Le passé ne meurt jamais - Chicago PD

Partie 61

Point de vue : Jay Halstead

- Erin !

Je réussis à la rattraper avant qu'elle ne quitte le bâtiment. Et c'est plutôt brusquement que je l'attrape par le bras et que je l'oblige à se retourner vers moi.

- On vient de faire exploser ta voiture, et toi, tout c'que tu trouves à faire, c'est de quitter le bâtiment alors que des hommes veulent ta peau?! A quoi tu joues sérieux Lindsay ?

Le visage fermé, et les bras croisés sur sa poitrine, elle me fixe les sourcils froncés :

- S'ils avaient vraiment voulu me tuer, ils l'auraient déjà fait depuis longtemps ... HALSTEAD... , me fait-elle remarquer.

Elle n'a pas apprécié que je l'appelle par son nom, je l'ai vu à son regard lorsque j'ai prononcé « Lindsay, « et je l'ai surtout remarqué à la manière sarcastique dont elle a prononcé mon nom par la suite.

Je la dévisage pendant quelques secondes, ne sachant comment réagir. J'ai l'impression de me revoir quelques mois en arrière, lorsqu'on formait un couple et qu'elle se comportait de cette manière. À la fois si distante, et si froide.

Est-ce que je me sens réellement prêt à retourner dans cette relation ? Je ne pense pas non ...

Pourtant, j'en ai envie ! Terriblement envie, et même plus que tout au monde. Mais est-ce que j'en serais capable ? Capable de me remettre avec une personne qui ne cesse de me repousser, et qui ferme toutes les portes que je ne cesse d'ouvrir ?

J'ai déjà donné, et honnêtement je ne me vois pas revivre tout ça.

- Jay ...

J'aperçois alors son visage désolé. Est-ce qu'elle a lu dans mes pensées ? À en voir son regard, j'en ai bien l'impression.

- ... Tu sais que si je le pouvais, je vous parlerais ...

- Tu le peux Erin !

- Non Jay, je ne peux pas le faire.

- Tout ce que tu peux nous dire, reste et restera dans ce bureau, insistais-je.

Ses yeux commencent à briller, puis elle finit par secouer son visage de gauche à droite :

- C'est pas ça le problème, finit-elle par murmurer en baissant son visage.

- Erin ... Erin, regarde-moi.

Difficilement, elle relève ses yeux de plus en plus humides. Elle est sur le point de craquer. Même si la voir dans cet état me fait mal, c'est la meilleure chose qui puisse arriver, parce que c'est la seule chose capable de nous sortir de cette impasse.

- C'est bientôt la fin. Mais tu sais aussi bien que moi que ça ne se terminera pas tant que tu ne nous auras pas tout dit, et surtout tant qu'on n'aura pas retrouvé Beverly.

Et elle le sait. Je la vois hésiter un court instant. Mes yeux sont suspendus à ses lèvres, espérant qu'elle parle enfin.

- J'ai peur..., finit-elle par me murmurer.

Elle pose son regard un bref instant sur moi, avant de le détourner aussitôt et de passer une main sur ses yeux.

J'ai envie de la prendre dans mes bras, de la rassurer, en lui disant que tout va bien se passer. Mais est ce que, déjà, elle va me laisser s'approcher d'elle ?

Il n'y a qu'une manière de le savoir. Je commence donc à me diriger lentement jusqu'à elle, ne sachant si encore une fois, elle allait me repousser.

Et à mon grand étonnement, elle ne bouge pas, elle ne tente pas de reculer.
Alors je continue de m'avancer jusqu'à elle, puis m'arrête à quelques centimètres de son visage.

Je tente de capter son regard, chose plus dure à faire. Elle évite de poser ses yeux sur moi. Mais je ne lui laisse pas le choix, je prends son visage entre mes mains, et je la force à me regarder.

- Tu peux nous faire confiance...

- ... Ce n'est pas en vous que je n'ai pas confiance.

- C'est en qui alors ?

Elle se pince les lèvres, et tente à nouveau de fuir mon regard.

- Erin, il faut qu'on sache. Et il faut surtout que tu profites du moment que personne ne soit là pour nous dire ce qui se passe entre Tina et toi.

- On ne peut pas lui faire confiance, finit-elle par m'avouer.

- Tu ne peux pas lui faire confiance, rectifiais-je. Mais il faut que tu nous dises pourquoi.