Chapitre 30

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J'entendais quelqu'un frapper à la porte de la réserve. Je m'essuyais les yeux et ouvrais la porte.

-Excusez-moi Mademoiselle, mais où sont les toilettes s'il vous plait ?

Je m'attendais à quoi ? A ce que ce soit Wyatt qui vienne me réconforter ? Il m'avait rayé de sa vie et se consolait dans les bras de cette pimbêche de Sophia.

-Oh, désolée Monsieur. La porte s'est refermée derrière moi. Je vais vous montrer. Suivez-moi.

Je parcourais le restaurant du pas le plus sûr qu'il m'était possible d'avoir à ce moment précis et indiquais où se situaient les toilettes. Je retournais ensuite au bar et commençais à faire un peu de nettoyage. Wyatt et Sophia étaient toujours là. Ils se parlaient comme-ci de rien n'était. Comme-ci j'étais totalement invisible à leurs yeux. Mon cœur s'effritait un peu plus à chaque nouvel éclat de rire qui s'échappait de la bouche à Wyatt. Cette bouche que j'aimais tant embrasser. Qui me faisait vibrer de plaisir, qui affolait si facilement mon cœur, par sa tendresse, par sa douceur. Pourquoi se battre alors que j'avais déjà tout perdu d'avance ?

Ils restèrent ainsi à se parler pendant plus de deux heures et moi je m'émiettais un peu plus à chaque minute passée. Mon service se terminait vers vingt-trois heures. J'étais, enfin, sur le point d'en voir le bout. Il ne me restait à peine une demi-heure et le café était pratiquement vide. Il ne restait plus que Sophia et Wyatt. Ils avaient décidés de me détruire jusqu'à la dernière minute. Quand l'heure de fermer le café était enfin arrivée, ils m'obligèrent à aller leur parler.

-Je vais fermer.

Ma voix était vide de la moindre émotion. J'avais baissé les armes.

Sophia se mit à rire.

-On n'a pas vu le temps passer. On va te laisser faire ta corvée de ménage et tout le reste.

-Merci.

Son aire hautain m'énervait au plus haut point. J'espère, que quand elle marchera dans la rue un de ses talons se brisera en deux.

Je ne les regardais plus. Je n'en avais plus la force. J'attendais qu'ils sortent pour débarrasser et en attendant, je commençais à mettre les chaises une par une sur les tables. Une des chaises m'échappa des mains et le bruit du choc raisonna dans tout le café. Qu'est-ce que je pouvais être maladroite. Wyatt se retournait vers moi.

-Ça va Léna ?

Sa voix était tout aussi vide d'émotion que pouvait l'être la mienne. Je n'arrivais à déceler aucune émotion.

-Oui, merci.

Je n'ajoutais rien de plus et continuais à ranger. Je ne supportais plus qu'il me regarde dans le fond des yeux. Je ne voulais pas qu'il remarque ma détresse.

Au bout de dix bonnes minutes, ils se levaient, enfin. Sophia ne put s'empêcher de me narguer encore une fois.

-Bonne soirée Léna, à une prochaine fois et bon ménage surtout. Tu n'oublieras pas les miettes sous notre table.

Wyatt prenait les deux tasses de sur leur table et les déposait au bar.

-Elle les aurait ramassé Wyatt. Elle est payée pour ça, non ! N'est-ce pas Léna ?

Je ne disais rien et continuais mon rangement. Faisant mine de rien, de ne pas avoir entendu sa réflexion digne d'une enfant gâtée, pleine aux as.

Un amour différent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant