CHAPITRE 21: marrant?

805 97 21
                                    

Une douleur sourde perfore mes côtes. J'ouvre les yeux et discerne tout juste la femme folle qui brandit une batte prête à me frapper à nouveau.

Je me relève mais le coup s'abat dans mon genoux.

Elle rit.

-Boum! Bam! Sa fait mal! Mais c'est tellement marrant! chantonne-t-elle en passant de sa jambe droite à sa jambe gauche comme une enfant.

La batte m'atteint à la clavicule. Je m'effondre contre le mur. Aviel n'a pas le temps de comprendre qu'elle le frappe au torse.

Le coup lui coupe le souffle.

Il tousse.

Je me relève et saute sur la femme. Je la plaque au sol mais elle réussit tout de même à écraser mon poignet gauche sous sa batte.

Je ne cris pas. Je le veux mais je ne le fais pas.

J'écrase avec mon genoux son bras tenant la batte. Elle crie de folie et de rage.

Je m'assois sur elle et entoure son cou de mes mains.

Elle tente de me griffer le visage de sa main libre mais je ne la laisse pas m'atteindre. Je serre, de plus en plus, je serre son cou.

Je broie de mes mains sa trachée et elle, elle commence à suffoquer.Elle chantonne encore pourtant mais s'en est presque inaudible.

-C'est toujours marrant? demandais-je sarcastiquement.

Ses yeux s'agrandissent au moment où elle comprend que oui, moi aussi je trouve ça marrant et que oui elle va mourir dans quelques secondes.

Son visage prend une teinte de bleu. Allez crève!

Elle essais une dernière fois de se débattre. De me griffer et de survivre. Mais non, elle va crever.

Je la fixe droit dans les yeux. Je fixe les yeux de la mort qui me souris. Je donne une dernière pression et écrase l'air qui passait dans sa voie respiratoire. Un craquement retentit. Un dernier soubresaut de et,elle crève. Je ne la lâche pas pourtant. J'attends une minute. Je sais qu'elle est morte mais j'aime voir son regard vide de toute vie.

Elle a voulu m'enlever la mienne en un rapide cou de batte à la tête. C'est moi qui te tues aussi vite que tu es venu. Pas l'inverse.

Je me relève doucement en fixant ses yeux, toujours. Un visage de plus. Un regard de plus que je ne pourrais jamais oublier. Un de plus qu'est ce que sa change? Rien je suis déjà en enfer alors qu'importe.

Aviel me regarde, pas honteux, pas horrifié comme le sont certaines personnes. Il me regarde reconnaissant d'avoir fait ce qu'il n'aurait pas fait. Mais qu'il ne se fasse pas d'idée, j'ai juste encore besoin de lui.

De l'autre côté de la grille, le petit homme chauve me fixe un sourire au coin des lèvre.

-Le repas va être bon ce soir. commente-t-il enjoué.

Un autre homme, le premier, celui qui m'avait emmené à la cuve ouvre la porte de la cellule.

Il prends les pieds du corps de la folle et le tire comme un sac d'ordure qu'elle est complètement.

Je ne bouge pas. J'ai peur en fait. Pourquoi? De quoi?

Le petit chauve entre et prend la batte.

Aviel ne bouge pas. Je ne bouge pas. Nous avons peur, sommes terrifiés même.

Le repas c'est nous. Voilà l'origine de la peur.

La faim est le début de la sauvagerie animal que nous, être humain sommes.

Il ressort sans crainte. Referme notre cellule à double tour et nous fixe.

Juste comme ça, il fait de nous des chiens. De bons toutous obéissants qui n'attaque pas par peur de finir comme le gibier qu'eux même chassent.

-Allons, allons. Vous n'avez aucune raison d'avoir peur, tant que vous êtes tenace et fort. chuchote-t-il.

C'est ça. pour survivre il faut être fort et tenace.

Ce que je suis.

-Toi. reprend il en me pointant du doigt, tu es intéressante et dangereuse.

Il m'observe un instant.

-Tu connais Loucas? m'interroge-t-il en se nettoyant les ongles avec un couteau.

Je secoue la tête négativement.

-Tu devrais l'intéresser.

-Pourquoi? demandais-je plus calme que je ne le pensais.

-Je te l'ais dis. Tu es dangereuse et intéressante. Finit-il en partant cette fois, sans me laisser le temps de demander quoi que ce soit d'autre.

Dangereuse et intéressante. Pourquoi? Parce que je l'ai tué.

Démonstrationde force qui la sans doute interpellée. Pas de pitié pour ceux qui veulent mapeau. Aucune, j'irai à Lumière. Mais vite, vite il faut partir. Lesbourdonnements recommencent. Plus fort, plus effrayant. 


LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant