Partie 68

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La première question qui me traversa l’esprit quand je vis Mme Ba et Abi c’est ‘’mais comment la sécurité a elle pu laisser Abi entrer sachant qu’elle y était interdite après tous les scandales ?’’ De même que Mina et Mme Niang, enfin l’ex Mme Niang.

Et qu’est-ce qu’elles font à mon lieu de travail ? Je n’avais pas particulièrement envie de me disputer ni de parler à Abi. Je ne voulais plus de cette fille dans ma vie !

Je passais en plus une journée magnifique.N’empêche la politesse l’emporta. Sans regarder Abi, je m’approchai et saluai sa maman

Elle : Bonjour ma fille. D’abord désolée du dérangement mais je ne voulais pas venir te trouver dans ton foyer ce soir

C'est bien pensé. Je n’aurais pas apprécié du tout qu’elle se présente chez moi, là où sa fille a eu le culot de venir planter des choses pour semer la discorde dans mon foyer et me séparer de mon mari.

Elle : Peut-on parler quelque part en privé ?

Moi : Oui bien sur

Je les emmenai dans une salle où l’on conduisait les interviews ou réunions souvent. Je ne regardais toujours pas celle que je ne supporte pas du tout. Je n’avais pas envie, et j’avais peur de ne pas retenir les insultes que j’avais pour elle.

J’invitai Mme Ba à prendre place, faisant toujours comme si l’autre n’existait pas.

Mme Ba : Ma fille, je tiens encore à m’excuser de tout et surtout te dire que ton comportement t’honore. Tu es une jeune femme bien éduquée et polie. Tu aurais pu réagir différemment mais tu ne l'as pas fait. Tu as gardé ton sang froid et c'est bien.

C’est vrai. J’aurais pu mais on m’a appris le respect. Elle reprend

Mme Ba : Si j’ai emmené Abi, c’est pour lui dire des choses et te prendre à témoin. J’ai appelé son père, sa marraine, ses frères et sœurs pour les prendre aussi à témoin. Je vais dire devant toi ce que je dirais bientot devant eux inshallah. Je lui ai brièvement parlé mais ce que j’ai vraiment à lui dire, je tenais à le faire devant toi. Et je n’ai pas demandé à voir ton mari car je voudrais que l’on se parle de femmes à femme.

Elle se tourna vers Abi qui baissait la tête. Mme Ba enleva son foulard bien attaché sur sa tête comme pour lui montrer son sérieux et prit une voix tellement ferme que je pris peur, moi qui n’avais rien fait.Ses paroles en Wolof étaient puissantes et c’est bien dommage que je ne puisse le retranscrire parfaitement en Français. Ce n’est juste pas pareil. Si c'était a moi que l'on s'adressait, je pense que la honte m'aurait tuée sur place. Voici ce que sa maman lui a dit a peu pres:

Mme Ba : Samedi se tiendra une réunion de famille que j’ai convoquée. Ton père viendra de Saint Louis, et tes frères et sœurs feront le déplacement car cette affaire est sérieuse. C’est notre nom de famille à tous que tu salis, notre réputation que tu traines dans la boue. Tu me fais honte. Je te le dirai encore et encore. Moi ta mère j’ai honte de toi Abi. Pourquoi persécuter cette jeune femme qui ne t’a rien fait ? Ne crois-tu pas en Dieu ? Si cet homme était fait pour toi, rien, ni personne ne se serait mis en travers de ton chemin. Mais non. Tu te donnes en spectacle dans ton lieu de travail te faisant renvoyer, peindre des mots vulgaires sur des murs, des menaces, briser un foyer. Si tu n’avais pas raconté à Mme Niang que cette fille sortait avec son mari, jamais elle ne serait venue ici humilier son mari, mettant son travail en danger. N’en parlons pas de menacer un homme de faire du mal à sa femme pour qu’il accepte tes rendez-vous ? De dire partout qu’il viendra demander ta main. D’oser me le dire à moi ! Abi c’est ça que moi ta mère je t’ai inculquée comme valeurs ? Yow do gor. Do peulh ndakh peulh da fey rouss. Te yow rousso dara, da nga wow beut.Diam nga Abi, diam deug. (Tu n’es pas une noble et tu n’es pas peulh non plus, car les peulh sont pudiques. Mais toi tu n’as honte de rien, tu n’as pas froid aux yeux. Tu n’es pas digne Abi.)

Coup de foudre immediatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant