"Photograph" (L.S) [En réécriture]

Chapitre 26 - jour 4

Ne fais pas ça. S'il te plaît.

" Je me drogue, je suis pédé, et j'encule des cochons ... Ça va comme ça ? ... Tout le monde me prend pour ce déchet émotionnel, cette étoile noire totalement négative. Ils sont toujours en train de me demander : "Qu'est-ce qui ne vas pas ?". Il n'y a vraiment aucun problème avec moi. Je ne suis pas du tout déprimé. C'en est arrivé au point que j'ai dû m'examiner et essayer de comprendre ce que les gens voyaient. Je me suis dit que je devrais peut-être me raser les sourcils, ça pourrait aider. "

- Kurt Cobain.

*** Point de vue d'Harry ***

[ Young and beautiful - Lana Del Rey ]

J'avais couru tout ce temps, tourner en rond sans vraiment regarder autour de moi. Nous étions seulement à quelques kilomètres l'un de l'autre. Une distance très faible, qui pouvait être parcourue en moins d'une demie-heure. Mon cœur battait tellement fort que j'avais dû mal à me calmer. Je savais enfin où il était. J'allais pouvoir le protéger. Nous allions pouvoir nous enfuir. Enfin.

Mon ventre s'était noué lorsque j'avais reconnu sa voix, faisant exploser un millier de sentiments en moi. Tous joyeux. Tous, m'incitant à me dépêcher de le retrouver. Seulement, je savais aussi qu'il ne se sentait pas bien, sa voix était triste et je sentais qu'il avait les larmes aux yeux. L'envie de le prendre dans mes bras, pour lui chuchoter au creux de l'oreille que j'étais là et que tout irait bien montait de plus en plus. Ce qui me faisait conduire encore plus vite pour le retrouver. Nous avions passé bien trop de temps éloigner l'un de l'autre désormais.

Le paysage défilait à toute allure sous mes yeux. Je ne prenais même plus la peine de contrôler ma vitesse. Tout ce qui m'importait était d'encrer une nouvelle fois mes yeux dans les siens. De lui dire que je l'aimais et que je ne le laisserais plus. Mes pensées déviaient soudainement vers mon cellulaire me rappelant le message de H. Je savais que je devais le rejoindre, je voulais à tout prix qu'il nous oublie, je voulais absolument passer à autre chose. Enterrer cette ancienne vie et tenir la promesse que j'avais faite à Louis. Seulement, je ne voulais pas brusquer les choses lorsque je le reverrais. Je savais que je ne devais pas lui mentir, je ne pouvais pas lui cacher, mais je ne voulais pas lui dire non plus. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi comme j'avais étais inquiet pour lui. Je souhaitais simplement le tenir hors de tous ça. Cependant, le temps ne me laissait peu de choix. C'était comme si une personne s'amusait à tourner les aiguilles d'une horloge à toute vitesse sans nous laisser le temps de profiter de la vie, sans nous laisser le temps de profiter des bonnes choses.

Quelques minutes plus tard, j'arrivais enfin à Elkhorn. Je trouvais facilement une petite place pour me garer et je commençais à courir dans les rues. Comme un enfant ayant perdu sa mère. Comme un criminel à la recherche de sa victime. Comme un junkie à la recherche de sa drogue. Ma drogue étant Louis. Ces rues étaient vides, et malgré tout, je n'arrivais toujours pas à le trouver. J'avais l'impression de passer à côté de quelque chose. Que quelque chose m'échapper et je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Je ne pouvais pas savoir où il était, j'avais appelé sur son téléphone une tonne de fois, tombant inlassablement sur son répondeur. Je supposais donc qu'il avait dû m'appeler d'une cabine téléphonique, le numéro étant masqué. C'était par là que je devais commencer. Trouver une cabine téléphonique. Ça ne courrait plus les rues de nos jours, en trouver une devait être facile. Nous n'étions plus à Londres.

Treize heures deux. Toujours rien. Je ne le voyais toujours pas. Je tournais en rond depuis des heures. À bout de souffle, je me posais sur un banc. Laissant mes avant-bras sur mes cuisses, les mains croisées devant moi, j'abaissais la tête vers mes pieds. J'essayais de trouver une idée, un endroit où il, pouvait bien être. Je voyais une ombre se rapprochait de moi, je ne daignais pas de le ver la tête. Ce n'était pas celle de Louis, elle m'importait peu. La personne s'asseyait juste à côté de moi, laissant un faible espace entre nous.