Il doit être environ huit heures et je suis actuellement en train de courir vers la grille de mon nouveau lycée. Je parvins à me glisser à l'intérieur avant sa fermeture, ce qui est un exploit pour une rentrée scolaire. Le temps de reprendre mon souffle, je marche jusqu'à la cour : elle est assez petite mais je suppose que cette caractéristique s'applique à tout le lycée. Effectivement, celui-ci ne contient que trois classes : une seconde, une première et une terminale, chacune composée d'une douzaine d'élèves. Autant dire qu'on ne risque pas d'être serré dans les couloirs ! Mais je ne pouvais pas m'attendre à quelque chose d'autre, vu la superficie de la ville. A croire que tout est miniaturisé ici et ce n'est pas pour me déplaire. Toujours est-il qu'il faut que je trouve ma classe : avec une chance sur trois de tomber sur la bonne et ma malchance légendaire, je peux être sure de faire irruption dans la mauvaise salle. J'entre donc dans le bâtiment à gauche de la cour, celui des salles de cours : dieu soit loué, les élèves y sont toujours. Mon nouvel objectif : trouver ceux de la première... "Challenge accepted" !
Je parviens tant bien que mal à me faufiler entre les cartables déjà remplis, les garçons trop imposant pour leur âge et les mains agitées des filles qui parlent entre elles, avant de trébucher sans aucune raison apparente. Je me prépare à recevoir, une énième fois, le châtiment du chat angora, lorsqu'une main m'attrape le bras et me sauve in-extremis. Je lève la tête vers mon sauveur et me rends compte que c'est "ma sauveuse" : une fille aux cheveux blond platine légèrement ondulés et aux yeux de couleur noisette, me tient fermement pour me maintenir sur mes deux jambes. Je reprends mon équilibre avant de la remercier chaleureusement :
"Wouah, merci beaucoup ! On peut dire que toi au moins, t'as des réflexes !"
"Juste un peu de chance, je dirais." me répond-elle, tout en me souriant.
"Il m'en faudrait un peu aussi.. -dis-je ouvertement- C'est quoi ton nom, sinon ?"
"Je te le dirai si tu me dis le tien d'abord !" rétorque t-elle avec un clin d'oeil.
Génial, il y a des gens aussi immatures que moi dans ce lycée ! Je vais sans doute me sentir moins seule désormais.
"Alice ; je m'appelle Alice."
"Aux pays des mer- ?"
Ma main vient se plaquer sur sa bouche pour l'empêcher de continuer.
"Remercie moi, je viens de t'éviter une blague de très mauvais goût."
Elle commence à rire et enlève ma main en même temps.
"Promis, je surveillerai mes "blagues" désormais ! Quant à mon nom, c'est... -elle laisse sa phrase en suspense avant de poser deux doigts sur le côté de son front, tout en tirant la langue et, en effectuant un second clin d'oeil, elle s'exclame- Sarah, pour vous servir !"
Je me colle ma main au visage alors que je me retiens d'exploser de rire : cette fille est stupidement géniale !
"Toi, je t'adore déjà !"
"Tout le monde me dit ça !" rajoute t-elle tout en prenant une pose de top model.
Alors que je me mords le poignet pour m'éviter un fou rire, un professeur arrive et nous fait entrer dans la classe. Je m'asseois à côté de Sarah et nous discutons entre nous sans rien écouter des propos inintéressants de Monsieur Trophy (je l'avoue, son nom est la seule chose que j'ai été capable de retenir).
Après plusieurs heures à subir un discours interminable sur le programme de l'année scolaire, nous pouvons enfin rentrer chez nous. Lorsque Sarah et moi sortons dans la cour, j'aperçois Rachel au loin. Elle a du sortir du bâtiment dans les premiers : je ne l'ai même pas croisée dans le couloir. Sans réellement réfléchir, je lui lance un appel :
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How on earth can I love her ?
Novela JuvenilDe nos jours, l'homosexualité est un sujet devenu peu à peu laxiste : on en parle plus facilement, mais rarement sans gêne. A celui-ci s'ajoutent des cas dont personne n'ose parler, y compris le pseudo-inceste. Les familles recomposées sont une sour...