Ashton se leva, plein d'assurance comme à son habitude.
Moi : ne t'approche pas.
Il ne m'écouta pas et sa main se leva pour se poser sur ma joue : pile où se trouvait ma cicatrice, mais on ne la voyait pas vraiment grâce à mon fond de teint. Le contact de sa peau contre la mienne me brûla, mon visage se tordit dans une grimace de douleur.
Ashton : Hayley.
Je ne contrôlais plus rien, IL me faisait perdre le contrôle.
Moi : pourquoi t'es revenu à Sydney ?
Ashton : pour toi.
S'il-vous-plaît, aidez-moi. Ne me laissez pas devenir faible face à lui.
Moi : arrête, tu m'as abandonnée.
Ashton : j'ai veillé sur toi, sur vous.
Je le repoussais car c'était trop compliqué de le sentir contre moi.
Moi : tu as veillé sur nous ? Où étais-tu lorsque mes hommes mourraient un par un ?
Ashton : tu veux dire MES hommes.
Moi : ce sont les miens depuis que tu as décidé de te faire passer pour mort !
Ashton : ne me parle pas sur ce ton !
Je pris un pas vers lui.
Moi : je n'ai plus peur de toi Ashton.
Il ricana.
Moi : vas te faire foutre.
Sa main partie automatiquement, on n'oublie pas les vieux réflexes. Ma joue me brûlait.
Moi : tu veux jouer à ça ?
Mon poing s'échoua dans son nez et il grogna.
Ashton : tu ne te bas plus comme une fillette à ce que je vois.
Je lui remis un coup.
Moi : je ne suis pas une fillette.
Mon pied s'échoua dans ses côtes.
Ashton : me ferais-tu une démonstration de force ?
J'allais le re frapper mais sa main attrapa mon poignet. Ses jointures d'habitude si abîmées étaient parfaitement lisses.
Ashton : tes mains.
Son humeur changeait tellement rapidement, je n'arrivais plus à le suivre. Il apporta ma main à ses lèvres et je la retirais avant qu'elles ne touchent ma peau maltraitée. L'atmosphère était chargée de cette tension étrange qui rendait l'air irrespirable.
Ashton : je suis content de te voir.
Moi : les choses ont changées Ashton.
Ashton : tu sais très bien que non.
Il s'approchait et mon coeur s'emballa.
Moi : tu nous a abandonnés alors qu'on avait besoin de toi.
Son visage se pencha et ses yeux se plantèrent dans les miens : ils étaient opaques, comme lorsque je l'avais rencontré.
Ashton : je n'avais pas le choix.
Moi : ah oui ? Le plus gros chef de gang d'Australie devait se cacher ? J'ai envie de..
Il m'attira brusquement contre lui et posa ses lèvres contre les miennes. C'est comme si je reprenais mon souffle après cinq mois à ne pas respirer. Il était ma bouffée d'air, celle que je pensais avoir perdu à jamais. La coquille que j'avais eu du mal à construire éclata en morceaux tandis qu'il glissa sa langue entre mes lèvres qui s'entrouvrirent immédiatement. Mes mains se perdirent dans ses cheveux et les siennes soulevèrent mon t-shirt. Je pensais qu'il était mort, que je ne le reverrais plus jamais et voici que je suis en train de l'embrasser. Il m'a fait souffrir, il m'a abandonné avec sa merde, je ne peux pas lui tomber dans les bras.
L'ange et le démon en moi étaient en plein débat tandis que mon corps s'abandonnait complètement à lui. Je le repoussais brusquement, à bout de souffle, ses sourcils se froncèrent tandis que mes mains trouvèrent sa ceinture.
Ashton : qu'est-ce que..
Moi : sshh.
Je tombais à genoux devant lui en baissant son pantalon.
Ashton : Hayl..
Sa voix s'étrangla lorsque ma bouche le toucha. Je fus renvoyée dans les chiottes de ce club miteux lorsqu'il m'avait forcé à lui faire une fellation. Ses grognements se perdirent dans ceux de mes souvenirs et lorsque ses mains voulurent agripper mes cheveux, je me relevais.
Ashton : qu'est-ce que..
Moi : ne sois pas si naïf Ashton.
Je tournais les talons pour aller me chercher un verre d'eau. Je dois me montrer forte et en contrôle devant lui. J'entendis la porte du hangar claquer : il était parti. Je venais de le retrouver et il était parti. Je terminais mon verre d'eau avant de le jeter contre le mur en criant.
Moi : t'étais mort putain !
Je posais mes coudes sur le comptoir avant de prendre ma tête dans mes mains.
Moi : t'as pas le droit de revenir comme ça.
Je m'attendais à tout sauf à ça lorsque je lui avais demandé de se retourner. Je pensais trop, mon cerveau était en surchauffe. Je partis dans le fond du hangar et évacuai mes émotions sur le sac de frappe.
Le sac se jonchait d'éclaboussures rouges et même la douleur dans mes jointures ne me faisait pas arrêter mes coups.
Luke : Hayley !
Je me sentis tirées en arrière.
Moi : lâches moi.
Luke : tu vas te bousiller les mains.
Moi : il n'est pas mort.
Il me colla contre son torse et s'éloigna du sac.
Moi : laisses moi Luke.
Luke : parles moi, ne te fais pas du mal.
C'est vrai que lorsque je me fais du mal, je lui en fait aussi. Je sentis le matelas sous mon corps et j'explosai en sanglots.
Moi : j'ai pleurée pendant des jours alors qu'il n'était pas mort. J'ai passée des heures devant une tombe où son corps n'était pas. Je pensais ne plus jamais le voir de ma vie et il était tranquillement à Melbourne.
Mon frère me serra dans ses bras.
Moi : son cœur est à droite. C'est le comble de l'année.
J'essuyai ma joue.
Moi : je ne sais pas quoi penser. Il nous a abandonnés quand on avait besoin de lui et il n'a même pas cherché à revenir vers nous.
Luke : il avait peut-être ses raisons ?
Moi : ses raisons ? Ce gang c'est sa vie ! Il a abandonné tout le monde !
Luke : Calum et Michael sont dans le salon.
Moi : ok.
Je devais aller les voir. Je me relevai lentement avant d'aller me démaquiller. Les garçons étaient dans le canapé, fixant l'écran éteint de la télévision. Je pris place face à eux.
Moi : bon ben, celui qu'on regrette depuis des mois n'est pas mort, c'est génial.

VOUS LISEZ
Try Hard. (suite de Rejects.)
Sonstiges... : Mlle Hemmings, comment vous sentez-vous depuis notre dernière séance ? Elle, s'était Mme Walters, la psychologue. Moi : mal, toujours aussi mal. Mme Walters : qu'est-ce qui vous fait mal ? Moi : lui. Il est partit alors qu'il m'avait promis de...