Coup de foudre immediat

Partie 66

Pendant 10 minutes, j’inspire et j’expire, essayant de ne pas laisser  la panique me submerger. 

Je n’y crois pas. Momar n’a pas pu faire ça alors qu’il y’a deux heures, il me redisait n’avoir rien fait avec elle. Cette folle doit surement jouer avec ma tête. 

NON NON ET NON! Momar n'osera jamasis. Non. Pas lui, pas ca. J'essayais de me rassurer car je commencais à paniquer rien qu'en y pensant. Je recommence à inspirer et expirer pour me calmer.

Son premier message me fait toujours battre le cœur car pour une fois, elle ne me menace pas. Et si elle disait vrai ? Je me lave le visage et vais me rasseoir. Badara m’envoie un message

Badara : Zahra, tu n’as pas l’air bien. Demande à prendre le reste de ta journée

Moi : Non tout va bien, juste fatiguée

Badara : Cela fait quelques jours que tu n’es pas toi-même. Nous l’avons tous remarqué. Si tu veux parler, je suis la

Moi : Non tout va bien merci Badara.Je suis un peu fatiguée, je te promets. 

Embarrassée, je me bats intérieurement pour oublier les messages bouleversants que je venais de recevoir. Je ne voulais pas être le genre de personnes qui emmènait ses problèmes personnels au travail. Je tenais à être tout le temps professionnel, ne pas montrer mes émotions dans mon travail. Cela me faisait mal que mes collègues devinent que quelque chose n’allait pas.

Une force intérieure et mentale, accompagnée d'une determination farouche inattendues m’envahirent soudain. On ne m’avait pas éduquée à faire la fille frêle et pathétique. 

NON ! Ma mère m’avait éduquée pour être une femme forte qui garde son sang-froid dans toutes les circonstances, pas une pleurnicharde. 

J’étais soudain en colère contre moi-même. J'arrete de travailler et fixe l' écran de mon ordinateur.

D' apparence calme, mon esprit bouillonait. Depuis quand suis-je ainsi ? A me lamenter sur mon sort et à pleurer pour des messages qu’une folle appartenant à l’hôpital psychiatrique m’envoie ? 

DEPUIS QUAND ZAHRA ? Ca en est fini de tout ça ! Merde, merde et merde encore ! Si ce qu’Abi disait était vrai, bah je gérerais ça comme une vraie femme ! Et Momar, je vais m’occuper de lui comme il faut, ce petit c… 

Je sens qu’Abi ment, qu’elle essaie de me déstabiliser. Cette petite peste me torture depuis qu’elle est entrée dans ma vie et elle n’a subi aucunes représailles de ma part. Chaque fois qu’elle me fait un de ses sales coups foireux, je pleure. ET POURQUOI ??

Plus j’y pense, plus je me traite de tous les noms pour avoir accepté cela et surtout pour mes pleurs à chaque instant.Je ne suis pas une victime pour accepter de me faire malmener ainsi ! Non mais allo Zahra ! Allo quoi ! Cette fois ci, je vais riposter, je ne sais pas comment, mais je ne vais ni pleurer, ni rester là sans réagir.

J’essuie mes dernières larmes. Oui ! J’ai bien dit dernière parce que ça en est fini de ces pleurs ! A part couper les oignons, je ne vois rien qui me fera pleurer dorénavant ! Tchip, tout le temps à pleurer rek pour une fille presque de mon age en plus. Myriam avait raison. Il était temps d’adopter une autre stratégie. Momar aussi il ne perd rien pour attendre. 

Supposons qu’il n’ait pas demandé sa main comme Abi veut me le faire croire, il lui a quand même envoyé des messages qui m’ont mis hors de moi et qui laisse supposer certaines choses. Et même s’il persiste que rien ne s’est passé, je n’y crois toujours pas un mot. Je ne sais pas encore comment lui faire payer non plus, mais je vais y réfléchir et vite ! J’aurais pu le confronter, remonter tout de suite et lui montrer les messages mais je ne le ferais pas. Je ne veux pas réagir sous le coup de la colère.