.

Bref je m'eloigne. Faut que j'essaie de detailler au max. Le matin, j’étais tranquillement dans ma chambre avec mes amies pendant que mes tantes et cousines s’affairaient sur la terrasse, emménagée en cuisine. 

Le brouhaha avait déjà empli la maison, marmites et louches s’entrechoquant, les portes s’ouvrant et se refermant… Je n’étais pas encore sortie mais je pouvais voir les gens qui s’activaient et tout cela pour moi. 
Vers midi, maman m’informa qu’il était temps d’aller chez la voisine. Elle nous avait volontiers prêter sa maison pour mes préparatifs. J’étais avec deux cousines proches, Fabi qui ne me quittait pas d’une semelle, Kiné et Myriam, qui dont le ventre qui grossissait de jour en jour n’avait pas empêchée d’être à mes côtés en ce jour si spécial. Je n’avais besoin de personne d’autres qu’elles. Pas de fausses amies, ni de connaissances qui se rapprochaient exprès juste parce que c’est ton mariage.

Quand je sortis, je vis qu’une grande bâche blanche et rose s’étendait de ma maison jusqu’au milieu du quartier. Des chaises étaient rangées par ordre circulaire, laissant une place au milieu, surement pour les griots et les danseurs. Aux environs de 14h 40, un grand plat fumant et bien garni de thiebou yapp (riz gras accompagné de viande typique des mariages et baptêmes sénégalais) nous fut livrés par une tante. 

J'avais tellement faim que je me jetai dessus comme si je n’avais pas mangés depuis des jours. Je savais que de grands bol de riz et des caisses de boissons avait été emmènes dans la famille de Momar qui devait arriver le soir. 

Maman m’avait rassurée qu’elle allait bien s’occuper d’eux, ‘’di na lene teral ba nga contane (Je vais tellement bien m’occuper d’eux que tu seras contente)'', m’avait-elle dit. La coiffeuse arriva peu de temps après. Fabi voulait que l’on me fasse un tissage qu’on allait ensuite remonter en une belle coiffure. Elle m’avait montré la photo et je l’avais trouvé magnifique

Fabi : Momar n’aimera pas ça mais c’est ton jour, faut que tu sois la plus belle

Moi : Comment cela il n’aimera pas ? 

Fabi : Mon frère n’est pas un grand fan des tissages tu sais

Moi : Oh ! Oui c’est vrai j’avais oublié. Non Fabi on laisse stp

Fabi : Tu seras tellement belle qu’il ne remarquera même pas, fais-moi confiance. Contente-toi juste de t’asseoir et la laisser faire. Je t’ai emmenée la meilleure coiffeuse de la ville. 

Myriam : Fabi a raison, ça sera pas extravaguant, regarde la photo toi-même. C’est classe et très raffiné comme coiffure, tout à fait approprié pour un mariage. 

Convaincue cette fois, je m’assis et la laissai faire. Le tissage, long jusqu’au dos fut remonté en une coiffure qui dégageait mon visage et retenue par des barrettes scintillantes que m’avait offertes Fabi. Dès que je me regardai dans la glace, un sourire fendit mon visage. Oui, je me trouvais belle, Fabi avait raison, cette coiffeuse est douée. Maintenant au tour de la maquilleuse, qui guidée par mes deux belles sœurs, Fabi et Myriam, s’appliquait à me rendre la plus belle avec un maquillage léger et qui allait complimenter ma tenue. 

Je revêtis ma première tenue, une jupe avec longue traine et un bustier en gezner (Bazin) blancs. Aucune fantaisie, ni broderie, ma tenue était simple mais époustouflante comme disait Myriam. Des chaussures et un sac doré, plus un large collier en or, avec boucles d’oreilles et bracelets offerts par ma mère finissaient de compléter ma tenue. 

Mes demoiselles d’honneur étaient magnifiques dans leurs robes en soie grise cintrées à la taille d’une ceinture rose fuchsia. Ma mère arriva pour nous dire que les hommes s’apprêtaient à aller à la mosquée, là où on scellerait le mariage devant Dieu et les hommes. Je commençai à devenir nerveuse sur le coup, toutes sortes de pensées me traversaient l’esprit. Je ne tenais plus en place à cause du stress. Je sortis accompagnées des filles pour me rendre chez moi en saluant au passage les amies, tantes, amies et autres connaissances qui criaient au passage.

Comme la tradition l’exigeait, je m’assis sur le lit de ma mère, face à la direction de la Kaaba, voile sur la tête et chapelet en main pour prier pendant que les hommes scellaient l’union de nos deux familles. Je n’avais plus reparlé a Momar depuis le matin, je ne savais même pas s’il m’avait envoyée des messages.

On m’avait retiré mon téléphone pour que je me concentre et évite de répondre aux incessants coups de fils. Pendant je priais, je sentais les gens aller et venir dans la chambre, organiser, crier, rire… Une petite tape à l’épaule me fit me retourner. 

Fabi : Tu peux arrêter maintenant. Le mariage est scellé Mme Diop !! Félicitations

...

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