Je me suis endormie, puis réveillée et endormie à nouveau avant d'être secouée violemment par Lino qui essayait de me réveiller.
Tous les quatre nous ne faisons plus un bruit, cachés derrière la voiture. Parce qu'il sont cinq de l'autre côté, ils se parlent.
Ils ne nous ont pas vu, ou c'est ce qu'ils essaient de nous faire croire.
Je ne sais pas. Le sang pulse dans mes tempes et ma tête semble prête à exploser. J'ai chaud, puis froid à certains moments.
Que font-ils?
Pourquoi ne viennent-t-ils pas voir de l'autre côté de la voiture?
Sym bouillonne, il veut attaquer. Moi je résiste seulement pour ne pas m'endormir.
La position dans laquelle je suis est désagréable, les jambes pliées au possible pour ne pas dépasser de la roue derrière laquelle Lino et moi sommes contraint de rester. Mes genoux appuient sur ma blessure. C'est comme un pincement permanent en plus d'une brûlure vivace.
J'ai le regard au loin, face à l'étendue craquelée mais j'écoute autant que je peux. Les sons semblent étouffés.
Le paysage se met à onduler, doucement. Il s'étire et se rapproche. Noir, flou. Je veux fermer les yeux. Je n'arrive plus à résister. Je vais fermer les yeux. Lui, eux, tous les autres, Loucas, Sacha...
Ils apparaissent, disparaissent, se battent avec le sol qui remuent mais se meuvent avec lui en même temps.
Je penche la tête sur le côté, quelque chose est étrange.
Il me faut fermer les yeux.
Qu'attendent-ils ? Que veulent-ils?
- Iphigénie! Iphigénie!
On hurle mon nom. Impossible de répondre.
Noama devant moi. La claque qui s'écrase sur ma joue.
J'ouvre les yeux, sur le vrai, la réalité brute.
Le sol est de nouveau normal. Tout est normal.
Non pas tout...
Je respire vite, très vite et j'ai les yeux grands ouverts, je transpire énormément. J'ai une main agrippée au pneu de la voiture l'autre par terre mes jambes à demie pliées m'empêchent de glisser. Presque accroupie, pas tout à fait debout.
Mais qu'est ce qui se passe?
Je sais où je suis mais je n'arrive pas à réaliser, c'est comme-ci je n'y étais pas vraiment. J'y suis, sans y être.
Noama pose ses mains sur mes épaules.
- Ça va?
- Je n'arrive pas à parler.
Si je parle. Pourquoi je dis ça?
Noama fronce les sourcils elle ne comprend pas, moi non plus. Elle touche mon front du dos de sa main. Le froid de sa peau me fait l'effet d'une barre de fer.
J'ai peur tout à coup. Je suis effrayée.
Sym parle à Lino qui est dos à moi. Il me lance un regard furtif et s'éloigne avec Lino.
Je vois Noama et je suis effrayée. J'ai envie de pleurer. Je vais pleurer peut-être. J'ai besoin de sentir la chaleur de quelqu'un qui tient à moi.
Ma gorge se noue brutalement, mon nez picote comme mes yeux.
Je vais craquer. Pourquoi?
Pourquoi maintenant? Je ne contrôle rien. Je suis moi, sans l'être.
J'ai du mal à respirer. J'ai besoin d'aide. Il me faut de l'aide.
Je suis dans une bulle de verre. Elle est solide, très solide. Mais tellement fissurée. L'air va y rentrer, bientôt.
Je passe mes bras autour du corps de Noama et la serre contre moi.
Besoin d'aide. Je me rattrape in-extremis avant de tomber.
Pourquoi maintenant?
Elle me tient contre elle. Sa douceur et sa bienveillance m'enveloppe.
Je cale ma tête contre son épaule autant que je peux. Besoin inassouvi de chaleur humaine et d'aide.
Plus! il me faut plus d'aide! Regardez comme j'étouffe dans cette bulle!
J'ai envie de crier, de hurler mais les mots sont enterrés dans ma gorge. Une porte invisible bloque leur liberté.
Je sanglote mais je ne pleure pas, je ne pleure toujours pas. Je me suis promis que je ne devais plus pleurer mais je ne tiens plus. Il me faut pleurer.
Rien ne sort.
Rien. Mes yeux, mes joues, sont un désert. Mon cœur est aride, brûlant d'espoir, de lassitude et d'un trop plein de haine.
Je m'accroche à Noama comme si elle était la corde qui pouvait me remonter ou me pendre. Je m'accroche à elle, l'espoir ou bien pire.
Il me faut pleurer! Je dois pleurer!
Je serre mes poings sur la veste à Noama. Je veux pleurer il faut que tout ça sorte. Je dois me libérer avant... Avant qu'il ne soit trop tard...
Elles sont là, en bas de mes yeux, je les sens comme je sens ma gorge qui va imploser comme si on y enlevait de la pourriture, un déchet resté coincé à l'intérieur, un déchet toxique.
Elles sont là, juste ici, prête pour un voyage qu'elles attendent depuis très longtemps. Que j'attends depuis toujours.
Les larmes et la délivrance sont ici, prête à se libérer. La bulle se fendille de part et d'autre je frappe du poing dessus, depuis l'intérieur.
Mais rien ne sort,rien, juste du froid, du sec, un désert aride. Et la bulle se reconstruit, se consolide encore plus, beaucoup plus.
Ça fait mal. J'ai tellement mal. Parce qu'il n'y a rien, plus rien, c'est un vide profond. Je me suis rattrapée de justesse, peut être trop juste en fait.
Elles étaient là, il y a un instant, maintenant il n'y a plus que moi et Noama dans les bras l'une de l'autre et je ne sanglote plus et je veux qu'elle me lâche et je veux qu'on m'aide pourtant.
Je la repousse violemment, elle tombe sur les fesses et ma main part, toute seule. La gifle que je lui envoie la fait basculer sur le côté, elle place ses mains face au sol pour éviter la collision avec son visage.
Je la regarde, désormais avec du mépris, bien trop grand, elle ne le mérite pas.
Je la regarde, sa main posée sur sa joue rougies, la bouche entre ouverte choquée, les yeux grand ouverts déçue, les yeux marron se remplissant de liquide que l'on appelle des larmes. Elle pleure, c'est injuste, pourquoi je n'y arrive pas? Pourquoi moi je n'y arrive pas?
Si quelqu'un pouvait m'aider! Aidez-moi...
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Oui un grand retard encore une fois, je suis désolée mais je ne voulais pas vous faire lire un chapitre bourré de fautes même si je me doute qu'il doit en rester.
J'en profite pour vous proposer un truc: est-ce que ça vous intéresserai que je fasse un genre de recueil ou plutôt un petit "livre" à part ou je posterai les prologues et/ou résumé de toutes les autres histoires que j'ai et puis vous pourriez me dire ce que vous en pensez et ce que ça vous inspire, quel genre d'histoire vous pensez que c'est!^^
Dîtes moi si oui ou non ça vous intéresse en commentaire.^^
Biz!^^
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Lumière
AvventuraAucune lumière, je n'ai jamais vu aucune lumière qui ne soit pas artificielle. La violence, la violence est omniprésente. La solitude est insoutenable. La nuit, la nuit devient insupportable. Pourtant, il y a un endroit, où tout est plus sim...